MONACO – Monaco. Le soleil. La mer. Le glamour. Ce sont les premiers mots qui viennent en tête quand on pense à la Principauté. Il y a bien d’autres raisons pourquoi Félix Auger-Aliassime y a établi sa résidence en 2018.

Monaco est un paradis fiscal, mais également un paradis tennistique. C’est pourquoi ils sont plusieurs grands noms du tennis à y vivre : Novak Djokovic, Alexander Zverev, Daniil Medvedev, David Goffin, Milos Raonic et quelques autres.

Réglons l’aspect fiscal. Félix ne s’en cache, c’est l’un des attraits de Monaco. « L‘important pour moi, ce n’est pas de le cacher, c’est d’essayer d’éduquer les gens par rapport à la décision que j’ai prise », précise Auger-Aliassime. « Je me questionne : si j’étais allé en Espagne, qu’est-ce que les gens auraient dit? Il ne paie plus d’impôts au Canada, mais il en paie en Espagne? J’ai l’impression que ça choque parce que c’est un endroit où on est exempt d’impôts », ajoute le Québécois pour répondre aux critiques dont il a été la cible en s’établissant à Monaco.

Auger-Aliassime ajoute aussitôt : « Quand on vient s‘entraîner ici et qu’on voit, on comprend toutes les autres raisons pourquoi j’ai pris cette décision. » On comprend, et rapidement. 

Les avantages sont nombreux. L’aspect géographique. Toute la saison printanière se déroule en Europe. Un joueur éliminé rapidement peut retourner chez lui en peu de temps, sans décalage et reprendre l’entraînement. L’Europe demeure centrale pour le reste du calendrier.

Autre atout de la Côte d’Azur (et celui-là, les Québécois le comprendront!) : 300 jours d’ensoleillement par année. Début décembre, lors de notre passage, il faisait 18 degrés Celcius, à l’ombre. Les conditions sont idéales pour s’entraîner à l’extérieur. Ajoutez à cela qu’une entente entre l’ATP et le Monte-Carlo Country Club permet aux joueurs d’avoir accès, en tout temps, aux installations de Monte-Carlo (site hôte du Masters en avril). Le club est officiellement situé en territoire français, mais il n’est qu’à 10 minutes de marche de la résidence de Félix. En résumé, Félix peut d’entraîner à l’extérieur à l’année, ou presque, profiter d’installations de première classe et avoir des partenaires d’entraînement tels que Djokovic, Zverev ou Medvedev. « On a la chance de s’entraîner avec des joueurs de très haut niveau », confirme Auger-Aliassime. « Il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde où tu retrouves une telle situation parce que les joueurs sont dispersés. Ici, on retrouve 8 à 10 joueurs du Top-20. C’est sûr que comme partenaire d’entrainement ou partenaire de match c’est idéal. » Qui dit mieux!

Sécurité, confidentialité et anonymat

Monaco avait pourtant perdu la cote auprès des athlètes, il y a quelques années. Mais le Conseil Stratégique pour l’Attractivité de Monaco a veillé à favoriser l’arrivée de clients fortunés de tous horizons, y compris ceux du monde du sport.

On y retrouve maintenant de nombreux joueurs de l’ATP, joueuses de la WTA, pilotes de Formule 1 (Hamilton, Rosberg) ou encore coureurs cyclistes (lors de notre passage, Geraint Thomas, Michael Matthews, Philippe Gilbert et plusieurs autres sont passés à quelques mètres de nous pour une sortie d’entraînement. Le maniaque de vélo en moi n’allait pas rater ça! Chris Froome et Peter Sagan y demeurent, mais on ne les a pas croisés).

Tous jouissent d’une tranquillité incomparable. C’est Philippe Gilbert, dans une entrevue accordée au journal l’Équipe, qui décrivait cet aspect.  « Ce que j'aime ici avant tout c'est l'anonymat, qui nous permet de vivre comme des gens normaux », affirmait celui qui est une star de son sport, né au pays du vélo, la Belgique. « On peut marcher tranquillement sans être arrêté tous les dix mètres. » Ce qu’il ne peut faire en Belgique…

L’anonymat n’est peut-être pas l’aspect le plus important pour Félix, mais les aspects tranquillité et confidentialité importent. On peut présumer que dans un milieu « de résidents fortunés », un joueur de tennis de 19 ans, 21^e mondial, passe un peu inaperçu.

Le Canada dans tout ça?

Félix, en tant que joueur de tennis professionnel, est maintenant un citoyen du monde. Rassurez-vous, Montréal, le Québec, le Canada ont toujours une place de choix dans son cœur.  « Ce qui est important pour moi, c’est que je n’oublie jamais d’où je viens » tient à rassurer Auger-Aliassime. « Le Canada, c’est le pays que mon père a choisi quand il a immigré du Togo. C’est le pays où j’ai grandi, j’adore le représenter. Pour une partie de ma carrière, je vais peut-être résider ailleurs, mais c’est possible que je revienne après, je ne sais pas ce que la vie me réserve. »