MELBOURNE, Australie - La course entre Andy Murray et Novak Djokovic, qui a rythmé la saison 2016, va se poursuivre à partir de lundi aux Internationaux d'Australie, où Roger Federer et Rafael Nadal espèrent jouer les trouble-fêtes pour leur retour à la compétition.

Le Britannique, no 1 mondial, et le Serbe, no 2, ont annoncé la couleur dès le premier tournoi de l'année. En finale à Doha, leur combat de près de trois heures a été de toute beauté. Le Serbe en est sorti vainqueur, signifiant que sa baisse de régime du dernier semestre, due à un fléchissement de sa motivation, n'était que temporaire.

L'Écossais, qui restait sur 28 matchs remportés d'affilée, est fixé : s'il veut confirmer son emprise de la fin 2016 (8 titres, dont Wimbledon, les JO et le Masters) et gagner enfin à Melbourne après cinq finales perdues (dont quatre contre Djokovic), il devra encore hausser son niveau de jeu.

Car à Melbourne, le Serbe est dans son jardin : six titres au total, dont quatre lors des cinq dernières éditions.

Pour qu'il y ait un nouveau changement de leader à l'ATP, il faudrait que Djokovic garde son trophée et que le Britannique n'atteigne pas les demi-finales. Improbable certes, mais pas impossible car la route vers le dernier carré s'annonce plus incertaine que d'habitude en raison de la présence dans le tableau de deux légendes affublées de numéros de tête de série incongrus : no 17 pour Roger Federer, no 9 pour Rafael Nadal. C'est ainsi que Murray pourrait rencontrer le Suisse dès les quarts de finale.

Federer avait mis un terme à sa saison 2016 dès Wimbledon afin de soigner la blessure à un genou qui l'empoisonnait depuis le début de l'année et repartir comme neuf en 2017, malgré ses 35 ans.

Il a repris la compétition à la Coupe Hopman, une épreuve d'exhibition durant laquelle sa présence a suscité un enthousiasme intact. Le bilan en simples - deux victoires et une défaite - ne donne pas de grosses indications sur sa forme, mais une chose est sûre : s'il est à Melbourne, c'est qu'il est convaincu de pouvoir y jouer un grand rôle. Et pourquoi pas y brandir un 18e trophée du Grand Chelem, le cinquième en Australie.

Wawrinka en négligé no 1

Pour l'Espagnol, désormais conseillé par son ami Carlos Moya, l'ambition est probablement plus modeste. Il s'agira de retrouver son jeu après une année 2016 frustrante, son retour prometteur vers le sommet ayant été stoppé par une blessure à un poignet. Il s'est accordé une longue intersaison au prix d'une impasse sur Paris-Bercy et sur le Masters, dans l'espoir de retrouver le dernier carré d'un Grand Chelem pour la première fois depuis son dernier titre à Roland-Garros en 2014.

Son premier tournoi officiel, à Brisbane, s'est achevé face à Milos Raonic en quart.

Le Canadien, 3e mondial, fait partie des autres joueurs qui pourraient empêcher une troisième finale Djokovic-Murray consécutive. Mais le premier négligé sera le Suisse Stan Wawrinka, vainqueur du dernier Grand Chelem en date aux Internationaux des États-Unis et seul joueur à avoir battu Djokovic à Melbourne depuis six ans, en demi-finale, lors de son parcours vers le titre en 2014.

On suivra aussi le Japonais Kei Nishikori, l'Autrichien Dominic Thiem et le Bulgare Grigor Dimitrov, vainqueur à Brisbane, mais pas l'Argentin Juan Martin Del Potro, qui a préféré s'abstenir après sa victoire en Coupe Davis. Les Australiens essaieront de croire dans les chances du fantasque Nick Kyrgios et les Français dans celles de leur no 1, Gaël Monfils (6e mondial), de Jo-Wilfried Tsonga et du jeune Lucas Pouille.