Sur la surface qui la met le mieux en valeur, à la Coupe Rogers où elle multiplié les succès lors de ses rares présences et à l'approche de SON tournoi, les Internationaux des États-Unis, le moment est idéal pour Serena Williams de faire oublier un début d'année 2014 qui n'a pas reflété le niveau d'excellence qu'on lui connaît. D'ailleurs, sa victoire à Stanford dimanche était possiblement annonciateur de changement.

Ce quatrième titre de la campagne est particulièrement bienvenu après avoir été accablée d'un virus à Wimbledon, où elle a rapidement été éliminée au troisième tour. Avant son retour à Stanford, elle s'est accordée une pause plus longue que prévu en passant son tour sur le tournoi de Bastad pour aller s'entraîner en Croatie, ce qui lui a visiblement permis retrouver sa forme et un bon état d'esprit.

« Je voulais vraiment jouer à Bastad, mais je n'étais pas prête et j'ai dû me retirer. J'y suis allée une étape à la fois à l'entraînement et cette décision a finalement payé. »

Voulant à tout prix éviter la question de ce mystérieux virus qui l'a aussi contrainte à se retirer de l'épreuve du double à Londres, Williams est consciente du fait qu'il y a encore du chemin à faire avant de redevenir cette athlète à l'apparence invincible qu'elle était en 2013.

« Je suis heureuse d'avoir une autre victoire en poche, mais Stanford est déjà chose du passé et je continue à aller de l'avant. Je fais toujours de mon mieux, pas seulement chaque tournoi en général, mais chaque match, et j'essaie de m'améliorer constamment. »

« Je me sens bien et je suis excitée d'être à Montréal, on dirait ça fait une éternité que je ne suis pas venue. Ici il y a un parfait mélange d'ambiance à la fois européenne et américaine, et c'est ce qui en fait une si belle ville.»

Qu'on soit fan ou non de cette personnalité forte, et parfois même controversée sur le terrain, Serena n'en demeure pas moins l'un des rares exemples de constance et l'une des rares figures marquantes du tennis féminin des années 2000. Et malgré ses récents ennuis, elle reste l'incontestée no 1 au classement. De ses plus proches rivales, Li Na (no 2) et Simona Halep (no 4) ne seront d'ailleurs pas à Montréal pour resserrer la compétition. Ce lundi confirme par ailleurs une 200e semaine passée au sommet de la hiérarchie, un exploit que seules cinq autres joueuses ont su réaliser depuis l'établissement des classements en 1975.

« C'est génial. C'est excitant d'avoir atteint ce palier, c'est un autre crochet sur ma liste d'accomplissements. [...] J'ai du plaisir et j'apprécie chaque année qui passe. »

Le prochain objectif sur cette liste est d'arracher enfin ce fameux 18e titre Grand Chelem qui lui permettrait de rejoindre des légendes telles que Martina Navratilova et Chris Evert.

On dirait que ce fameux 18e titre essaie de m'éviter, mais j'espère réussir à lui mettre le grappin dessus.

Deux pour un

Pour ceux qui s'attendaient à un autre désistement de dernière minute de Williams dans la métropole, la surprise est donc belle aujourd'hui. Et en plus, elle n'arrive pas seule.

En effet, Venus sera aussi de la partie et amorcera son parcours mardi face à la Russe Anastasia Pavlyunchenkova.

Certes, l’aînée des deux soeurs n'est plus la force qu'elle était autrefois, mais la perspective de voir à l'oeuvre la septuple championne Grand Chelem n'en est pas moins intéressante puisqu'elle a elle aussi une place de choix dans l'histoire du tennis. Numéro un mondiale à 22 ans, elle s'est maintenue dans le peloton de tête jusqu'en 2011, année où on a appris qu'elle était atteinte du syndrome de Sjögren, une maladie auto-immune. C'est à ce moment que s'amorce une descente abrupte au classement et elle est éventuellement exclue du top-100. Devant l'adversité, la passion pour son sport ne s'effrite pas pour autant, et elle parvient peu à peu à gravir les échelons pour retrouver les meilleures au monde. Aujourd'hui 26e, il serait faux de croire que ses ambitions ont baissé à 34 ans. Même qu'un titre majeur supplémentaire trotte dans la tête de celle qui a toujours l'âme d'une championne.

« C'est pour ça que je joue! Je ne joue pas juste pour franchir quelques tours et faire le spectacle, avait-elle déclaré avec une réelle conviction durant son passage à Stanford, où elle a perdu en quarts de finale aux mains d'Andrea Petkovic. [...] Tant que je serai rapide et performante, je vais poursuivre. »