La poutine qui tuait
Omnium Banque Nationale jeudi, 8 août 2013. 05:57 mercredi, 11 déc. 2024. 06:44MONTRÉAL - Depuis qu’il est passé chez les professionnels, Vasek Pospisil est surtout connu pour ses exploits en Coupe Davis. Qui ne se souvient pas d’ailleurs des deux matchs qu’il a remportés contre Israël au mois de septembre 2011 pour propulser le Canada dans le groupe mondial?
Malheureusement, Pospisil n’a jamais été en mesure de connaître autant de succès sur le circuit de l’ATP ou pendant les tournois du Grand Chelem. Il s’est bien hissé jusqu’au 85e rang du classement mondial après son titre au Challenger de Grandy en juillet 2012, mais il a ensuite dégringolé en 141e position au début avril cette année, du jamais vu en plus d’un an et demi.
Mais la situation pourrait très bien changer, puisque Pospisil occupe maintenant la 71e place dans la foulée de sa victoire au Challenger de Vancouver la semaine dernière et de sa participation aux demi-finales du tournoi de Bogota. Et puisqu’il a atteint le 3e tour de la Coupe Rogers à la suite de sa victoire sur Radek Stepanek mercredi, le Britanno-Colombien est déjà assuré de présenter son meilleur classement à vie lors de la mise à jour de lundi prochain.
Sans surprise, la renaissance de Pospisil est attribuable à un changement d’entraîneur survenu en décembre dernier. À la suite du retrait du Québécois Frédéric Neimeyer, qui ne pouvait plus s’occuper de lui, il s’est tourné vers le Français Frédéric Fontang. Ce dernier est notamment devenu célèbre pour avoir mené Jérémy Chardy au 31e rang du classement de l’ATP.
« C’est un match parfait! », s’est enthousiasmé Pospisil après son gain sur Stepanek, ancien quatrième joueur mondial. « Nous avions commencé à travailler ensemble avant la fin de la dernière année et ç’a tellement été concluant que nous avons décidé de continuer. »
Étonnamment, ce n’est pas tant le jeu de Pospisil que Fontang a changé, mais plutôt ses habitudes alimentaires. Comme la plupart des jeunes de son âge, il était un véritable glouton et ne faisait aucunement attention à ce qu’il ingérait entre les matchs.
Hamburgers et autres classiques de la restauration rapide y passaient. Ses yeux s’illuminent toujours aujourd’hui lorsqu’il est question du classique des classiques de la gastronomie québécoise : la poutine!
« Ce n’est pas que j’étais gros, mais j’ai quand même perdu de 10 à 12 livres », explique Pospisil. « J’avais déjà changé mon alimentation avant de le rencontrer, mais Frédéric (Fontang) n’avait pas été impressionné. »
« Aujourd’hui, je suis vraiment passé d’un extrême à l’autre. Je ne mange plus de ces choses-là! »
Mais le plus grand changement de Pospisil s’est assurément produit entre les deux oreilles. Lorsqu’il se présente aujourd’hui sur le court, il ne sent plus l’urgence de la situation.
« Je ne me soucie plus autant de la victoire », précise Pospisil. « Je ne ressens plus autant de pression, et franchement, ça fait toute la différence. »
« Et lorsque vous êtes confiant, tout, mais vraiment tout, peut arriver. »
Chose certaine, Pospisil espère que ses récents succès, ainsi que ceux encore plus impressionnants de son compatriote Milos Raonic, inspireront une génération de jeunes Canadiens qui choisiront le tennis plutôt que d’autres sports.