MELBOURNE - Roger Federer a fait revenir à la réalité le tombeur d'Andy Murray, l'Allemand Mischa Zverev, en l'écrasant en trois manches de 6-1, 7-5, 6-2 et 1h 32 min de jeu, en quarts de finale des Internationaux d'Australie, mardi à Melbourne.

Il affrontera pour une place en finale Stan Wawrinka dans un choc entre Suisses. Ce sera la 13e demi-finale de Federer en Australie et sa 41e en Grand Chelem.

Le Suisse ne s'est pas laissé surprendre par le jeu de service-volée de Zverev qui avait complètement décontenancé le no 1 mondial en huitième de finale. L'Allemand, 50e mondial, s'est fait passer plus de la moitié du temps (44 points marqués sur 90 tentatives), ce qui lui a coûté six bris de service.

Zverev a mené brièvement dans le deuxième set, mais Federer a réussi immédiatement à débreaker et n'a jamais eu à s'inquiéter.

Le Suisse, qui était beaucoup plus porté vers le filet du temps de ses débuts, a rendu hommage à son adversaire et à son style de jeu.

« Il a joué un tournoi incroyable. Il a d'abord été brillant contre John Isner, puis il a confirmé contre Andy. Il a eu des problèmes avec les blessures dans sa carrière. C'est bien que ce genre de gars ait une deuxième chance », a-t-il dit.

« J'aimais le temps où on montait beaucoup au filet. Le jeu a changé, il est devenu plus lent, et j'ai dû adapter le mien. J'espère que d'autres joueurs vont s'inspirer (de Zverev) », a-t-il ajouté.

Federer, 35 ans, s'est arrêté pendant six mois entre juillet et janvier pour soigner complètement une blessure à un genou. Il a fait son retour à la Coupe Hopman, une exhibition, au début du mois et dispute à Melbourne son premier tournoi officiel de l'année.

« Je pensais passer quelques tours, en fonction du tirage. Je ne croyais pas que ça se passerait aussi bien », a ajouté le champion aux 17 titres du Grand Chelem, dont quatre à Melbourne.

« Enchaîner les victoires dans des matchs au meilleur des cinq sets contre des joueurs de très haut niveau, je ne savais pas si j'allais y parvenir aussi tôt. Mon énergie aurait pu diminuer au fil du tournoi », dit Federer, qui a déjà éliminé le Tchèque Tomas Berdych, 10e mondial, et le Japonais Kei Nishikori (5e).

Il a estimé que pour battre Wawrinka, contre lequel il mène 18 à 3, il devrait « jouer agressif » car « plus on lui donne le temps, meilleur il est ».

« C'est un super joueur maintenant. Au début il avait du mal sur surface rapide mais il a su transformer son jeu. J'ai beaucoup de respect pour ça », a-t-il dit.

« Je suis content qu'il soit en demi-finale, mais il n'a pas besoin d'aller plus loin! », a-t-il plaisanté.

Altercation Wawrinka-Tsonga

Jo-Wilfried Tsonga et Stan Wawrinka ont eu une altercation verbale pour une histoire de regard de travers digne d'une cour de récréation au dans leur match quart de finale.

La scène est assez cocasse. Au moment de regagner leurs chaises après la fin du premier set perdu au bris d'égalité par Tsonga, le Français marmonne « dans sa barbe ». Le Suisse lui demande des explications et Tsonga lui reproche alors de l'avoir regardé de travers. S'en suit un échange tendu.Stan Wawrinka et Jo-Wilfred Tsonga

«Est-ce que je t'ai regardé une fois», demande Wawrinka, avant de lui lancer : « C'est qu'un match de tennis, il faut se calmer. C'est qu'un match de tennis, relax un peu ».

« Y'a pas de souci », répond Tsonga avant que Wawrinka ne conclue l'échange : « Fais ton truc, je fais mon truc et ça va aller ».

L'incident n'a pas eu de suite et les deux joueurs se sont serré la main normalement à la fin du match remporté par le Suisse en trois manches (7-6 [2], 6-4, 6-3).

Tsonga et Wawrinka ont minimisé l'affaire en conférence de presse. « Il y a beaucoup de testostérone dans tout ça. J'étais frustré après la perte de ce premier set », a expliqué le Français, admettant qu'il n'avait « pas forcément raison » dans cet « échange un peu insignifiant ».

« Il peut y avoir de la tension entre les joueurs pendant les matchs, l'essentiel c'est que tout aille bien après », a dit le Suisse, qui a assuré bien s'entendre avec Tsonga.

Les deux joueurs ne sont pas réputés pour avoir beaucoup d'affinités, notamment à cause d'un contentieux qui remonte à la finale de la Coupe Davis gagnée par la Suisse contre la France à Lille en 2014.

Après la victoire, Wawrinka avait critiqué les Français, disant notamment : « il y avait des pages sur la crise, sur nous, sur le dos de Roger (qui était blessé avant le match NDLR. Mais on a vu à quel point les choses pouvaient vite tourner ». Des propos considérés à l'époque comme arrogant par les Français.