GAND (Belgique) (Par Raymond Pointu, AFP) - La belle victoire de la France sur la Belgique au premier tour du groupe mondial de la Coupe Davis de tennis, dès samedi, à Gand, a été celle d'une belle équipe qui a sans doute de beaux jours devant elle.

Vendredi, lancé dans le grand bain, Arnaud Clément avait donné le premier point à la France en battant Christophe Rochus 6-7 (2-7), 3-6, 6-2, 6-4, 6-2. Puis Sébastien Grosjean avait battu Olivier Rochus 4-6, 1-6, 6-1, 6-3, 6-3, de la même manière volontaire, en perdant les deux premières manches, dans le deuxième simple.

Ces victoires de la jeunesse étaient également celles du talent et du courage. Celles du sérieux aussi, tant les têtes des deux garçons auraient pu s'échauffer après leur épopée australienne.

Samedi, les anciens, Cédric Pioline et Fabrice Santoro, ont parachevé le succès français de belle manière en battant Christophe Rochus et Tom Van Houdt, 6-3, 6-2, 7-6 (7-3). Retenu uniquement pour ce double, Pioline a joué le jeu sans aucune arrière-pensée et a même semblé prendre beaucoup de plaisir à tenir le rôle du grand frère.

Son entente sur le terrain avec Santoro, avec lequel il ne fut pas toujours au mieux et qui était son partenaire pour la première fois, fut en tout cas excellente. Au point que les Français, qui prirent trois fois le service de leurs adversaires avec 13 balles de bris, dont 12 exploitables, ne concédèrent leur unique balle de break qu'au sixième jeu de la troisième manche, alors que Pioline, pourtant excellent de bout en bout, était au service.

Pioline fait la différence

"Pioline a fait la différence dans la deuxième manche. C'est un joueur de très haut niveau et il était vraiment au dessus", a commenté, très admiratif, le spécialiste Tom Van Houdt. Il est bien vrai que l'aîné des joueurs français, qui n'en était qu'à son troisième double en Coupe Davis (1 victoire contre les Pays-Bas, 1 défaite contre le Brésil) étonna par son sens du placement et du jeu, ainsi que par ses réflexes, alliés à ses coups droits tranchants et à son efficacité au service.

Au début de la deuxième manche, alors que Van Houdt venait de perdre le sien en mettant une demi-volée dans le filet sur le retour de Santoro, Pioline aligna ainsi trois aces de suite et un service gagnant pour permettre à la France de mener 2-0. Dans le jeu décisif, ce fut lui qui marqua les trois derniers points d'une volée décroisée, d'un lob parfait, puis d'un service gagnant avec la première des deux balles de match qu'il avait dans sa raquette au service.

Côté belge, Christophe Rochus, éprouvé par son marathon de 3 heures 41 minutes de la veille face à Arnaud Clément, a longtemps été le maillon faible d'une équipe décevante qui a eu cependant un beau sursaut dans la troisième manche.

Au deuxième tour, la France rencontrera le vainqueur du match Suisse - Etats-Unis, en Suisse ou en France. "On a vraiment une belle équipe et on peut avancer dans la compétition. De mémoire, il y a longtemps qu'on n'avait pas eu une aussi belle équipe", s'est réjoui Pioline, qui se sentait un peu isolé ces dernières années.