MIAMI - Après une année 2007 époustouflante professionnellement mais éprouvante personnellement, la Belge Justine Henin a ressenti ces dernières semaines le besoin de faire une pause pour "digérer le contre-coup" et revenir à Miami cette semaine comme la No 1 mondiale.

Eliminée prématurément à Dubaï, le 28 février, battue par l'Italienne Francesca Schiavone, Justine Henin a alors décidé de prendre du recul avec la compétition.

"J'en ai profité pour soigner mon genou droit. J'ai une blessure chronique à un cartilage. Mais depuis décembre, j'ai souffert d'une tendinite", a expliqué Henin mercredi au moment où démarrait le tournoi WTA de Miami.

"La première semaine (après Dubaï), je suis rentrée en Belgique, où j'ai démarré ma préparation. Puis, je suis allée à Monaco (où elle est installée) pour un entraînement comme je le fais en décembre.", a-t-elle précisé.

Mais à travers ses propos, il est vite apparu que cette pause avait un autre objectif que celui de prendre soin de son corps: s'occuper de la tête.

"J'étais un peu à bout. En fin d'année, je suis un peu passée à travers une crise de motivation. J'étais vraiment fatiguée. J'ai dépensé beaucoup d'énergie", reconnaît la Belge, qui trône au sommet de la hiérarchie depuis 54 semaines.


Contre-coup

De l'énergie dépensée en 2007: côté personnel, par un divorce en début d'année et côté professionnel par une saison extraordinaire.

En 2007, elle a en effet gagné dix titres, dont deux du Grand Chelem (Roland-Garros et l'US Open sans perdre un seul set), sur quatorze tournois joués, 63 victoires contre 4 défaites seulement. Elle est même restée invaincue, après sa défaite en demi-finale de Wimbledon, contre la Française Marion Bartoli. Soit 25 victoires consécutives.

"Il m'a vraiment fallu digérer tout ce que j'ai vécu en 2007. J'ai beaucoup gagné. Et tout cela engendre une fatigue mentale. J'ai eu beaucoup à gérer en 2007, insiste-elle. Alors inévitablement, j'ai eu un contre-coup."

Cette saison, elle a joué quatre tournois avec deux titres à la clé (Sydney et Anvers) mais "mon niveau n'était pas celui que j'espérais", assure-t-elle ressentant même de "l'amertume" sur ce qu'elle a montré devant son public anversois, mi-février, malgré le titre.

Alors, elle arrive en Floride en ne sachant pas "ce que cela va donner".

Mais qu'importe le résultat pour la jeune femme de 25 ans.
"En décembre, j'étais souvent malade. Là, j'ai le sentiment de m'être préparée comme je le voulais. De toute façon, je ne joue pas uniquement pour 2008, mais je veux faire encore 2 ou 3 ans", conclut-elle.