PARIS (AFP) - A 15 ans et 10 mois, la Bulgare Sesil Karatantcheva est entrée dimanche dans le quatuor des plus jeunes quarts de finaliste du tournoi de tennis de Roland-Garros.

Depuis le début de l'ère "open", en 1968, seule l'Américaine Jennifer Capriati, l'Argentine Gabriela Sabatini et la Yougoslave Monica Seles s'étaient invitées parmi les huit dernières qualifiées à un âge aussi tendre.

Favorisée par le tirage au sort, Karatantcheva, 98e mondiale, n'a pas eu à signer de "perf" pour battre la Suissesse Emmanuelle Gagliardi (105e) en deux sets 7-5, 6-3.

C'est au tour précédent que la surdouée avait réussi son exploit de la quinzaine en sortant Venus Williams, même si l'Américaine a perdu de son lustre depuis ses années de gloire, 2000 et 2001, où elle avait remporté à deux reprises Wimbledon et l'US Open.

"Si c'est un rêve? Oui et non. D'un côté, je touche du doigt ce que c'est que de battre une grande joueuse, mais d'un autre, j'ai des objectifs si élevés que j'aurais été déçue de ne pas gagner", avait déclaré l'ancienne élève de Nick Bolletieri, qui ne craint pas d'affirmer haut et fort ses ambitions.

Formée par le fameux faiseur de champions, Sesil Karatantcheva a préféré retourner s'établir dans son pays natal, lasse de partager son temps entre la Floride et les Balkans. "J'étais comme écartelée entre l'entraîneur et mes parents. Ce n'était pas une bonne chose", a expliqué Sesil, fille d'une joueuse de volley-ball et d'un rameur de haut niveau.

Encore inconnue du grand public, Karatantcheva, vainqueur de Roland-Garros en juniors l'année dernière, était surveillée de près depuis quelque temps déjà par le milieu du tennis.

Fan de Sabatini

D'excellentes joueuses ont déjà plié face à ses coups droits puissants, typiques des joueuses de sa génération, comme la Russe Elena Likhovtseva, alors 24e mondiale, au tournoi de Gold Coast (Australie) en début de saison. Ses bons résultats lui ont valu de gagner plus de 400 places en un peu plus d'un an.

En Bulgarie, où ses matches sont désormais retransmis en direct à la télévision, Sesil a bien sûr fréquenté la famille Maleeva, la seule qui ait fait parler du tennis dans le pays grâce aux soeurs Manuela, Katerina et Magdalena.

Mais c'est plutôt l'Argentine Gabriela Sabatini qui lui a donné l'envie de pratiquer le tennis. "Elle jouait avec tellement de finesse", se rappelle l'adolescente, qui avait persuadé ses parents de nommer sa petite soeur Gabriele.

Ravie évidemment de se retrouver pour la première fois aussi loin dans un tournoi majeur, la jeune Bulgare ne serait pas plus surprise que ça de continuer sa route. "Je crois que je peux jouer beaucoup mieux que ça et je ne sais pas où tout ça peut me mener", a-t-elle dit après sa victoire sur Gagliardi.

Sa future adversaire, une des Russes Elena Dementieva (N.4) ou Elena Likhovtseva (N.16), est prévenue.