PARIS (AP) - Mary Pierce ouvre le grand bal de Roland Garros samedi, lors de la toute première finale de la Fed Cup jouée par la France dans ce stade rempli d'histoire.

Cela ne devrait pas faire peur à celle qui compte déjà, en 1997 et 2003, deux finales remportées avec l'équipe de France. Pierce vise donc un triplé dans l'épreuve, tout comme la France.

Lors du tirage de la finale entre la France et la Russie, effectué à la Porte d'Auteuil vendredi, Pierce s'est retrouvée opposée à Elena Dementieva, son adversaire malheureuse en demi-finale de l'US Open la semaine dernière, alors que le deuxième match mettra Amélie Mauresmo face à Anastasia Myskina.

A 24 heures du grand rendez-vous du tennis féminin, seules 700 places restaient encore disponibles pour samedi sur les 15 000 places du central Philippe Chatrier.

Dimanche, ce sera aux guichets fermés que l'on jouera d'abord les simples inversés - Pierce face à Myskina et Mauresmo contre Dementieva - avant de conclure avec le double.

Pour le double, décisif en cas d'égalité à la suite des quatre matches de simple, le capitaine français Georges Goven a encore fait confiance à Mauresmo, épaulée cette fois-ci par Nathalie Dechy, les Françaises rencontrant le très jeune tandem russe formé de Vera Douchevina et Dinara Safina.

Ainsi Tatiana Golovin, co-équipière, ne jouera pas mais se tiendra prête pour jouer éventuellement les remplaçantes en cas de blessure où de cas d'urgence.

"Jusqu'ici on a vécu dans le rêve", a déclaré Georges Goven vendredi à Roland Garros, "maintenant il s'agit de faire face à la réalité. Tennistiquement l'équipe est prête. Mais il faudra qu'elle joue et qu'elle gagne, qu'elle produise son meilleur tennis".

Propos en forme d'avertissement et qui trahissaient une légère crainte quant aux effets psychologiques imprévisibles crées par un événement majeur joué sur le central de Roland Garros.

"Pour les garçons, en Coupe Davis, c'est plus facile car ils peuvent évacuer le 'stress' sur la distance des cinq sets," précise Goven. "Rien de tel chez les filles. Et ça peut aller même très vite. On l'a vu avec la finale de Mary ici à Roland cette année." On ne peut pas être plus clair.

Interrogé sur la clef de la finale, le capitaine russe Shamil Tarpischev a mis l'accent, habilement, sur ce même thème: "L'aspect le plus important risque d'être la psychologie," a-t-il dit.

Ainsi les finalistes de 2004 se retrouvent, les Russes ayant alors enlevé le trophée pour la première fois de leur histoire, sur le score de 3-2, face aux Françaises à Moscou.

"Nous sommes des 'underdogs' ('outsiders')," prétend Goven, "après tout, ce sont des Russes qui sont les tenants du titre."

Ce sera faire peu de cas des victoires accumulées récemment par Mary Pierce, sa finale à l'US Open faisant suite à son quart de finale à Wimbledon et sa place en finale, à Roland Garros même, au mois de juin. "Le tennis que j'ai joué récemment va grandement m'aider ce week-end," souligne Pierce.

Ce sera aussi ignorer superbement que la formation française ayant cédé par la marge la plus étroite (3-2) à Moscou en 2004, était privée alors à la fois de Mauresmo et de Pierce, toutes deux blessées, Dechy et Golovin les ayant vaillamment remplacées.

Pierce et Mauresmo ont en fait rarement joué ensemble. Mais chaque fois qu'elles ont réuni leurs forces, la France a gagné. Ce fut notamment le cas en finale face aux Américaines en 2003 et en demi-finale face aux Espagnoles à Aix en Provence cette année.

Cette fois-ci, avec une équipe au complet et l'avantage du terrain, la France se doit d'assumer son rôle de favorite logique. "Nos fans n'auront plus à faire le voyage à Moscou," s'est réjoui Mary Pierce. " "Nous sommes toutes ravies d'y être enfin", a enchaîné Mauresmo. "On s'attend à une rencontre très serrée. Le match se tient. On est à 50-50."