MONTRÉAL - Tennis Canada est un peu déçue de ne pas savoir ce que compte faire Eugenie Bouchard pour son match de Fed Cup dans le Groupe mondial I contre la République tchèque, les 7 et 8 février, au PEPS de l'Université Laval, à Québec, mais elle ne lui en tient pas rigueur.

La fédération canadienne n'avait que trois joueuses à dévoiler aux médias - la Montréalaise Françoise Abanda et les Ontariennes Gabriela Dabrowski et Sharon Fichman - mercredi, laissant la place ouverte pour une quatrième, qu'on souhaite être Bouchard.

«C'est certain que c'est une déception. Je préfère qu'Eugenie soit sur l'équipe, a indiqué à La Presse Canadienne le capitaine de l'équipe canadienne pour la Fed Cup, Sylvain Bruneau. Nous avons atteint le Groupe mondial I en grande partie en raison des succès d'Eugenie. D'autres joueuses ont gagné des matchs, mais c'est beaucoup grâce à elle.»

«C'est la première fois qu'on se retrouve dans ce groupe comptant les huit meilleures nations au monde. Elle y sera peut-être, ce n'est pas encore confirmé. J'aimerais qu'elle y soit pour l'expérience, pour l'équipe et pour le Canada. Mais je comprends également son horaire chargé et qu'elle a des décisions à prendre. Elle a un tournoi en Belgique dès le lundi et c'est très serré. On voit souvent des joueurs du top-10 ne pas participer à la Coupe Fed ou à la Coupe Davis. Je comprends ça.»

Bouchard, septième raquette mondiale, vient tout juste de disputer les quarts de finale des Internationaux d'Australie, premier tournoi du Grand Chelem de la saison. L'an dernier, la Westmontoise de 20 ans a remporté ses deux matchs de simple contre la Slovaquie pour permettre au Canada de se hisser au sein du Groupe mondial I pour la première fois de son histoire.

Même s'ils sont plutôt optimistes de la voir à Québec, Eugène Lapierre, directeur de la Fed Cup, et Louis Borfiga, vice-président au développement de l'élite chez Tennis Canada, ont exprimé le même son de cloche au cours d'une téléconférence organisée mercredi.

«Certainement qu'on aimerait être branché rapidement, c'est sûr, mais on va devoir s'y faire: on a maintenant des joueurs parmi les meilleurs au monde et ce qu'on a vu dans l'histoire de la Coupe Davis et de la Coupe Fed, ce n'est pas évident pour des joueurs qui viennent de connaître de grandes performances dans les Grands Chelems un peu partout, de se virer de bord et d'aller jouer tout de suite une rencontre internationale comme celle-ci, a expliqué Lapierre. Je pense que c'est un peu compréhensible du côté d'Eugenie. On respecte énormément la performance qu'elle vient de connaître en Australie d'abord, et le choix qui va en découler ensuite.»

«C'est évident que dans une équipe, si vous avez une joueuse du top-10, vaut mieux qu'elle joue, a ajouté Borfiga. C'est certain que nos chances (de l'emporter contre la République tchèque) sont meilleures avec Eugenie. Mais si jamais elle ne jouait pas - ce que je ne crois pas - il va falloir jouer avec un moral de gagnant et de vainqueur. On joue quand même à la maison.»

«Il faut dire aussi que l'équipe tchèque est privée de ses deux meilleures joueuses (Petra Kvitova, quatrième au monde, et Lucie Sarafova, 16e) et qu'on a une équipe qui est capable de gagner, mais évidemment, évidemment, il vaut toujours mieux avoir son no 1 quand vous jouez des matchs d'une telle importance. On joue pour la première fois dans le Groupe mondial I et c'est une occasion unique de se qualifier pour les demi-finales, donc, il vaudrait mieux qu'elle soit là.»

Bruneau est plus catégorique.

«En Fed Cup, tout peut tout le temps arriver. J'ai déjà vu de grandes surprises se produire, mais sans Eugenie, c'est certain que nous sommes les négligés. Peu importe qui est dans la formation, on va aller avec la tête haute.»

El Tabakh?

Si jamais Bouchard préférait prendre du temps pour se reposer avant son prochain tournoi sur le circuit de la WTA _ à Anvers, en Belgique, à compter du 9 février -, ce n'est pas automatiquement Heidi El Tabakh, prochaine Canadienne au classement de la WTA en 204e place, qui la remplacerait.

«Je pense qu'on doit en parler avec Sylvain, mais la décision n'est pas prise. Ce ne sera pas forcément Heidi, car nous avons des jeunes qui sont très prometteuses. Il se peut qu'on donne la chance à jeune joueuse de faire partie de l'équipe.»

Aleksandra Wozniak, Canadienne ayant disputé le plus de matchs de l'histoire en Fed Cup, n'est toujours pas disponible, elle qui se remet d'une opération à l'épaule subie à l'automne. Abanda, 202e au monde et qui n'est âgée que de 17 ans, en sera à une première présence en Fed Cup. Fichman (135e) montre une fiche de 22-9 depuis ses débuts en Fed Cup en 2005. Finalement, Dabrowski (60e) en est à une cinquième nomination au sein de l'équipe canadienne.

La République tchèque a remporté la Fed Cup trois fois au cours des quatre dernières années. Elle sera représentée par Karolina Pliskova (20e), Tereza Smitkova (68e), Denisa Allertova (107e) et Lucie Hradecka (142e), mais sera privée de ses deux meilleures raquettes.