PARIS (AFP) - Les demi-finales messieurs du tournoi de tennis de Roland-Garros proposent vendredi deux affiches diamétralement opposées: l'une concerne deux joueurs de l'ombre, Nikolay Davydenko et Mariano Puerta, et sera complètement éclipsée par l'autre, tant attendue, entre Roger Federer et Rafael Nadal.

Le choc entre le Suisse N.1 mondial et l'Espagnol N.1 terrien a tout d'une finale. Elle en a le goût et y ressemble puisqu'elle oppose les deux meilleurs joueurs de l'année.

Les chiffres sont éloquents. Tous deux en sont à 46 victoires cette année. Ensemble, ils cumulent déjà onze tournois gagnés en 2005, six pour Federer, cinq pour Nadal. L'Espagnol n'a plus perdu depuis deux mois et 22 matches. Le Suisse reste, lui, sur onze succès de rang sans céder ne serait-ce qu'un set.

Leur affrontement vendredi est leur deuxième de l'année. Federer avait remporté le premier au cours d'une finale d'anthologie à Miami sur dur. Nadal menait deux sets à zéro et 4-1 dans le troisième avant de se faire rattraper par le Suisse, qui avait alors l'avantage du terrain.

A Roland-Garros, c'est le gaucher majorquin, 5e mondial, qui sera sur sa surface de prédilection, le jour de ses 19 ans. Mais le duel risque d'être tout aussi indécis que le premier.

Influx

Federer, 23 ans, est en effet beaucoup plus à l'aise sur terre battue que tous les autres attaquants (McEnroe, Edberg, Becker ou Sampras) à s'être cassé les dents sur Roland-Garros depuis la victoire de Yannick Noah en 1983.
Le Suisse, contrairement à ses aînés, a appris à jouer au tennis sur la surface rouge. Son déplacement est naturel et sa variété de coups y fait merveille.

Le registre de Nadal est plus limité mais convient parfaitement au jeu sur terre. Il se base sur un lift effrayant et une endurance exceptionnelle. Mais la terreur de Manacor a énormément donné depuis le début de l'année et du tournoi.

On s'inquiète moins pour son physique, en apparence indestructible, que pour son mental. A Roland-Garros, ses rencontres avec les locaux Richard Gasquet et Sébastien Grosjean lui ont coûté beaucoup d'influx.

Nombre d'observateurs estiment également que Nadal est moins impressionnant que lors de sa trilogie victorieuse à Monte-Carlo, Barcelone et Rome. Federer, lui, n'a jamais aussi bien joué à Paris que cette année.

Novices

Le vainqueur du choc sera le favori de la finale, dimanche. L'autre demi-finale oppose en effet deux joueurs novices à ce stade et qui sont eux-mêmes étonnés d'être toujours à Paris.

L'Argentin Mariano Puerta, 37e mondial, s'en frotte encore les yeux. Banni pour six mois en 2003-2004 à cause d'un contrôle antidopage positif, miné par des blessures graves, l'Argentin, 26 ans, était tombé jusqu'à la 440e place mondiale début 2004.

Infatigable, gros frappeur, gaucher comme Nadal, il a le jeu pour battre le métronome russe Nikolay Davydenko, qui frappe plus à plat et en cadence. Mais c'est Davydenko, 24 ans depuis ce jeudi, qui a remporté leur unique rencontre voilà trois semaines à Hambourg.

Le Russe, 12e mondial, très fatigué après sa victoire sur Tommy Robredo en quarts, dispute à Roland-Garros son seizième tournoi de l'année. Un facteur qui pourrait lui coûter cher vendredi si jamais le match venait à durer.

Les précédents face-à-face

. Roger Federer (SUI/N.1) - Rafael Nadal (ESP/N.4)
Egalité 1 à 1

2004 Miami (dur), 2e tour, Nadal 6-3, 6-3
2005 Miami (dur), finale, Federer 2-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 6-1

. Nikolay Davydenko (RUS/N.12) - Mariano Puerta (ARG)
Davydenko mène 1 à 0

2005 Hambourg (terre battue), 2e tour, Davydenko 7-5, 6-3