PARIS - Novak Djokovic, considéré comme l'un des trois grands favoris de Roland-Garros avec Rafael Nadal et Roger Federer, a quitté le tournoi par la petite porte, battu dès le troisième tour par l'Allemand Philipp Kohlschreiber en trois manches identiques de 6-4, samedi.

C'est une énorme surprise, la plus grosse de la quinzaine, et une grande déception pour le Serbe, quatrième joueur mondial, qui a abordé le tournoi avec l'étiquette de deuxième meilleur joueur de la saison sur terre battue derrière Nadal.

"Je ne m'attendais pas à ça. Ces trois dernières années, mes résultats n'ont pas été terribles ici, a réagi Kohlschreiber. Mais les deux semaines précédant le tournoi, j'ai joué un très bon tennis, à Madrid et Düsseldorf. J'étais donc plutôt en confiance."

"Sur le plan technique, c'est le match le plus abouti de ma carrière. La façon dont j'ai tenu du début à la fin, c'est extraordinaire. J'ai systématiquement pris les bonnes décisions", a poursuivi l'Allemand.

Djokovic, qui restait sur deux demi-finales à Roland-Garros, avait remporté le tournoi de Belgrade et disputé deux finales, à Monte-Carlo et Rome, ainsi que la demi-finale du tournoi de Madrid.

Gonflé d'ambition à la tête d'un tel bilan, il avait déclaré avant le tournoi vouloir "gravir une marche supplémentaire" à Roland-Garros avec la perspective d'éviter Nadal jusqu'en finale.

"Je ne sais pas comment expliquer cette défaite", a-t-il réagi samedi. J'ai eu une excellente saison sur terre battue et elle m'avait donné beaucoup de confiance. Et mes deux premiers matches ici se sont bien passés."

"Je n'ai aucune excuse, a ajouté le Serbe de 22 ans. Physiquement j'étais bien. J'ai juste attrapé un mauvais jour. La pression est toujours là mais j'ai prouvé que je savais la gérer plutôt bien. Le tennis est un sport très dur, il y a beaucoup de joueurs très compétitifs qui n'ont rien à perdre."

Djokovic s'est incliné face au 31e mondial, certes réputé pour être un adversaire difficile à contrer mais qui n'était pas attendu à ce niveau et qui n'avait encore jamais dépassé le deuxième tour à Roland-Garros.

"Je ne sais pas s'il a fait le match de sa vie, il faut lui demander, mais il a très bien joué, c'est sûr, avec beaucoup d'intelligence. Moi je n'ai jamais trouvé mon rythme", a déclaré le vainqueur des Internationaux d'Australie en 2008 qui, après avoir mené 4-1 dans le premier set, s'est complètement s'écroulé pour se retrouver mené 6-4, 5-2.

"J'ai tenté de rester positif, d'attendre une ouverture. Mais il ne m'en a pas laissé beaucoup et je n'ai rien fait pour que ça change. J'étais trop passif. Je suis extrêmement déçu par le match que j'ai fait aujourd'hui, presque encore plus que par la défaite en elle-même."

C'est seulement la deuxième fois depuis 2007 que Djokovic quitte un tournoi du Grand Chelem aussi tôt dans la quinzaine, après son élimination au deuxième tour de Wimbledon l'année dernière.

Federer mate la résistance de Mathieu

Roger Federer a maté une bonne résistance du Français Paul-Henri Mathieu et s'est qualifié pour les huitièmes de finale en quatre sets 4-6, 6-1, 6-4, 6-4.

Le Suisse a cédé une manche, comme lors du tour précédent face à l'Argentin José Acasuso, mais il n'a jamais eu à s'inquiéter vraiment, notamment grâce à la qualité de son service (14 as).

"Je trouve qu'on a fait un bon match dans des conditions difficiles à cause du vent", a dit le deuxième joueur mondial. Pour une fois, Federer n'avait pas le public en sa faveur, mais il a qualifié l'ambiance du Central de "très fair-play".

Au prochain tour, il affrontera l'Allemand Tommy Haas, un joueur qui n'apprécie pas franchement la terre battue.

Mathieu doit de nouveau se contenter d'avoir livré une belle bagarre, perdue, comme contre Rafael Nadal en 2006. En bon spécialiste de la terre battue, il a bien tenté de gêner Federer avec ses balles très liftées, mais le Suisse n'a que rarement perdu le contrôle des échanges et a multiplié les accélérations gagnantes en coup droit.

"Les conditions étaient pas évidentes avec énormément de vent, ce n'était pas facile de contrôler la balle, mais Roger était plus fort aujourd'hui", a réagi le Français.

Encore plus que sa propre victoire, la meilleure nouvelle de la journée pour l'homme aux treize titres du Grand Chelem a été la défaite du Serbe Novak Djokovic, qui passait pour son plus dangereux adversaire dans sa partie de tableau.

Une première pour Roddick à Paris

L'Américain Andy Roddick, sixième tête de série, a battu le Français Marc Gicquel 6-1, 6-4 et 6-4.

C'est la première fois que Roddick, vainqueur à Flushing Meadows et double finaliste à Wimbledon, atteint les huitième de finale à Roland-Garros, en huit participations.

Roddick l'a emporté d'un service gagnant à sa troisième balle de match, après une heure 44 minutes de jeu.

"J'étais trop irrégulier pour l'inquiéter," a déclaré Gicquel, 46e ATP, qui avait perdu ses deux précédentes confrontations face à l'Américain, sur surfaces dures.

"J'ai bien joué, a déclaré Roddick, qui a réussi sept as et n'a commis que 11 fautes directes. Trois matches de gagnés - c'est mieux que ce que j'ai fait par le passé, ici. Mais je dois encore progresser."

Roddick, 26 ans, a remporté cinq de ses 27 titres sur le circuit sur terre battue, mais il n'a plus atteint une finale sur cette surface depuis Houston en 2005.

"Je pense avoir de meilleures chances que lors des dernières années, a résumé. J'ai l'impression de mieux me déplacer sur la surface. Je réussis à mieux me positionner pour mes coups droits."

Roddick affrontera en huitième de finale le Français Gaël Monfils, tête de série numéro 11, qui a prévalu 6-2, 4-6, 6-3 et 6-1 contre l'Autrichien Jurgen Melzer.

Jo-Wilfried Tsonga, tête de série numéro neuf, a battu le Belge Christophe Rochus en trois sets de 6-2. Il affrontera en huitième de finale l'Argentin Juan Martin del Potro, cinquième tête de série, qui a gagné 6-4, 7-5 et 6-4 face au Russe Igor Andreev.

"Del Potro ce sera très compliqué, mais j'ai beaucoup d'envie et de détermination pour l'emporter," a expliqué le Français, finaliste des Internationaux d'Australie en 2008.