L'apanage des grands champions aux longues carrières, c'est qu'ils réussissent toujours à s'améliorer au fil du temps. À chaque jour que Dieu leur donne, ils pénètrent sur le terrain à l'entraînement avec une seule idée en tête : celle de cette perpétuelle quête de l'amélioration pour aller plus haut, toujours plus haut.

Est-ce possible à 34 ans d'ajouter des éléments majeurs dans l'arsenal du plus beau joueur de tous les temps? La réponse, Roger Federer nous l'a apportée lui-même cette semaine à Cincinnati en remportant un Masters pour une 24e fois en carrière, à trois du leader, Rafael Nadal.

Pendant qu'Andy Murray et Novak Djokovic se crêpaient le chignon à Montréal dans des conditions de grande chaleur et d'humidité, Roger, lui, travaillait l'explosivité des jambes tout en explorant de nouvelles tactiques d'attaque. 

Grande fut ma surprise de le voir « voler » sur le terrain lors de son premier match face à Roberto Bautista Agut. Federer passe d'attaque en attaque avec une légèreté fascinante et beaucoup de mordant à la vollée. Bon, normal puisqu'il l'a toujours battu, et plus vite on gagne un premier match, plus on se sent dans le coup quand ça fait longtemps qu'on n'a pas compétitionné.

Mais le Suisse ne fait pas que monter à l'occasion en enchaînement retour-vollée, à un certain moment il se tient à un pied de la ligne de service avant de prendre d'assaut le filet, DU JAMAIS VU!!!!! Et ça marche! Pas seulement contre Agut, la stratégie déboussole aussi complètement le grand serveur Kevin Anderson qui a l'air d'un débutant par moment en 2e balle! Je me demande même si Roger porte sous son ensemble Nike le costume de Superman ou de Spiderman tellement il est rapide et agile!

Federer dispose avec le même flair de Feliciano Lopez et d'Andy Murray sans perdre un set et surtout son service pendant toute la semaine. Ses statistiques sont si belles et meilleures que celles de Novak qu'on ne peut pas faire autrement que de le voir dans la peau du favori pour la finale.

Les enjeux pour ce titre sont beaux : Novak tente de devenir le premier joueur à remporter les neuf Masters. À une semaine des Internationaux des États-Unis, Roger veut stopper à trois sa série de défaites face au Serbe. Plus important encore, si le Suisse gagne, il reprend la 2e place mondiale juste à temps pour s'assurer d'être la 2e tête de série du dernier Grand Chelem de l'année. Sapré différence de savoir qu'il n'aura potentiellement le numéro 1 mondial dans les pattes qu'en finale!

Si Roger m'avait déçu par moments en finale à Wimbledon parce que trop attentiste lorsqu'il menait face à Djokovic, cette fois-ci le mandat est clair, net et précis. Il est le seul à profiter de balles de bris au premier set qu'il boucle au bris d'égalité. Sonné et un genou au plancher, Djokovic fait trois doubles fautes en début de 2e manche pour offrir sur un plateau d'argent l'avance de 3-0 au Suisse.

Et puis, Roger tient et tient encore lorsque Djoko se rebelle. Encore une fois nous avons droit à quelques montées surprises en réception de 2e balle si proche de la ligne de service de la part de Roger. Il fallait voir la mine déconfite du Serbe qui n'a sûrement jamais de sa vie été confronté à pareil affront! Qui peut monter au filet sur un retour de service frappé à la demi-vollée à part le Suisse? À suivre à une semaine du US Open!

Je m'attends donc à un dénouement de scénario hors du commun dans le Big Apple. Je sais déjà qui jouera le rôle du superhéros et je sais pertinemment bien que Djokovic ne sera pas le seul dans la peau du « vilain ». On se donne rendez-vous le lundi 31 août prochain à 13 h pour le premier épisode de ce thriller garanti!