Jan Kodes parle de pression politique
Tennis jeudi, 15 nov. 2012. 11:36 vendredi, 13 déc. 2024. 07:01
PRAGUE - La gloire du tennis tchèque Jan Kodes, membre de l'équipe de Tchécoslovaquie de Coupe Davis victorieuse en 1980 et finaliste cinq ans plus tôt, se souvient des pressions politiques qui pesaient sur lui et ses équipiers sous le régime communiste disparu en 1989.
« On était constamment sous pression. Aux yeux des autorités, la Coupe Davis était largement plus importante que les tournois individuels, même ceux du Grand Chelem », raconte à l'AFP Kodes, âgé aujourd'hui de 66 ans, avant la finale de l'édition 2012 opposant la République tchèque à l'Espagne, de vendredi à dimanche à Prague.
« Une défaite à Roland Garros? Aucun problème. Mais l'élimination de la Coupe Davis, quel pétrin! », sourit le double lauréat de Roland-Garros (1970, 1971), qui fut aussi, en 1973, le premier vainqueur de Wimbledon issu d'un pays de l'Est.
Le régime totalitaire dans l'ex-Tchécoslovaquie voyait d'un mauvais oeil le tennis, un « sport bourgeois » dont les vedettes manifestaient ostensiblement leur ferme volonté d'indépendance vis-à-vis des règles strictes de la « représentation d'un pays socialiste ».
« Les voyages à l'étranger étaient limités. Pour participer aux tournois, il fallait présenter à l'avance aux autorités notre programme et demander la permission de sortir. Pour les plus grands tournois, nous étions systématiquement accompagnés par un "camarade" qui veillait à notre "bon comportement" », raconte-t-il.
« Il y avait même des pays strictement interdits pour nous par les autorités tchécoslovaques, tels que le Chili, l'Afrique du Sud, Israël ou Taïwan », révèle-t-il encore.
Plusieurs vedettes tchécoslovaques, dont Martina Navratilova et Ivan Lendl, ont préféré s'affranchir de ce joug et s'installer en Occident, pour pouvoir jouer au tennis sans entrave.
Saladier d'argent pour 2750 euros
Kodes, lui, est resté en Tchéscoslovaquie, membre de l'équipe de Coupe Davis de 1964 à 1980 avant d'en devenir capitaine de 1982 à 1987.
En 1975, les Tchécoslovaques avaient perdu en finale à Stockholm devant la Suède (3-2), emmenée alors par l'imbattable Björn Borg, invaincu en 12 matches (simple et double confondus) lors de cette édition.
Mais cinq ans plus tard, ils avaient finalement remporté pour la première fois le Saladier d'argent, en battant l'Italie 4 à 1 en finale à Prague. Kodes était remplaçant dans l'équipe emmenée par Ivan Lendl et Tomas Smid.
« J'avais 34 ans, Ivan et Tomas étaient meilleurs à l'époque », admet-il sans amertume.
Et la prime pour cette victoire historique? Elle se chiffrait à l'équivalent de quelque 2750 euros d'aujourd'hui, versés par l'Association tchécoslovaque de la culture physique et le Comité gouvernemental pour la culture physique et les sports.
Jan Kodes est aujourd'hui membre de la commission internationale chargée de choisir les joueurs intronisables au Panthéon de la gloire du tennis (Hall of Fame), où il est lui-même entré en 1990.
Il assistera à la finale de la 100e Coupe Davis, entre la République tchèque et l'Espagne, à titre d'invité d'honneur de la Fédération Internationale de tennis (ITF).
« Ce sera à mon avis un match serré, sans favori. Mais l'absence de Nadal a augmenté les chances des Tchèques, qui avaient en plus le droit de choisir la surface », analyse-t-il.
« On était constamment sous pression. Aux yeux des autorités, la Coupe Davis était largement plus importante que les tournois individuels, même ceux du Grand Chelem », raconte à l'AFP Kodes, âgé aujourd'hui de 66 ans, avant la finale de l'édition 2012 opposant la République tchèque à l'Espagne, de vendredi à dimanche à Prague.
« Une défaite à Roland Garros? Aucun problème. Mais l'élimination de la Coupe Davis, quel pétrin! », sourit le double lauréat de Roland-Garros (1970, 1971), qui fut aussi, en 1973, le premier vainqueur de Wimbledon issu d'un pays de l'Est.
Le régime totalitaire dans l'ex-Tchécoslovaquie voyait d'un mauvais oeil le tennis, un « sport bourgeois » dont les vedettes manifestaient ostensiblement leur ferme volonté d'indépendance vis-à-vis des règles strictes de la « représentation d'un pays socialiste ».
« Les voyages à l'étranger étaient limités. Pour participer aux tournois, il fallait présenter à l'avance aux autorités notre programme et demander la permission de sortir. Pour les plus grands tournois, nous étions systématiquement accompagnés par un "camarade" qui veillait à notre "bon comportement" », raconte-t-il.
« Il y avait même des pays strictement interdits pour nous par les autorités tchécoslovaques, tels que le Chili, l'Afrique du Sud, Israël ou Taïwan », révèle-t-il encore.
Plusieurs vedettes tchécoslovaques, dont Martina Navratilova et Ivan Lendl, ont préféré s'affranchir de ce joug et s'installer en Occident, pour pouvoir jouer au tennis sans entrave.
Saladier d'argent pour 2750 euros
Kodes, lui, est resté en Tchéscoslovaquie, membre de l'équipe de Coupe Davis de 1964 à 1980 avant d'en devenir capitaine de 1982 à 1987.
En 1975, les Tchécoslovaques avaient perdu en finale à Stockholm devant la Suède (3-2), emmenée alors par l'imbattable Björn Borg, invaincu en 12 matches (simple et double confondus) lors de cette édition.
Mais cinq ans plus tard, ils avaient finalement remporté pour la première fois le Saladier d'argent, en battant l'Italie 4 à 1 en finale à Prague. Kodes était remplaçant dans l'équipe emmenée par Ivan Lendl et Tomas Smid.
« J'avais 34 ans, Ivan et Tomas étaient meilleurs à l'époque », admet-il sans amertume.
Et la prime pour cette victoire historique? Elle se chiffrait à l'équivalent de quelque 2750 euros d'aujourd'hui, versés par l'Association tchécoslovaque de la culture physique et le Comité gouvernemental pour la culture physique et les sports.
Jan Kodes est aujourd'hui membre de la commission internationale chargée de choisir les joueurs intronisables au Panthéon de la gloire du tennis (Hall of Fame), où il est lui-même entré en 1990.
Il assistera à la finale de la 100e Coupe Davis, entre la République tchèque et l'Espagne, à titre d'invité d'honneur de la Fédération Internationale de tennis (ITF).
« Ce sera à mon avis un match serré, sans favori. Mais l'absence de Nadal a augmenté les chances des Tchèques, qui avaient en plus le droit de choisir la surface », analyse-t-il.