LILLE, France - Malgré une guérison rapide de maux de dos qui lui a permis de participer à la grande finale de la Coupe Davis, Roger Federer n'a été que l'ombre de lui-même, vendredi, lors d'une défaite en trois manches aux mains de Gael Monfils lors du deuxième match de simple de la journée de vendredi.

Monfils a corrigé Federer par un score de 6-1, 6-4, 6-3, une victoire qui a permis à la France d'égaler le score dans son duel contre la Suisse. Plus tôt vendredi, Stanislas Wawrinka avait vaincu Jo-Wilfried Tsonga en quatre manches, 6-1, 3-6, 6-3, 6-2 pour donner les devants à la Suisse.

Monfils a confirmé sa victoire, obtenue en 1 h 46, lors de sa première balle de match grâce à un revers le long de la ligne.

Monfils, qui a du même coup vengé l'échec crève-coeur qu'il avait subi aux mains de Federer en quarts de finale des Internationaux des États-Unis, en septembre, a récolté un premier gain sur terre battue contre le célèbre Suisse.

« Ça m'a beaucoup aidé, a déclaré Monfils, en faisant allusion à ce match. À l'Open, j'ai changé ma stratégie, et je suis venu bien près (de gagner). Je l'avais dominé pendant la majeure partie du match. Peut-être que je suis devenu nerveux vers la fin. C'était un peu la même chose aujourd'hui, mais j'ai joué beaucoup mieux. Ma stratégie était différente et j'ai livré un tennis beaucoup plus combatif. »

Federer avait pris part à deux brèves séances d'entraînement, plus tôt cette semaine, et a paru désorganisé pendant que Monfils amassait 44 coups gagnants et dix as. Federer, qui tente de mettre la main sur la coupe Davis pour la première fois de sa carrière, a été victime de cinq bris de service tout en ne parvenant pas à convertir les deux chances qu'il a eues de renverser celui de son rival.

Après le match, Federer a expliqué que le fait de passer d'une surface dure à la terre battue avait causé sa déconfiture, non pas ses problèmes au dos.

« Ce n'est pas comme si j'avais été incapable de jouer. Ce fut un match propre, et à la fin, il était le meilleur joueur », a noté Federer.

La prestation de Federer a fait contraste avec ses brillantes performances lors du tournoi de fin de saison de l'ATP, la semaine dernière. Il avait alors facilement vaincu la plupart de ses rivaux avant de se blesser au dos en demi-finale, face à Wawrinka samedi. Cette blessure l'a contraint à déclarer forfait peu de temps avant la finale, qu'il devait disputer au Serbe Novak Djokovic, le lendemain.

De son côté, Wawrinka a commencé le match avec aplomb et s'est relevé après une baisse de régime en deuxième manche, reprenant le contrôle du duel grâce à du jeu combatif.

Wawrinka, qui a inscrit 25 points au filet, a mis fin à l'affrontement dès le premier point de match grâce à une volée gagnante.

« Ma force, c'est de jouer de façon combative. Je n'aurais pas pu gagner le match en demeurant derrière la ligne de fond. Il fallait que j'aille au filet », a précisé Wawrinka.

Le match de double, samedi, doit mettre aux prises la paire française composée de Richard Gasquet et de Julien Benneteau face au tandem suisse formé de Marco Chiudinelli et Michael Lammer, mais les capitaines des deux pays peuvent apporter des changements jusqu'à une heure avant le début de la rencontre. Il se pourrait donc que Federer participe au duel, et si c'est le cas, il fera équipe avec Wawrinka.

Dimanche, en simple, Federer affrontera Tsonga et Wawrinka se mesurera à Monfils.

La Suisse n'a jamais gagné le Saladier d'argent tandis que la France vise une 10e conquête, et une première depuis 2001.

Il s'agit de la 13e confrontation entre les deux nations, et la France domine largement, avec dix victoires.

Tsonga mécontent

Après sa défaite, Tsonga a critiqué le manque de soutien de la part des spectateurs français réunis au Stade Pierre-Mauroy.

Malgré la présence d'une foule record de 27 432 spectateurs, Tsonga a affirmé que les supporters suisses s'étaient montrés plus solidaires de leurs joueurs. Quelque 2500 partisans helvètes ont fait le voyage à Lille pour assister à la finale.

« Lorsque les équipes ont été présentées, ils ont plus applaudi Stan plus que nous, Roger plus que nous, a lancé un Tsonga dépité. Nous avons entendu les spectateurs suisses plus que les spectateurs français. »

Tsonga dit avoir été sidéré lorsqu'il a été hué par des partisans suisses après avoir vérifié une trace de balle sur la surface de terre battue.

« J'ai été hué dans mon propre pays, peut-être pas par les spectateurs français mais par les spectateurs suisses. C'est ennuyant. »

Après sa cinquième défaite à vie en coupe Davis, Tsonga a reconnu qu'une meilleure prestation aurait peut-être aidé.

« Nous devons générer l'enthousiasme de la foule française grâce à la qualité de notre jeu, a-t-il admis. Peut-être que c'est arrivé aujourd'hui parce que je ne gagnais pas. J'espère que ça va changer lors des prochains matchs. »