NEW YORK (AP) - Pendant que la pluie faisait en sorte qu'on n'avait pas de nouveaux matchs à se mettre sous la dent, mercredi après-midi à Flushing Meadows, le débat provoqué par le match disputé entre Jennifer Capriati et Serena Williams, la veille, a continué d'alimenter les discussions.

Mardi soir, alors qu'il y avait égalité dans la première partie du troisième set, l'arbitre Mariana Alves, du Portugal, a accordé le point à Capriati même si le revers de Williams était clairement bon - un pouce à l'intérieur de la ligne, selon la reprise - ce qu'avait d'ailleurs vu le juge de ligne. D'autres décisions douteuses ont suivi au cours de l'affrontement.

La question de l'heure, aux Internationaux des Etats-Unis, était donc: devrait-on recourir aux reprises télévisées pour aider les arbitres dans leur travail?

Fait peu surprenant, John McEnroe, l'ancien enfant terrible du tennis maintenant devenu analyste, est en faveur. Avec certaines limites toutefois, comme par exemple un nombre limité de recours, et des sanctions si un joueur remet en question une décision qui était correcte.

"Doit-on mettre une télé dans la chaise de l'arbitre et lui laisser l'initiative? Ou doit-on adopter un système où le joueur peut aller en appel? a demandé Arlen Kantarian, un dirigeant de l'Association américaine de tennis.

"Nous ne voulons pas instaurer un système qui n'est précis qu'à 90 pour cent. Nous voulons d'un système qui le sera à 100 pour cent."

Ironiquement, samedi dernier, Capriati avait milité en faveur des reprises instantanées après avoir remis en question des décisions prises durant sa victoire du troisième tour.

"Même en regardant les autres matchs, c'est évident qu'il y a eu des décisions qui laissaient à désirer, avait-elle avancé. Etant donné le niveau de jeu, quand c'est serré et qu'un coup ou deux peuvent faire la différence, je pense que ce serait juste.

"J'aimerais savoir pourquoi on attend encore. Je ne vois pas pourquoi on ne fait pas au moins des essais. C'est l'argent, peut-être. Je ne sais pas. Je ne pense pas que ce tournoi manque d'argent, pourtant."

Tandis que Kantarian a laissé entendre qu'une certaine forme d'aide serait "théoriquement possible l'an prochain", le président de la Fédération internationale de tennis Francesco Ricci Bitti semblait beaucoup moins optimiste.

"Nous ne sommes pas prêts, et puis il y a les coûts, a-t-il dit. Il faut y aller une étape à la fois. L'arbitre doit avoir le dernier mot. Ce n'est pas certain que la reprise vidéo indique toujours la vérité."

Par ailleurs, le directeur du tournoi Jim Curley a décrété qu'Alves ne travaillerait plus d'ici la fin du tournoi.

"La décision a été prise dans le meilleur intérêt du tournoi, a déclaré Curley. Nous évaluerons sa performance. Sa candidature sera examinée l'an prochain."