Avant de me prononcer sur l'allure des tableaux à la suite du tirage au sort, un petit mot sur le clan Bouchard. Eugenie a finalement décidé d'être représentée par l'agence fondée par Perry Rogers et non celle de Roger Federer menée par Tony Godsick. Peut-être que le mari de l'ancienne joueuse Mary Joe Fernandez est un peu trop gourmand pour ce qui est de sa rémunération, mais chose certaine, il finit encore 2e! 

Vous vous demandez sûrement qui est Perry Rogers? Ami d'enfance d'Andre Agassi, c'est lui qui a fondé « The Andre Agassi Entreprises » dans les années 90. Les deux copains étaient inséparables jusqu'à temps qu'un évènement un peu bizarre vienne briser complètement cette grande amitié. Alors que tout naturellement Rogers s'occupait aussi des affaires de Steffi Graf, il décide en 2008 de la poursuivre pour la minuscule somme de 50 000 $ pour services rendus. Dans ce monde où les millions de dollars roulent à toute vitesse, vous comprendrez que la nouvelle avait surtout beaucoup fait jaser dans les chaumières...

Entretemps, Rogers obtient son diplôme d'avocat, fonde son entreprise PRP à Las Vegas et s'ajoint les services de Colin Smeeton, agent d'Andy Roddick et Justine Henin. La plus grande star de l'écurie Rogers? Shaquille O'Neil! Bon, une affaire de réglée. Il faut apporter de la stabilité dans la vie d'Eugenie. Depuis 2013 elle est passée de Sam Duvall de Lagardère à Jill Smoller chez IMG pour maintenant stationner son bolide chez Perry Rogers. Et là je ne parle que de son équipe de représentation! Au moins Nick Saviano est revenu dans le portrait pour ce qui est du coach...

Au premier tour, Genie se mesurera à la Slovaque Magdalena Rybarikova, 92e au monde. Bouchard l'a battue la seule fois qu'elles se sont affrontées en 2013 à Pékin. Quart-de-finaliste à Indian Wells cette année, Rybarikova compte quatre titres en carrière dont un sur herbe à Birmingham. Je trouve que notre Québécoise a un beau tableau puisqu'après elle pourrait affronter Johanna Konta (16e tête de série), et puis Dominika Cibulkova. Faisable je crois.

La grande question chez les dames : « est-ce que Serena Williams va finir par remporter un 22e Grand Chelem et égaler Graf? Avec le forfait de Victoria Azarenka toujours blessée au genou, Serena devra tout de même se méfier de Kristina Mladenovic au 3e tour et sûrement de Petra Kvitova en demie, si la double championne au All England retrouve son jeu. En espérant, en tout cas, que Serena ne perde pas devant Serena, si vous me suivez...

Milos Raonic peut-il empêcher Novak Djokovic de remporter un cinquième majeur de suite? Le face-à-face viendra dès les quarts de finale. Tout un défi d'ordre mental surtout au meilleur des trois sets gagnants. Sinon, je ne sais pas si Roger Federer a assez joué cette année pour se rendre jusqu'en demie pour défier le numéro 1 mondial.

Dans le bas du tableau, Andy Murray aura les dents longues, très longues. Nick Kyrgios peut le défier au 4e tour. Pour la suite, reste à savoir qui de Stan Wawrinka ou Dominic Thiem l'attendra en demi-finale.

Tiens, en terminant, quelques mets délicieux à se mettre sous la dent dès le premier tour : Vasek Pospisil (quart-de-finaliste l'an passé) devant Ramos Vinolas, Dominic Thiem c. Florian Mayer (champion de Halle), Bernard Tomic face à Fernando Verdasco, Nick Kyrgios devant Radek Stepanek et John Isner face à Marcos Baghdatis. Ouf là!

J'aime bien cette citation de Rudyard Kipling, qui est d'ailleurs gravée en haut de la porte d'entrée des joueurs qui mène au central : « Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux imposteurs d'un même front... »

Des défis remplis d'aventures il y en aura beaucoup durant ce Wimbledon. À qui le trône le plus convoité d'Angleterre? Dieu merci, au SW19, le merveilleux central est garni d'un toit... On se régalera même si dame Nature s'entête à vouloir voler le spectacle...