Une défense pas comme les autres pour Andreescu
Inter. des États-Unis samedi, 20 juin 2020. 17:13 samedi, 14 déc. 2024. 14:32En ces temps compliqués de COVID-19, l’entraîneur Sylvain Bruneau a un message simple pour Bianca Andreescu.
« Je vois cela comme un défi », a indiqué Bruneau, qui a guidé Andreescu l’an dernier durant sa grande éclosion. « Tu dois être prête. Tu dois être en mesure de t’adapter. Bianca et moi parlions de cette façon avant que cela arrive. Être capable de s’adapter à de nouvelles situations sur le court et à l’extérieur de celui-ci sera la clé dans son développement et dans l’atteinte de ses objectifs. »
Tenue à l’écart du jeu par une blessure à un genou en début de saison l’an dernier, Andreescu n’a pas joué beaucoup depuis les Finales de la WTA l’automne dernier, alors vous pouvez vous imaginer la fébrilité dans son camp lorsqu’il a été annoncé cette semaine que les Internationaux des États-Unis auront lieu.
« On est très heureux, pour être honnête », a indiqué Bruneau. « Elle n’a pas joué un match depuis octobre alors elle a raté beaucoup de compétitions. On craignait un peu qu’il n’y ait pas de tennis pour le reste de l’année, pas de tournois. »
La directrice des Internationaux des États-Unis, Stacey Allaster, une Canadienne, a contacté l’équipe d’Andreescu la semaine dernière pour lui faire part des plans de la United States Tennis Association de tenir l’événement.
« Bianca était excitée parce que nous conservons de formidables souvenirs de l’an dernier », a ajouté Bruneau.
Bien qu’elle soit âgée d’à peine 20 ans, Andreescu n’est pas étrangère à l’adversité. Elle n’a disputé qu’un seul match durant les saisons sur terre et gazon l’an dernier en raison d’une blessure persistante à l’épaule. À froid, elle est tout de même parvenue à gagner devant famille et amis à Toronto avec aucune préparation préalable sur surface dure. Andreescu a donc déjà prouvé qu’elle peut exceller après une longue pause.
« C’est rassurant de savoir que quand elle a été placée dans une situation similaire, elle s’est très bien débrouillée », a noté Bruneau. « C’est bon pour sa confiance. »
En temps normal, l’attention accordée à une jeune championne en titre serait énorme, alors que les médias et les fans la suivraient partout. Il est de notoriété publique qu’il est très difficile de défendre un titre du Grand Chelem. Serena Williams est la dernière femme à avoir réalisé l’exploit (Wimbledon 2015 et 2016). La dernière femme ne s’appelant pas Serena Williams à avoir réussi est Victoria Azarenka (Internationaux d’Australie 2012 et 2013).
Avec aucun fans ou membres des médias sur le site du tournoi, Bruneau s’interroge à savoir si la pandémie de la COVID-19 soulagera Andreescu, no 6 mondiale, de toute cette attention.
« L’énergie sera totalement différente. Ce sera totalement différent de ce qu’on attendait parce que ce sera beaucoup plus tranquille. Ce n’est pas facile pour n’importe quel jeune joueur de retourner là-bas et défendre son titre pour la première fois. Ce n’est pas comme si elle avait déjà fait ça souvent comme Rafael Nadal, Roger Federer et Serena. Pour Bianca, ce sera nouveau. On va se préparer pour ça. On verra, peut-être que le fait que ce sera plus tranquille signifiera moins de pression d’une certaine façon. »
Andreescu a gagné beaucoup de fans avec sa personnalité et son jeu en général sur le court l’an dernier. L’atmosphère à Toronto était électrique et le Arthur Ashe Stadium de New York, le plus grand stade de tennis, tremblait presque à certains moments au cours de sa conquête du titre l’an dernier. Andreescu semble se nourrir de cette énergie des fans, alors elle devra trouver une autre façon d’en créer.
« Ce sera un défi », a admis Bruneau. « L’une des raisons pour lesquelles elle est si bonne à la Coupe Fed c’est qu’elle y aime l’énergie. Alors oui, ça fera partie de sa préparation. Elle devra savoir comment gérer le fait de ne pas jouer pour des spectateurs. L’an dernier, elle a joué beaucoup de ses matchs dans de grands stades, devant des gradins remplis et devant une foule très engagée. Ce sera vraiment, vraiment différent comme dynamique. »
Bruneau rappellera à Andreescu qu’il y aura des millions de fans devant leur téléviseur ou leur ordinateur.
« Il y aura beaucoup de gens qui regarderont, mais ils ne seront juste pas là. »
Les organisateurs des Internationaux des États-Unis créeront une bulle pour les joueurs et leurs entourages, réservant notamment le TWA Hotel de l’aéroport JFK au complet. Il y a aussi l’option de louer des maisons privées. Les joueurs qui décideront de rester à l’hôtel seront limités à deux chambres, ce qui signifie qu’ils pourraient ne pas être en mesure de voyager avec leurs équipes complètes.
« Il est possible d’avoir une équipe dans une maison privée et je préférerais de beaucoup cette option », a laissé savoir Bruneau. « Avec toutes les nouvelles réalités, si nous pouvions garder une équipe autour de Bianca, je préférerais ça à une situation où ce ne serait que Bianca et moi. Alors on penche beaucoup plus vers ça. »
Or, même avec une équipe complète, jamais les joueurs n’auront expérimenté pareille chose.
« Tout le monde est dans cette situation et tout le monde doit s’adapter. Je préfère ne pas m’apitoyer là-dessus. Nous devons plutôt nous dire : "OK, tâchons de voir comment nous pouvons être forts et créatifs pour en faire une situation positive. Ce n’est pas pour toujours, c’est pour cette année, alors faisons de notre mieux et n’utilisons pas cela comme excuse pour ne pas faire les choses convenablement". C’est mon approche. »
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