BRUXELLES - La Belge Justine Henin, qui aurait accumulé quelque 50 millions d'euros (environ 77 millions $ canadiens) au cours d'une carrière qui l'a menée au sommet du tennis mondial, est une jeune retraitée aisée qui va désormais s'occuper de ses affaires et d'une fondation aidant les enfants malades du cancer.

Justine Henin, qui a annoncé sa retraite mercredi alors qu'elle avait passé 117 semaines à la tête du classement mondial de la WTA, aurait accumulé durant ses dix ans de carrière environ 77 millions $ canadiens de revenus, compte tenu de ses gains en tournois et de ses contrats publicitaires.

"J'avais récemment estimé ses rentrées à quatre milliards d'anciens francs belges environ (100 millions d'euros ou 155 millions $ canadiens) mais Justine m'avait dit de diviser cette somme par deux pour être plus proche de la vérité", a expliqué son biographe Patrick Haumont vendredi sur la radio belge BelRTL.

En prize money, grâce à ses nombreux succès, la future ex-numéro un mondiale (elle disparaîtra du classement WTA lundi) a remporté près de 20 millions de dollars, 12,5 millions d'euros environ.

"C'est un montant brut auquel doivent être soustraits les impôts payés dans les pays où ont lieu les tournois, les frais de transport +les vols+ et de logement de la joueuse et de son encadrement", a précisé Patrick Haumont.

Commanditaires

Ses divers contrats publicitaires lui auraient rapporté beaucoup plus encore: entre 30 et 40 millions d'euros, selon la plupart des médias belge, jusqu'à 80 millions, selon les journaux du groupe SudPresse.

Et malgré un départ à la retraite qui a surpris plusieurs de ses sponsors, la championne continuera dans le futur à prêter son image à différentes marques.

"Nous allons bien entendu poursuivre notre collaboration avec elle", explique dans le journal Le Soir un responsable de son équipementier, Adidas.

"Une chose est sûre: sa notoriété va rester intacte, même si elle n'est plus en activité", abonde dans le quotidien La Libre Belgique le porte-parole de l'un de ses autres sponsors, la société de travail intérimaire Randstadt.

Les contrats vont toutefois devoir être revus, reconnaît l'avocat de l'ancienne joueuse, Sébastien Ledure.

"Tout dépend de la volonté réelle du sponsor. Certains préfèrent l'aspect relationnel, comme rehausser des évènements par la présence d'une personnalité. D'autres ne recherchent que des actions à destination de leur personnel. Nous allons entrer en pleine phase de renégociation des contrats, mais je suis assez optimiste", explique M. Ledure.

Mécène

A près de 26 ans, qu'elle fêtera le 1er juin, Henin a par ailleurs déjà préparé sa reconversion en investissant dans l'immobilier, notamment dans un club de vacances en Thaïlande.

La Belge, qui réside à Monaco -elle y loue un duplex-, a également racheté des clubs de tennis en Belgique et créé deux écoles de tennis: l'Académie Justine No 1, à Limelette, en Belgique, et un autre à Orlando, aux Etats-Unis.

Avec son entraîneur de toujours, Carlos Rodriguez, elle s'investit également dans la société Nexp, qui organise des séminaires destinés aux managers d'entreprises désireux d'améliorer leurs performances personnelles.

Mais Justine Henin a souvent répété que le projet qui lui tient le plus à coeur est sa fondation "Les vingt coeurs de Justine", qui vient en aide à des enfants atteints du cancer. Cette fondation, dont la joueuse est la mécène, finance notamment des vacances pour ces jeunes malades.

La mère de la championne est décédée d'un cancer alors que Justine Henin n'avait que 12 ans.