MONTRÉAL - Le Canada a perdu son pilier un en vue du tournoi masculin de tennis olympique, mais il pourra compter sur sa meilleure joueuse.

Contrairement à Milos Raonic, Eugenie Bouchard participera aux Jeux olympiques de Rio, malgré les craintes qui l'ont habitée, a-t-elle reconnu, face au virus Zika et à la sécurité en général.

La Québécoise âgée de 22 ans a confirmé la nouvelle lors d'un point de presse tenu au stade Uniprix dimanche après-midi, pendant que se déroulaient les qualifications en vue de la Coupe Rogers.

« J'irai à Rio »

« J'ai mis beaucoup de temps à prendre ma décision. Finalement, je sais que je veux y aller, mais je vais prendre toutes les précautions nécessaires, a-t-elle d'abord mentionné.

« J'ai pensé que j'aurai peut-être deux ou trois occasions de participer aux Jeux olympiques durant ma carrière, a ajouté Bouchard. Je sais que ce serait très difficile de rester à la maison et de regarder les Olympiques à la télévision, de ne pas être là-bas et de ne pas jouer. Je sais que c'est mieux pour moi de jouer et je me sens bien avec ma décision. »

Détendue et souriante, Bouchard a pris le temps d'expliquer le processus menant à son choix final.

« C'est une décision que je devais prendre avec beaucoup de sérieux. J'ai parlé avec des gens proches de moi, ma famille, des médecins bien sûr, des personnes que je connais qui sont déjà allés à Rio cette année, et aussi avec des personnes qui essaient d'en savoir le plus sur le virus. Le plus important, c'est d'avoir le plus d'informations possible et comme j'ai dit, de prendre les précautions nécessaires. Et de garder les doigts croisés. »

Bouchard explique sa décision

Quelques minutes plus tôt, la Roumaine Simona Halep avait avoué craindre le virus Zika, une crainte qui habite aussi ses parents, a-t-elle fait savoir.

« Les médecins m'ont dit que si vous êtes infectée, les enfants qui vont naître pourraient avoir des problèmes. Et même si vous attendez plus tard pour avoir des enfants, le virus pourrait s'activer de nouveau. Ça me rend craintive. »

Mieux qu'en 2014

À Rio, du 6 au 14 août, Bouchard doit participer au tournoi en simple et au double féminin, en compagnie de Gabriela Dabrowski. Mais en attendant, elle aura une tâche importante à accomplir au cours de la prochaine semaine: faire oublier son élimination expéditive lors de l'édition de 2014 de la Coupe Rogers.

À sa première sortie après sa participation à la finale de Wimbledon, Bouchard avait subi un étonnant revers de 0-6, 6-2, 0-6 contre l'Américaine Shelby Rogers, qui ne faisait même pas partie du top-100 mondial.

À Montréal, elle disputera son premier match mardi après-midi contre la Tchèque Lucie Safarova, 28e joueuse mondiale.

« Je ne suis pas superstitieuse, a lancé Bouchard en faisant allusion au fait que sa défaite contre Rogers était survenue en début de soirée.

« Le match d'il y a deux ans a été un peu un cauchemar, et je voulais changer ça. J'adore jouer le soir et je suis contente de jouer à n'importe quel moment de la journée. Mais on m'a donné l'option de choisir et je voulais jouer sous le soleil. »

Par ailleurs, après avoir provoqué une mini-controverse à Washington plus tôt cette semaine en disant vouloir éviter la « folie de Montréal », Bouchard a assuré qu'elle était heureuse de revenir dans sa ville natale.