RDS et RDS Direct présenteront le match de 8es de finale entre Denis Shapovalov et Alexander Zverev vers 23 h (heure du Québec), samedi.

 

COLLABORATION SPÉCIALE

 

Nos deux étoiles filantes Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov passent peut-être à travers toute la gamme des émotions en première semaine mais se donnent tout de même le privilège d'oeuvrer en deuxième semaine Grand Chelem, ce qui n'est jamais banal.

 

Félix dispute de loin son meilleur match la nuit passée face à l'accrocheur Daniel Evans. Un seul (ou presque) moment chaud à cerner pour le québécois alors que nous sommes à 4-4 au premier set et qu'il doive sauver deux balles de bris. D'un calme désarmant, « FAA » sert comme un premier de classe et prend l'ascendant dans l'échange avec panache. C'est fou ce qu'il s'est amélioré en un an pour ce qui est de son attitude sur le terrain. On l'a bien vu à la Coupe de l'ATP en début d'année alors qu'il négocie la pression de bien meilleure façon. On a également pu le constater face à Emil Ruusuvuori alors qu'il ne se décourage pas pour revenir d'un déficit de deux sets à un pour une première fois en carrière.

 

Que dire également du marathon en quatre bris d'égalité remporté devant Alejandro Davidovich Fokina. Félix ne joue pas toujours de la bonne manière en plus de commettre 83 fautes directes, mais il s'accroche à ce qui fonctionne soit son service pour passer à travers cet immense test.

Pour ce qui est de la rencontre face à Evans, celui-ci gaffe finalement sur balle de manche au premier set. Pour le reste, Auger-Aliassime lui marchera sur le corps lors des deux dernières manches tellement son niveau de jeu est supérieur. Vous vous souvenez sûrement de ce qui était arrivé l'an passé à Melbourne en ronde des 16, alors que Félix menait deux manches à zéro face à un qualifié que l'on croyait au bout du rouleau? Il ne s'était pas méfié croyant Aslan Karatsev épuisé et décontenancé. FAA perd finalement en cinq sets et nourrira des regrets pendant quelques semaines.

 

La bonne nouvelle, c'est que plus une défaite fait mal, plus on s'arrange pour ne pas revivre le même scénario. Je peux vous dire que je l'ai trouvé très sérieux et concentré au maximum jusqu'au dernier point face à Evans. Maintenant en ronde des 16, il affrontera Marin Cilic qui a surpris Andrey Rublev. Ce sera un beau défi puisqu'il ne l'a jamais battu en trois rencontres et que le Croate semble avoir retrouvé la fougue de sa jeunesse, alimentée d'un service de feu.

 

Shapovalov a bien négocié l'obstacle Opelka

 

Denis Shapovalov a quant à lui aussi le mérite de s'arracher comme un mort de faim lors de ses deux premiers matches alors qu'il dispute neuf manches pour vaincre Laslo Djere et Soon-woo Kwon. Cependant le spectacle que Denis nous livre pour disposer du géant de près de 7 pieds Reilly Opelka est d'un autre niveau complètement! Ce qu'il est habile pour retourner les premières et deuxièmes balles de service du géant! Un vrai spectacle du cirque du soleil!

 

Shapovalov au 4e tour à Melbourne

Non seulement Denis est supérieur en retours en s'offrant trois bris sur 12 opportunités mais ses chiffres sont également meilleur qu'Opelka lorsqu'il est au service, la totale quoi! Un seul petit moment creux pour Denis s'est lorsqu'il échappe la deuxième manche mais bravo à lui aussi d'avoir su rester calme malgré la frustration. Depuis trois semaines, notre Canadien est maintenant accompagné de Jamie Delgado, anciennement coach d'Andy Murray, et c'est évident que Denis veut lui prouver qu'il a fait un bon choix en acceptant ce défi. En ronde des 16, Shapo devra être en jambes face à Alexander Zverev, 3e mondial, qu'il a tout de même déjà battu deux fois en six rencontres.

 

Chez les dames, c'est évident que tout le monde au pays aurait aimé voir à l'œuvre la championne du US Open Bianca Andreescu, mais en même temps après toutes les aventures difficiles expérimentées l'an dernier en raison du virus, on peut comprendre qu'elle ne porte pas dans son coeur les scénarios rocambolesques vécus en Australie et qu'elle préfère s'abstenir.

 

Leylah Annie FernandezQuoiqu'il en soit, notre curiosité est tout aussi grande en ce début d'année pour vivre avec la finaliste du dernier US Open Leylah Fernandez, une nouvelle saison qui sera remplie de défis et de points forts. Plus j'y pense, plus je suis impressionnée par ce haut fait d'armes qui représentera pour elle et sa famille, un trésor qu'elle chérira toute sa vie. Enfiler des victoires face aux 2e, 3e, 5e et 16e têtes de série (Sabalenka, Osaka, Svitolina et Kerber) alors que Leylah n'est que 73e au monde, relève du miracle. Le plus impressionnant est très certainement sa vitesse de jambes et ce que cet atout lui apporte mentalement.

 

En ce début d'année 2022 cependant, après un superbe match à Adelaïde face à la 34e mondiale Ekaterina Alexandrova, alors qu'elle virevolte sur le terrain pour imposer son tennis d'attaque, c'est la dure réalité du circuit qui la frappe de plein fouet. Elle enchaîne au 2e tour face à la championne de Roland-Garros Iga Swiatek qui présente une copie parfaite annulant grâce à son excellence dans tous les aspects du jeu, la moindre initiative d'attaque de notre Canadienne. En regardant ce match, je me demande si la Polonaise est si incroyable que cela ou bien si Fernandez est amoindrie physiquement. Le lendemain, notre Canadienne déclare forfait pour le prochain tournoi préparatoire à Sydney, et je lis qu'elle a des petits pépins à une cuisse et peut-être aussi au dos. 

 

Normal qu'elle préfère se reposer, car ce sport est tellement demandant et il faut être prudent avant un Grand Chelem. D'entrée, elle affronte une invitée des organisateurs Maddison Inglis, qu'elle a déjà battu deux fois dans le passé. Leylah a bien essayé de se battre au meilleur de ses capacités mais son jeu est rempli de fautes. Son manque d'explosivité est évident ce qui me fait dire que physiquement elle n'est pas à 100 %. Ceci étant dit, donnons le crédit à Inglis qui dispute un superbe match rempli d'aggressions, ce qui l'amènera d'ailleurs jusqu'au 3e tour. 

 

Pour ce qui est de Rebecca Marino, encore une fois notre Canadienne a le mérite de gagner ses trois matchs de qualifications. Dans le grand tableau face à Marie Bouzkova, Becca n'arrive pas à d'abord baser son jeu sur la constance et aussi à trouver la bonne tactique pour déstabiliser la Tchèque. Sylvain Bruneau aurait bien aimé qu'elle ouvre le terrain beaucoup plus face à une joueuse positionnée assez loin derrière et réglée comme une montre suisse.

 

Début de la ronde des 16 ce soir, alors que les plus résistants survivront car on annonce du temps très chaud...

 

Soyez des nôtres!