MONTRÉAL - Un an après une victoire historique qui lui avait permis d'accéder au Groupe mondial I de la Fed Cup pour la première fois de son histoire, le Canada doit se résoudre à refaire ses classes dans l'espoir de retrouver sa place parmi les huit meilleures nations de tennis au monde.

Vaincue dans trois des quatre simples du week-end, l'équipe canadienne a donc perdu 3-2 sa rencontre de barrage contre la Roumanie. L'année prochaine, elle se retrouvera au sein du Groupe mondial II de la compétition.

« Oui, c'est décourageant »

Après une nouvelle défaite d'Eugenie Bouchard en début d'après-midi, dimanche, la jeune Montréalaise Françoise Abanda s'est bien battue, mais elle a finalement baissé pavillon face à Alexandra Dulgheru (6-3, 5-7, 2-6).

Même en l'absence de sa meilleure joueuse, Simona Halep, 3e rang mondial, et une blessure à Irina-Camelia Begu (33e), la Roumanie est parvenue à l'emporter et intègre le Groupe mondial I pour la première fois selon la nouvelle formule de la compétition.

Les dizaines de supporters roumains, très bruyants pendant tout le week-end à l'aréna Maurice-Richard, ont accueilli ce triomphe par des acclamations alors que tous les membres de l'équipe célébraient sur le court.

Bouchard, celle qui a pourtant pavé la voie aux succès du Canada ces deux dernières années en Fed Cup, a connu un pénible week-end, encaissant deux défaites.

La joueuse de Westmount n'est plus l'ombre de la brillante joueuse qui a atteint le carré d'as dans trois des quatre tournois du Grand Chelem l'an dernier.

La septième joueuse mondiale a maintenant subi la défaite à ses cinq derniers matchs. Face à Andreea Mitu, 104e joueuse mondiale et appelée en relève à Begu, elle a perdu 6-4, 4-6, 1-6.

La veille, elle s'était inclinée face à Dulgheru, 69e mondiale, en deux manches identiques de 4-6.

La principale intéressée avoue que cette séquence infructueuse commence à lui peser.

« Oui, c'est décourageant. Je traverse des moments un peu difficiles. J'ai des hauts et des bas », a confié Bouchard, qui s'est fait rassurante en disant qu'elle n'est pas malade.

« Je dois trouver des solutions. Je pense que j'ai fait un peu mieux lors de mon match d'hier (samedi). Ça va être un long chemin pour revenir au sommet de mon tennis. Je vais être patiente. Je vais encore perdre des matchs, ça fait partie du processus. »

La fin des espoirs canadiens

En fin de journée, le double opposant les Ontariennes Sharon Fichman et Gabriela Dabrowski à Mitu et Raluca Olaru a été disputé pour la forme. Les Canadiennes l'ont emporté 6-1, 4-6, 10-5.

Pugnacité

Étonnante de puissance, Mitu a démontré beaucoup de caractère pendant son match contre Bouchard, prenant souvent sa rivale de vitesse.

Après avoir perdu le premier set, Mitu, âgée de 23 ans, a réussi le bris d'entrée de jeu au deuxième. Puis menée 3-4, elle a enlevé les trois derniers jeux de la manche, non sans avoir sauvé quatre balles de bris au 10e.

« J'étais très nerveuse avant et au début du match. Je n'avais rien à perdre et j'ai suivi mon plan de match. Je suis satisfaite de la façon dont j'ai servi pendant le match », a confié Mitu, qui a appris qu'elle disputerait le premier simple de la journée après l'entraînement en matinée.

« Je suis passée proche au deuxième set, a reconnu Bouchard. Je menais 4-3. À ce moment, je n'ai pas été assez agressive et je l'ai laissée dicter l'allure du match. »

Avenir prometteur

À seulement 18 ans, Abanda a quant à elle démontré ce week-end qu'elle était dotée d'un énorme potentiel. Victorieuse surprise la veille de Begu, elle a failli remettre ça contre Dulgheru.

Un passage difficile

Après avoir remporté la première manche 6-3, elle menait 4-2 dans la deuxième avant une remontée de la Roumaine.

« J'étais à deux parties de gagner le match. C'était une opportunité et je ne l'ai pas saisie. C'est dommage.

« Mais dans l'ensemble, c'est une fin de semaine positive pour moi. J'ai fait de mon mieux, j'ai donné mon effort total tout le week-end. Je me suis prouvée que je suis capable de compétitionner à ce niveau là. »

Le capitaine Sylvain Bruneau ne regrette sûrement pas sa décision de l'avoir retenu pour disputer deux des simples. L'expérience acquise lui sera bénéfique pour la suite de sa saison et pour les années à venir en Fed Cup.