MONTE CARLO (AFP) - Invaincu depuis deux mois et demi sur dur, le N.1 mondial du tennis Roger Federer commence sa saison sur terre battue, une surface qu'il apprécie moins, au tournoi de Monte Carlo, où planera l'ombre du prince Rainier III.

Malgré la mort du souverain, grand mécène du sport qui avait contribué à faire de la principauté un des hauts lieux du tennis mondial, le premier Masters Series européen de l'année a lieu comme prévu à partir de lundi, mais toutes les festivités extra-sportives ont été annulées. Les matchs seront suspendus vendredi matin, au moment des funérailles.

Après la fin prématurée de ses rêves de Grand Chelem en demi-finale de l'Open d'Australie, fin janvier, face au Russe Marat Safin, Federer n'a pas mis longtemps à réaffirmer sa suprématie sur le circuit en réussissant un magistral doublé dans les Masters Series américains d'Indian Wells et de Miami.

Avec 32 victoires sur 33 matchs disputés et 5 nouveaux titres en 2005, il aborde en pleine confiance la tournée européenne sur terre battue, qu'il espère conclure début juin par un premier succès à Roland-Garros, le seul tournoi majeur qui lui manque.

De retour sur surface lente, le Suisse aura peut-être besoin d'une période d'adaptation. "Je n'ai pas encore beaucoup pensé à la terre battue", avait-il avoué après sa victoire en Floride, comme pour se préparer à une transition délicate.

S'il a déjà prouvé que son jeu offensif pouvait être efficace aussi sur ce type de court, notamment en gagnant le Masters Series de Hambourg l'année dernière, Federer n'a jamais brillé à Monte Carlo, où sa meilleure performance est un quart de finale en 2001.

Maigres espoirs français

En dépit de quelques absences notables -Lleyton Hewitt, Andy Roddick, Andre Agassi, David Nalbandian-, il y a largement de quoi inquiéter le Suisse dans la tableau monégasque, en particulier des Espagnols et des Argentins.

On pense en premier lieu à Rafael Nadal, pas encore 19 ans, qui a bien failli battre le N.1 mondial en finale de Miami, il y a huit jours. Le Majorquin, plus dangereux encore sur sa surface préférée, se tient prêt à prendre la relève de Juan Carlos Ferrero, l'ancien double vainqueur (2002, 2003) réduit cette année à accepter une invitation des organisateurs faute d'avoir pu entrer directement dans le tableau après une année 2004 cauchemardesque.

Chez les Argentins, Guillermo Coria, 4e mondial, et Gaston Gaudio, vainqueur surprise du dernier Roland-Garros, sont les plus attendus. Le plus fort sur le papier, Coria, tenant du titre en principauté, n'a encore rien gagné cette année et n'a pas non plus disputé de tournoi sur terre battue, au contraire de Gaudio, vainqueur à Vina del Mar (Chili) et à Buenos Aires cet hiver.

Les maigres espoirs français reposent sur les épaules du jeune Gaël Monfils, sur le point d'entrer pour la première fois de sa carrière dans les cent meilleurs mondiaux, et de Paul-Henri Mathieu, héros du premier tour de Coupe Davis contre la Suède, début mars sur la terre battue de
Strasbourg.

Malheureusement, les deux hommes, bénéficiaires de "wild cards", ont hérité d'adversaires redoutables dès le premier tour: Nadal pour Monfils et Coria pour Mathieu.