Oh ce qu'elle était près du but Françoise Abanda! Notre star du week-end dominait Alexandra Dulgheru 6-3, 4-2 avant de s'incliner 6-2 à la troisième manche. Cette victoire donnait ainsi le triomphe à la Roumanie après la défaite un peu plus tôt d'Eugenie Bouchard. Quel dommage pour Abanda qui, pour une deuxième fois en deux jours, bataille comme une guerrière. Rien à redire sur son attitude de combattante. Il lui a tout simplement manqué quelques petites choses, soit un peu d'expérience, de force dans les jambes au 3e set et de punch en deuxième balle de service.

Par moments en première et deuxième manches, Abanda impressionne avec une stratégie d'attaque très claire et surtout passablement percutante. Cependant lorsque l'adversaire s'ajuste en fin de 2e set, la Québécoise devient un peu attentiste, hésitante même. À ce niveau-là, cela ne pardonne pas. Abanda est sûrement amèrement déçue parce qu'elle avait la victoire au bout de la raquette. Mais elle peut être très fière d'avoir si honorablement défendu les couleurs de son pays ce week-end. 

Eugenie BouchardPour ce qui est d'Eugenie Bouchard, ce qu'elle est loin de son niveau de l'an passé! Malgré la défaite hier, je trouvais tout de même qu'elle était en net progrès après la déconfiture de Charleston. Aujourd'hui, alors qu'elle affronte la 104e Andreea Mitu, la 7e mondiale connaît quelques beaux moments au premier set, mais plus le match avance, plus les fautes directes et les services de piètre qualité viennent pourrir son jeu.

Je croyais bien que le gain de la première manche allait la relancer. Certes le set n'est pas parfait puisqu'elle rate beaucoup de retours, certains sur le cadre, d'autres parce qu'elle ne bondit pas assez rapidement sur la balle. Mais il me semble qu'une manche gagnée aurait pu normalement lui permettre de prendre son rythme de croisière. Mais non, brisée d'entrée au 2e set et pire encore lorsque ça compte à 4-4.  

Rien ne va plus pour Bouchard

Dépitée et écoeurée par son manque de mobilité et de justesse, Genie n'est plus combative à la manche ultime. Quelle triste fin de match! Alors que je croyais qu'elle pourrait se relancer ce week-end, elle quittera Montréal sans réponse et peut-être même encore plus démoralisée. Bouchard décide d'ailleurs de ne pas se présenter à Stuttgart la semaine prochaine, préférant s'entraîner pour au moins retrouver sa rapidité. Il n'y a pas d'autres solutions que de s'acharner au travail.

Ce que vit Genie après sa fabuleuse année en Grand Chelem est assez courant sur le circuit. Je vous donne quatre exemples. Ana Ivanovic remporte Roland-Garros en 2008, devient numéro 1 mondiale avant de connaître une série noire. Ce n'est que cinq ans plus tard qu'elle se retrouve top-5.

« Oui, c'est décourageant »

Serena Williams glisse au-delà de la centième place mondiale en 2011 et perd même au premier tour de Roland-Garros l'année d'après devant la 111e mondiale Virginie Razzano. Elle réussira à relancer sa carrière en s'associant à Patrick Mouratoglou qui la fait travailler comme une forcenée. Elle est aujourd'hui bien assise sur son trône et accumule les grands titres.

Un passage difficile

Sloane Stephens, grand talent qui se retrouve à 20 ans au 12e rang, à qui on prédisait plusieurs titres Grand Chelem et de devenir la digne héritière de Serena, vivote aux alentours de la 40e place, pour l'instant, bien en dessous de son talent. Toujours pas de solutions pour cogner à nouveau à la porte du top-10. Elle passe plutôt de coach en coach sans trop de joie de vivre.

Petra Kvitova ravage tout sur son passage en gagnant Wimbledon en 2011. Ce titre la propulse à la 2e place mondiale. Possédant un jeu axé sur la puissance, elle se met trop de pression et quitte même le top-10. Incapable de gagner, elle perd sa confiance et fait même un burn out. En plus, elle reçoit des menaces de mort dans son pays ce qui n'est rien pour aider sa cause. Trois ans plus tard, elle survole le tournoi de Wimbledon en battant en finale Eugenie Bouchard.

Non mais, est-ce qu'on peut respirer par le nez un petit peu hein? Les hauts et les bas font partie de la vie. Donnons-lui le temps de se retrouver et de faire les ajustements qui s'imposent. Et de grâce, adeptes de twittosphère, on se calme le pompom. C'est certain que c'est décevant surtout que Françoise Abanda a largement fait sa part. je comprends, mais à 21 ans, sa carrière ne fait que commencer.

Je vous laisse sur une citation de Winston Churchill : « If you're going through hell, keep going ». Autrement dit, ce qui compte c'est qu'elle s'en sorte...