Résumé des ligues et événements touchés par le coronavirus

Décidément bien bizarre et désarmant ce début d'année 2020. Au mois de janvier les organisateurs de tournois de la Coupe de l'ATP jusqu'aux Internationaux d'Australie maintiennent leur décision de disputer les matchs alors que le pays est en feu, que des milliers de personnes ont perdus leur maison et que près d'un demi milliard d'animaux sont morts calcinés. J'étais convaincue que le pays en entier se mobiliserait et que les tournois de tennis n'auraient pas lieu. À partir du moment que le coup d'envoi des qualifications du premier Grand Chelem de l'année est donné, cela devient loufoque comme situation puisque l'air est vicié et même dangereux pour les protagonistes. Au moins, plus on avance dans le tournoi, meilleure est la qualité de l'air.

Au delà de tout, on sait bien que le sport unifie dans les moments de drame. Au moins les Australiens pouvaient se changer les idées un peu en regardant les leurs tout faire pour gagner des matchs et leur apporter un peu de joie. J'ai particulièrement apprécié la réaction de Nick Kyrgios qui s'est fait porte parole auprès des instances pour ramasser de l'argent en jouant quelques points avec les meilleurs soit Roger Federer et Rafael Nadal pour ne nommer que ces deux-là. Quel succès ce fut alors que près de 5 millions de dollars ont été ramassés pour aider la cause des sinistrés.

Pour ce qui est de la décision des instances du tournoi d'Indian Wells du richissime Larry Ellison d'annuler le tournoi 24 heures avant le début des qualifications, disons que cela a pris tout le monde par surprise. Dans les premiers communiqués, on nous mentionne qu'un seul cas est connu dans le désert de la Californie et il s'agit d'un homme qui revenait d'une croisière sur le bateau Diamond Princess en provenance du Japon. Cela semblait irréel d'annuler cet immense tournoi qui est considéré comme le 5e Grand Chelem tellement l'organisation est bien huilée et que les joueurs sont traités aux petits oignons. Cette séquence de 28 jours du désert à la moiteur de Miami est particulière et appréciée des joueurs qui excellent sur surface dure et qui s'acclimatent aux conditions qui diffèrent entre les deux villes rapidement. En même temps, qui n'apprécie pas la dolce vita? Indian Wells c'est paradisiaque tandis que Miami attire les jeunes fringants qui aiment la vie trépidante et diversifiée du « night life » du sud de la Floride. 

Quand on analyse cette situation d'un peu plus près, le problème n'est pas le nombre de résidents de la région de Coachella infectés qui inquiète (le chiffre a grimpé à 7 personnes en ce jeudi soir) mais bien de réaliser que tous les joueurs et joueuses dans ces immenses tableaux de 96 places arrivent à Indian Wells alors qu'ils sont en provenance de différents endroits de la planète. On ajoute à cela, les coachs, physiothérapeutes, préparateurs physiques, cordeurs, les familles et amis des joueurs, etc. Tout ce beau monde a pris des vacances et nous arrivent de tous les recoins de la planète. Et en plus, tout le monde est dans le même vestiaire, visite le restaurant et salon des joueurs, se prépare au même gym, tout en étant presque toujours dans la même proximité. Le danger d'infection est tellement grand donc aussi bien être prudent et faire une pause.

L'ATP a réagi rapidement en annulant les activités pendant six semaines ce qui nous amène au tournoi de Madrid. La WTA est plus conservatrice (ou plus lente à prendre des décisions?) et subi les décisions prises par les organisateurs de Miami et biffe également le tournoi joué tout de suite après à Charleston. L'ITF qui organise Grand Chelem, Fed Cup, Davis Cup, Olympiques et des petits tournois a décidé de remettre les matches de qualifications de Fed Cup à une date ultérieure. C'est dans des moments de panique et d'incertitude que cela serait super qu'il y ait un commissaire du tennis pour que tous les paliers soient sur la même longueur d'ondes. Mais depuis le temps qu'on en parle...

Qu'est-ce que l'avenir nous réserve maintenant? Impossible à dire puisque nous n'avons pas de référence et les organisateurs de tournois non plus. Ils possèdent des clauses d'assurance contre le terrorisme, le feu, des orages violents qui perdurent mais rien contre un virus qui fout une année de travail au complet à la poubelle. Avec l'annonce du président Trump qui ferme la porte aux vols en provenance de l'Europe, je m'imagine tous les joueurs en Californie ou Miami qui tentent de quitter l'Amérique pour rentrer à la maison le plus rapidement possible. Encore là pas de panique pour les plus riches qui voyagent en avion privé. Dommage aussi pour tous ces gens de soutien qui travaillent corps et âme sur ces évènements et qui ne seront pas payés. On se croise les doigts et surtout on plie le genou pour que cette situation soit sous contrôle bientôt...