LONDRES - Les deux inséparables Roger Federer et Rafael Nadal vont se retrouver dimanche en finale de Wimbledon, comme il y a un mois à Roland-Garros et comme l'année dernière dans le Grand Chelem sur gazon.

Que le vainqueur soit le Suisse ou l'Espagnol, il rejoindra Bjorn Borg dans la légende du tennis, le premier en réussissant le même quintuplé que le Suédois de 1976 à 1980, le second en signant le premier doublé Roland-Garros Wimbledon depuis le troisième et dernier du Scandinave, en 1980.

Borg sera dans la loge royale pour assister à la finale, un événement rarissime puisque ce sera seulement la deuxième fois qu'il reverra le légendaire Central depuis sa finale perdue contre John McEnroe en 1981.

Les rivaux n'ont pas eu à puiser dans leurs réserves pour atteindre la finale. Federer a facilement écarté le Français Richard Gasquet, entamé par son match en cinq sets de la veille contre Andy Roddick, en trois sets 7-5, 6-3, 6-4.


Répit pour Nadal

L'Espagnol n'a même pas eu à terminer son match. Le Serbe Novak Djokovic, épuisé après avoir passé plus de neuf heures en deux jours, jeudi et vendredi, pour battre Lleyton Hewitt et Marcos Baghdatis, a jeté l'éponge au quatrième set alors que le score était de 3-6, 6-1, 4-1.
"J'ai arrêté parce que j'avais une infection à un doigt de pied. Hier c'était très gonflé et je n'ai pas dormi. Ce matin je pouvais à peine marcher. Le dos aussi était un problème et en général je suis épuisé", a dit le plus jeune des quatre demi-finalistes, à 20 ans.

Ce petit répit tombe bien pour le Majorquin, soumis à des cadences infernales depuis le début de la quinzaine à cause de la pluie, qui a perturbé les dix premières journées.

Dimanche, il jouera pour le septième jour d'affilée, un sérieux handicap par rapport à Federer, qui a bénéficié d'une semaine de "vacances" entre son troisième tour et son quart de finale grâce au forfait de son adversaire en huitièmes, l'Allemand Tommy Haas.

Nadal a-t-il tout de même une chance de détrôner Federer dans son jardin anglais, alors que jusqu'à présent les deux rivaux sont restés maîtres sur leur terrain de prédilection ?


La pression sur Federer

Le triple vainqueur de Roland-Garros assure être "un meilleur joueur de tennis que l'année dernière". "J'attaque mieux, je suis plus agressif, mon slice en revers et meilleur et mon service est un peu meilleur aussi. Il ne peut pas s'agir de changements majeurs, on parle seulement de petits détails", a dit l'Espagnol.

"Il s'est quand même fait peur ici deux fois, il aurait pu perdre deux matches", a souligné le Suisse, faisant allusion aux rencontres en cinq sets remportées à l'arraché par Nadal contre le Suédois Robin Soderling et le Russe Mikhaïl Youzhny.

Federer a parfaitement conscience que toute la pression est de son côté et que l'Espagnol se tient prêt à s'engouffrer dans la moindre brèche. "Sur terre, c'est lui qui est aux commandes, sur gazon c'est moi. Je sais que je dois jouer agressif, bien servir, jouer un jeu typique de gazon. Je sais que je peux le faire et j'espère que ce sera suffisant", a dit le N.1 mondial, en quête de son onzième titre du Grand Chelem lors de sa neuvième finale d'affilée.