“Mon but c‘est de faire comme Roger Federer et de me rendre jusqu‘en demi-finale Grand Chelem 23 fois de suite. Là je suis rendue à 2.” Voilà un commentaire mi-figue, mi-raisin de la part de la reine du jour, Eugenie Bouchard. La jeune a quand même un bon sens de l‘humour ne trouvez-vous pas? En tout cas, elle possède un joyeux sens de la bagarre. Il n‘y a pas une situation perdue avec elle. Jamais elle n‘a baissé les bras alors qu‘elle tirait de l‘arrière 5–2 au premier set et 4–1 au troisième.

Contre une vraie terrienne, l‘espagnole Carla Suarez Navarro, Genie est à la peine dès le départ. Sans vraiment pouvoir compter sur une qualité de première balle, Navarro l‘embête royalement à l‘intérieur des échanges avec son effet prononcé de lift. C‘est très différent essayer de mener le jeu quand l‘adversaire te présente des balles brossées que tu dois négocier à la hauteur de l‘épaule et doublement difficile lorsque tu essaies de rester collé à ta ligne de fond. Malmenée jusqu‘à 5–2, Genie redevient Genie. Plutôt que de continuer de rater, elle ajuste son jeu de jambes et trouve toutes les solutions. En même temps les faiblesses de Suarez Navarro ressortent: superbe de rigueur et d‘ardeur pour se donner des avances mais un peu chétive quand vient le temps de taper sur le dernier clou. Et oui, encore une fois c‘est le bon vieux principe des vases communiquants!

Bouchard gagne donc le premier set au bris d‘égalité avec du tennis costaud et se permet même de briser d‘entrée 2e set. Ça y est, la jeune est partie! Mais bizarrement la québécoise connait par la suite un joyeux coup de barre! Elle n‘arrive plus à bien se rendre à la balle et arrose le terrain de fautes directes. C‘est vrai que le premier set a été extrêmement difficile physiquement mais cette perte d‘énergie me surprend et Suarez Navarro sûrement un peu aussi.

Genie tire même de l‘arrière 4–1 au 3e set et je la crois perdue…Une de ses grandes qualités, c‘est d‘être très calme, trait de personalité qu‘elle a hérité de son papa. À 1–4, Genie commence par le début, c‘est à dire gagner sa partie au service et remettre les balles à l‘adversaire le plus rapidement possible, ce qu‘elle fait bien. Soudainement l‘espagnole se crispe à nouveau tandis que Bouchard retrouve toute son énergie! Elle courre sur toutes les balles, redevient offensive à l‘excès et tient à nouveau Navarro à la gorge. Non seulement elle la remonte mais la dépasse avec du tennis éclatant et des contre-attaques se transformant en attaques. Une pure merveille!

Maria Sharapova est mieux de bien se tenir en demie car cette fille possède des qualités de championne et je la sens prête à réaliser le grand coup!



Milos Raonic avait la lourde tâche d‘affronter l‘homme de l‘heure, Novak Djokovic. Rappelons que Milos était passé à quelques points d‘aller chercher une première grosse victoire en carrière en demi-finale du tournoi de Rome il y a 10 jours face à ce même homme. En fait il aurait du le battre. Dans ce match quarts de finale, on se tient au service jusqu‘à 6–5 pour Djoko. De nulle part, Milos se met les pieds dans les plats en offrant 2 points gratuits avec des double fautes! Le set lui glisse entre les doigts 7–5. J‘espérais tellement que Milos remporte cette manche pour prendre confiance.

Au 2e set, il tient fois après fois au service à un point tel qu‘on se rend au bris d‘égalité. Ce set est un must car gagner 3 sets de suite contre Novak est une très lourde tâche. Fin de bris Novak est tout simplement remarquable de justesse avec ces coups de fond. Il mérite amplement ce set.

Milos est découragé, cela se voit et se sent mais malgré un déficit de 2 sets à 0 et 5–1 dans la 3e manche, notre canadien se bat farouchement quand même et remonte jusqu‘à 5–4. Novak redevient solide et ne gaspille rien pour aller chercher la victoire 6–4. Mais bravo à Raonic, une première fois en quarts de finale, cela lui permet tout de même d‘écrire l‘histoire…

Soyez avec nous jeudi matin à 9:00 pour la demie de Genie!

hp