LONDRES (AFP) - Roger Federer et Rafael Nadal ne sont plus qu'à un match d'une nouvelle finale au tournoi de tennis de Wimbledon, un mois après leur affrontement à Roland-Garros.

L'Espagnol, qui n'avait pas pu jouer la veille à cause de la pluie, s'est facilement débarrassé jeudi de Jarkko Nieminen en trois sets 6-3, 6-4, 6-4.

Il affrontera vendredi en demi-finales le Chypriote Marcos Baghdatis, alors que le Suisse rencontrera le vétéran suédois Jonas Bjorkman.

Nadal craignait particulièrement Nieminen parce que ce Finlandais, gaucher comme lui, avait failli interrompre sa série victorieuse sur terre battue au printemps à Barcelone, où il avait été mené 6-4 et 4-1.

Mais le double vainqueur de Roland-Garros a encore démontré ses grands progrès sur gazon. Efficace au service (30 points directs), le Majorquin a pris l'initiative du fond du court, en acceptant un important déchet (27 fautes directes), et n'a laissé aucune chance à son adversaire, 18e mondial.

En demi-finale, Nadal aura probablement une tâche bien plus difficile que Federer, non seulement parce qu'il n'aura eu qu'un jour de repos, mais surtout parce qu'il rencontrera un adversaire d'un autre calibre.

Grosse cote pour Bjorkman

Baghdatis, après avoir mis quelques mois à digérer son étonnante finale à l'Open d'Australie, a confirmé son talent en battant Lleyton Hewitt en quarts de finale.

Le jeu du Chypriote s'adapte parfaitement à l'herbe, non pas à cause de son talent à la volée - il s'aventure rarement au filet - mais parce que ses accélérations de coup droit à plat, sa première balle de service et ses qualités de retourneur y font merveille.

Si Nadal a remporté facilement (7-5, 6-0) leur seule rencontre cet hiver sur les courts en dur d'Indian Wells, on peut s'attendre à un match serré entre les deux jeunes champions (20 ans pour l'Espagnol, 21 pour le Chypriote).

Ce ne devrait pas être le cas dans l'autre demi-finale, où Bjorkman créerait une colossale sensation en sortant le triple tenant du titre.

Federer a été éblouissant depuis le début du tournoi. Il n'a cédé aucun set en cinq matches alors qu'on lui promettait de grosses difficultés face à Richard Gasquet, Tim Henman, Tomas Berdych ou encore Mario Ancic en quarts de finale.

Le Suédois, 59e mondial âgé de 34 ans, ne comptait certainement pas remettre les pieds en demi-finales d'un Grand Chelem neuf ans après son unique expérience à ce niveau, à l'US Open 1997.

Bjorkman, qui compte depuis longtemps uniquement sur le double pour remporter de grands titres (il en a neuf du Grand Chelem à son actif), n'a pas caché qu'il allait surtout chercher à profiter de l'instant face "au meilleur joueur du monde et peut-être un des meilleurs de l'histoire".