PARIS - Roger Federer va tenter de remporter son 13e tournoi du Grand Chelem aux Internationaux d'Australie, à partir de lundi à Melbourne, après une préparation réduite à sa plus simple expression en raison d'un virus gastrique.

Le numéro mondial, le plus souvent épargné par les pépins physiques depuis son accession au plus haut niveau - il n'a pas manqué un seul tournoi majeur depuis huit ans - a dû renoncer à l'exhibition de Kooyong, la seule compétition qu'il avait inscrite à son programme de début de saison.

Federer a repris la raquette jeudi et assuré qu'il serait à 100% la semaine prochaine, mais il n'aura pas pu s'habituer au "Plexicushion", la nouvelle surface installée sur les courts de Melbourne Park à la place du très décrié "Rebound Ace".

On ne saura vraiment si la maladie l'a affecté qu'après son premier tour contre l'Argentin Diego Hartfield, un adversaire qu'il avait battu au premier tour de Roland-Garros en 2006, ou plus sûrement après son deuxième match, éventuellement face à Fabrice Santoro, le vétéran français, qui aura alors établi un nouveau record en Grand Chelem avec 62 participations.

Le Suisse, âgé de 26 ans, est lui aussi à la poursuite de l'histoire et son empreinte y est d'ores et déjà d'une tout autre profondeur. C'est même tout en haut de la légende qu'il s'installerait s'il parvenait à battre le record des 14 titres du Grand Chelem détenu par Pete Sampras.

Le dos de Nalbandian

Il lui suffit pour cela, si l'on ose dire, de garder le même rythme, infernal, que les deux précédentes saisons, conclues sur un "Petit Chelem" (Australie, Wimbledon et US Open).

En admettant que le fameux virus n'est qu'une contrariété sans conséquence, l'inamovible numéro un mondial depuis quatre ans est de nouveau l'immense favori pour une quatrième victoire à Melbourne après 2004, 2006 et 2007, d'autant que deux de ses trois rivaux les plus évidents ne semblent pas au sommet de leur forme.

David Nalbandian, l'Argentin qui avait créé la sensation cet automne en battant deux fois le maître en route vers deux titres retentissants à Madrid et à Paris-Bercy, a lui aussi renoncé à Kooyong à cause d'une blessure au dos, le dernier en date d'une longue série d'ennuis physiques.

Rafael Nadal ne s'est pas plaint du pied qui le tourmente depuis des mois, mais il a subi une déroute inquiétante en finale du tournoi de Madras (6-0, 6-1) contre le Russe Mikhaïl Youzhny. L'Espagnol n'a de toute façon pas encore prouvé qu'il pouvait être une menace pour Federer sur les surfaces en dur qu'il n'apprécie guère.

C'est donc Novak Djokovic, auteur de la plus belle percée en 2007 de la 16e à la 3e place mondiale, qui fait figure d'aspirant numéro un. Le jeune Serbe de 20 ans a déjà montré qu'il avait le tennis pour battre Federer en le dominant cet été à Montréal, voire lors des deux premières manches de la finale de des Internationaux des États-Unis, finalement perdues après avoir gâché sept balles de manche.

Il lui reste à acquérir la solidité mentale qui lui permettra de le faire dans une grande finale. Ce n'est pas une mince affaire.