PARIS - En se qualifiant jeudi pour la finale de Roland-Garros, Ana Ivanovic s'est déjà offert une belle consécration: la place de no 1 mondiale.

Il faudra désormais à la Serbe justifier ce rang samedi contre la Russe Dinara Safina, finaliste surprise du tournoi parisien, et ce d'autant plus que sa prestation l'an dernier en finale face à Justine Henin - une défaite 6-1, 6-2 assez sèche - fut calamiteuse.

Sur le score de 6-4, 3-6, 6-4, la tête de série no 2 du tournoi a disposé de sa compatriote Jelena Jankovic dans un match tendu, indécis, où le double enjeu d'une finale de Grand chelem et d'une place au sommet de la WTA a semblé paralyser les deux joueuses à tour de rôle.

Jankovic a mieux commencé, remportant les trois premiers jeux face à une Ivanovic, absente. Puis la finaliste de la dernière édition a semblé prendre le dessus pour enlever le premier set 6-3 et se détacher 2-0 dans le deuxième. Pour mieux s'écrouler...

C'était au tour de Jankovic de reprendre la main pour égaliser à une manche partout (6-3) et prendre le large 2-0 dans la manche ultime. Nouveau retournement de situation en faveur d'Ivanovic et au final, pas moins de 13 bris de service et la délivrance pour la joueuse la mieux classée après 2h15 de jeu.

"C'était un match dur, avec des hauts et des bas. Je suis vraiment heureuse d'avoir pu rester forte sur la fin pour remporter ce match. Mais ce fut dur , a-t-elle dit. Dinara reste sur une belle série. Ce sera un match difficile, mais après un jour de repos, j'espère être dans les meilleures conditions pour faire une grande finale."

Favorite sur le papier, la Serbe, également finaliste malheureuse en Australie cette saison, doit pourtant s'attendre à cravacher devant Safina, la survivante de cette édition.

La soeur de Marat Safin avait habitué le public à de spectaculaires retournements de situation en sauvant une balle de matches aux tours précédents contre Maria Sharapova, puis Elena Dementieva. Elle s'est cette fois jouée d'une autre de ses compatriotes, Svetlana Kuznetsova, battue 6-3, 6-2.

"Je suis passée si près de la défaite ici que plus rien ne peut m'arriver", a-t-elle confié après avoir sorti les trois meilleures de ses compatriotes. Indifférente à l'identité de son adversaire avant le choc serbo-serbe ("toutes deux sont mieux classées que moi, la pression est sur elles"), la tête de série no 14 sait qu'elle n'a rien à perdre.

"Il va falloir que je sois agressive parce que je sais que je n'aurais pas une troisième chance. Je dois simplement faire ce que je sais faire, me dire que c'est le même court, les mêmes balles, ne pas penser que c'est une finale de Grand chelem."

C'en est une, pourtant, la première de sa carrière, à 22 ans, et elle aurait bien besoin des conseils de son frère Marat, qui en disputa quatre et en gagna deux: les Internationaux des États-Unis en 2000 et les Internationaux d'Australie en 2005.

"Mais il ne viendra pas me voir. Il est en Angleterre et se prépare pour Wimbledon", a-t-elle confié.

Dinara et Marat sont désormais les seuls frère et soeur dans l'histoire du tennis à avoir chacun disputé au moins une finale du Grand Chelem. Et, en bonne supportrice de son frère, la soeur sait qu'elle peut s'inspirer d'au moins une de ses finales.

"En 2005, il avait sauvé une balle de match contre Roger Federer en quart avant de gagner le tournoi", note la jeune femme, victorieuse cette année du tournoi de Berlin.