MONTRÉAL - Jo-Wilfried Tsonga est venu à une partie près d'être éliminé, vendredi, à l'occasion des quarts de finale de la Coupe Rogers. Mais il a finalement créé la surprise de la semaine au stade Uniprix du parc Jarry en battant le no 1 mondial Roger Federer.

Le Français de 24 ans, septième joueur mondial, a animé le jeu au premier set, s'est effondré dans le deuxième puis a repris vie tardivement dans le troisième, pour finalement l'emporter 7-6 (5), 1-6, 7-6 (3) dans un match qui a duré deux heures et 19 minutes.

Victime de deux bris de service tôt dans la manche ultime, Tsonga en a réussi deux à son tour pour transformer un déficit de 5-1 en égalité de 5-5, puis en victoire au deuxième bris d'égalité de la rencontre.

"À chaque point que je gagnais je me disais, 'c'est toujours ça de pris.... c'est toujours ça de pris', a indiqué Tsonga. J'ai fini par gagner sans jamais vraiment penser que j'allais gagner. À la fin, tout s'est déroulé tellement vite."

Tsonga a dit considérer cette victoire parmi les plus belles de sa carrière.

"C'est la première fois que je reviens d'un tel déficit. Et c'est contre Roger Federer en plus, qui n'est pas n'importe quel no 1... Il est déjà une légende."

Les montées au filet ont profité plusieurs fois au Français au premier set, particulièrement dans le bris d'égalité, ce qui a donné lieu à plusieurs séquences spectaculaires malgré la canicule.

La foule a apprécié les efforts du Français de 24 ans. Federer lui a toutefois enlevé cette arme en réussissant des bris de service rapidement lors des deux manches suivantes. Ou du moins, le croyait-on, jusqu'au retour de Tsonga en toute fin de duel.

Tsonga a dit avoir subi une blessure au bras droit lors du point vainqueur de la première manche. La douleur a affecté son premier service pendant le deuxième set, a-t-il fait savoir.

"J'étais aussi un peu plus crispé, j'essayais peut-être d'en faire un peu trop, a-t-il noté. Mais j'ai pris du mieux par la suite."

Federer, lui, a dit ne pas avoir de regrets malgré la défaite. Il estime avoir bien joué cette semaine, à son premier tournoi depuis qu'il est devenu père. Seul son jeu de pieds lui fait encore défaut, a-t-il estimé.

"Il ne faut pas chercher à expliquer des défaites du genre, a commenté le Suisse. Ça se résume au fait qu'à 30 partout, il faut placer la balle là où il le faut. Et je ne l'ai pas fait. Ce n'est pas quelque chose que tu peux faire juste en appuyant un bouton.

"Je crois quand même que je méritais la victoire un tout petit peu plus, a avancé Federer. J'ai gagné plus de points mais finalement, c'est lui qui s'en est sauvé. J'ai eu beaucoup de plaisir à Montréal. Malheureusement, c'est fini pour deux ans", a-t-il ajouté.

Tsonga a ainsi atteint les demi-finales de samedi. Il affrontera alors Andy Murray, qui a défait Nikolay Davydenko 6-2, 6-4 dans le premier des deux matchs de simple disputés en après-midi.

"J'ai fait ce que j'avais à faire, a dit Murray de sa victoire. Chaque fois qu'on joue contre (Davydenko), on a l'impression de ne pas jouer son meilleur tennis parce qu'il attaque la balle tellement vite. Il te mets sous pression. Il est combatif à tous les jeux. Mais j'avais mon plan de match et je l'ai très bien respecté."

"Andy est devenu un incontournable. C'est le joueur à battre depuis un mois. Quand ce n'est pas Roger (Federer) ou Rafael Nadal qui l'emporte, c'est souvent lui qui le fait. Il a beaucoup de points forts et c'est un joueur difficile à affronter."

Un bris d'égalité animé

Tour à tour, Federer et Tsonga ont été dominants au service lors du premier set, sauf lors des huitième et neuvième parties, chaudement disputées. Reste qu'il n'y a eu aucun bris de service et il a fallu le bris d'égalité.

Le Français a alors raflé plusieurs points en montant au filet, dont trois de suite pour une priorité de 6-3. À 6-5, il a arraché le septième point décisif en fonçant encore au filet, mais cette fois il a dû plonger pour parer la balle du revers alors qu'il semblait avoir été pris à contre-pied. Geste qui a mené à sa blessure.

Federer a été implacable au deuxième set. Il a réussi le bris de service dès la deuxième partie pour une avance de 2-0, puis encore à la sixième pour faire 5-1. C'est toutefois juste avant que le Suisse obtienne le jeu décisif de la manche, quand il a réussi un amorti parfait - et ainsi changé le rythme du jeu à un moment-clé - pour mettre fin à la cinquième partie et se donner les devants 4-1.

Federer a fait encore mieux en troisième manche, brisant le service de Tsonga lors des première et troisième parties. Mais c'était sans compter sur la résilience du Français.

Murray, au bon moment

La victoire de Murray, vendredi, lui a permis de conserver ses chances de déloger Rafael Nadal du deuxième rang mondial à court terme, vendredi. Le Britannique de 22 ans est no 3 au monde pour l'instant, mais il accédera au deuxième rang mondial s'il remporte le tournoi montréalais, ou encore s'il atteint la finale et que le parcours de Nadal s'arrête avant dimanche.

Murray a remporté le premier set contre Davydenko grâce à trois bris de service contre un seul à ses dépens. Il en a réussi un premier pour prendre les devants 3-1, et un deuxième pour une priorité de 4-2. Il a remporté les deux parties suivantes sans problème. Le set s'annonçait pourtant serré puisque les quatre premières parties sont allées à égalité.

Un seul bris de service a été enregistré au deuxième set, mais Murray l'a réussi au meilleur moment possible, alors qu'il menait 5-4. Le Britannique a d'ailleurs semblé relever son niveau de jeu d'un cran à 4-4. Au service, il a concédé un seul point à Davydenko pour remporter la neuvième partie, puis il a enchaîné avec le bris pour conclure un match sans bavure.