PARIS (AFP) - Le serveur-volleyeur britannique Tim Henman avait étonné la planète tennis en se hissant en 2004 jusqu'en demi-finale de Roland-Garros: une "anomalie" à laquelle le Péruvien Luis Horna a mis fin dès le deuxième tour cette année.

Attendu tous les ans comme le messie à Wimbledon, il avait profité au printemps dernier de l'absence de pression "british" pour se payer un parcours de rêve à Paris.

Révélé à la terre, lui l'attaquant absolu, Henman se trouvait même de nouvelles ambitions, confortées encore par une demi-finale à l'US Open: gagner son premier succès en Grand Chelem ailleurs que sur le gazon londonien.

Pour se consacrer pleinement à cet objectif, il a même décidé de faire, à 30 ans, une croix sur la Coupe Davis. Mais pour l'instant, ce choix n'a pas porté ses fruits. Eliminé au troisième tour à l'Open d'Australie, il quitte Paris après une défaite en quatre sets logique contre Horna, un spécialiste de terre battue.

"Mon parcours de l'an dernier a dû motiver pas mal de +terriens+, c'est sûr, a observé le Britannique. On a plus fait attention à moi. J'étais attendu cette fois."

Dans ces conditions, les limites de Henman sur terre battue sont très vite apparues face à Horna. Montant 72 fois à la volée, il s'est fait cueillir à 34 reprises par son adversaire.

"Parfois, je n'ai pas fait les bons choix. J'aurais pu mieux servir, etc... Mais lorsqu'on joue le tennis à hauts risques que je dois pratiquer ici pour avoir une chance, ce n'est pas évident. C'est difficile de maintenir le même niveau de jeu pendant trois heures", a plaidé Henman.

"Je ne connais pas le rang qu'occupe Horna dans la hiérarchie mondiale (59e, ndlr) mais son exemple illustre à quel point les bons joueurs son nombreux sur terre battue, a-t-il insisté. Je suis très fier de mon résultat de l'année dernière, mais il ne faut pas oublier qu'il m'a également fallu un peu de chance."

Eliminé à Roland-Garros, Henman se trouve dès lors de nouveau devant son éternel problème: Wimbledon, où il a échoué quatre fois en demi-finale.

Définitivement catalogué comme "loser" par l'écrasante majorité de ses compatriotes (78% selon un sondage après le dernier Wimbledon), il a néanmoins assuré qu'il était content que son "prochain pas sur un court de tennis soit sur du gazon".

"Gagner est toujours bon. Mais c'est vrai aussi que cette défaite me permet de mieux préparer la saison sur herbe et notamment Wimbledon, où j'ai peut-être joué un seul bon match en trois ans."

Et voilà Henman de retour à la case départ.