Section spéciale sur les Internationaux d'Australie

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Comme début aux Internationaux d'Australie pour nos Canadiens, franchement difficile de demander mieux! À tout seigneur tout honneur: d'abord Eugenie Bouchard affrontait une trentenaire de la Chine, Shuai Peng ancienne membre du top-15, qui essaie de se faire à nouveau une place de choix sur le grand circuit à 33 ans après avoir raté presque une année entière en 2015 en raison d'une grave opération au dos. 

 

Forte d'un Challenger de 100 000 $ glané en décembre à Dubaï, Peng est une cogneuse de renom, mais qui a peut-être perdu au fil des dernières années un peu de sa rapidité. Genie la connait bien puisqu'elle l'a battu les deux fois qu'elles se sont affrontées. De plus j'aime beaucoup de la façon que notre Québécoise se comporte depuis la fin de l'année dernière. D'abord, le corps semble tenir le coup ce qui lui permet de bâtir son physique au lieu être retardée par de nombreuses blessures qui la ramenaient toujours à la case départ. De plus, le courant passe bien avec son nouveau coach Michael Joyce, qui selon Sylvain Bruneau possède la personnalité parfaite pour aider notre Genie à atteindre à nouveau les hautes sphères. 

 

Bon, on sait que Bouchard est en jambes, explosive, positive et bien préparée. Il faudra maintenant savoir exécuter. Quel bonheur de la voir commencer le match en force avec deux bris de service rapides. Encore une fois après les tournois de Gstaad et du Luxembourg l'an passé et d'Auckland cette année, ce bougre de coach a réussi là ou plusieurs ont échoué : réussir à lui redonner confiance en ses forces tout en améliorant les aspects de son jeu un peu plus faible. Adieu deuxième balle de service attaquable et allo retours de service tonitruants! Wow! Peng a bien de la difficulté à s'organiser tellement Bouchard l'agresse sans cesse. Belle entrée en matière pour la Québécoise, qui nous présente une autre performance pleine, sans trou d'air, sans problème de concentration. En 59 minutes, l'affaire est pliée, Genie la brise six fois et file tout droit vers Serena Williams. Qui sait ce que Mister Joyce lui réserve comme « pep talk » pour qu'elle y croie...

 

S'il y a un nom qui revient beaucoup depuis le début de l'année, c'est bien celui de Bianca Andreescu. Notre petite merveille de 18 ans affronte une plus jeune qu'elle encore, l'Américaine de 16 ans Whitney Osuigwe, qui possède un talent qui crève les yeux. D'ailleurs son papa qui enseigne à l'Académie IMG de Nick Bolletieri à Bradenton en Floride, a su l'amener jusqu'à la première place mondiale chez les juniors en 2017. Assez précoce merci! Les deux grands espoirs du tennis mondial se livrent une bataille à couper le souffle. Comme Bianca n'a pas reçu d'invitation dans le grand tableau comme la Floridienne et qu'elle a dû se farcir trois matchs en qualifications juste après ses huit rencontres en sept jours à Auckland, vous comprendrez qu'elle commence à avoir les jambes raides au milieu de la deuxième manche. 

 

Malgré tout, Andreescu ne lâche rien. Elle se bat comme une morte de faim pour refaire le bris et revenir à 5-5 au deuxième set et peut-être sceller le débat en deux sets. Malheureusement, elle passe complètement à côté du bris d'égalité et doit se farcir un troisième set dans la douleur. On parle ici de douleurs extrêmes alors qu'elle est au bord des crampes. Je lui lève mon chapeau parce qu'elle prouve qu'elle est une dure de dure, une coriace, une vraie pro. Elle démontre qu'elle est plus aguerrie qu'Osuigwe et plus solide mentalement. Oh que c'est beau! Bien d'autres auraient abandonné...

 

Denis Shapovalov a bien entamé son tournoi face à l'Espagnol Pablo Andujar. En fait, il n'est pas loin de livrer une performance parfaite face au vétéran jusqu'au moment ou il sert pour le match à 5-4 au troisième set. Soudainement, les fautes fusent de nulle part. La bonne nouvelle c'est que Shapo reste calme et concentré, ce qui permet de compléter le débat quelques minutes plus tard en trois manches. Mission accomplie quand même...

 

Que dire aussi de notre beau Milos Raonic, qui a retrouvé la légèreté de ses belles années! Il fallait se méfier du pétaradant Nick Kyrgios qui sert lui aussi comme une machine. À ce jeu cependant, Raonic ne perd que trois points au service au premier set et qu'un seul au deuxième! Hallucinant! Certes, Kyrgios se blesse au genou droit ce qui n'aide pas sa cause, mais notre Canadien est tellement explosif en jambes! Cela lui permet d'être sur toutes les balles et de créer des schémas d'attaque super intéressants! Trois sets et puis Kyrgios s'en va! Vivement la suite!