Trois ans plus tard, Petra Kvitova a de nouveau mis la main sur le prestigieux titre féminin à Wimbledon, cette fois en servant une leçon de tennis de 6-3, 6-0 à Eugenie Bouchard samedi.

Eugenie BouchardTout ça en un peu moins d'une heure. En 55 minutes plus exactement.

Kvitova a offert sa performance la plus convaincante depuis belle lurette, surtout considérant l’importance du moment. Après deux années très difficiles sur le circuit, la récompense, pleinement méritée, est d'autant plus spéciale.

« La stratégie a bien fonctionné, je voulais vraiment remporter le trophée à nouveau, a déclaré une Kvitova très émotive sous les yeux de la prodigieuse Martina Navratilova, tout en ayant de bons mots pour la finaliste perdante du jour.

« Tu as connu un parcours exceptionnel, je suis certaine que tu auras une autre chance bientôt. »

Ce résultat assurément difficile à avaler pour une athlète avec autant d'ambition n'effacera effectivement pas la superbe quinzaine de Bouchard, qui a enchaîné des victoires sur les Hantuchova, Soler-Espinosa, Petkovic, Cornet, Kerber et Halep sans jamais perdre un set. En bonus, même si rien n'est comparable au bonheur de remporter le Venus Rosewater dish qui était à l'enjeu, Bouchard a marqué l'histoire canadienne en devenant la première femme à atteindre la finale d'un majeur.

« Je veux féliciter Kvitova, elle a été fantastique ces deux dernières semaines, a lancé la Québécoise. Ç’a été vraiment difficile pour moi, mais je suis fière de la façon dont j'ai joué pendant la quinzaine. »

 « C’est un pas dans la bonne direction. Je ne sais pas si je mérite tout cet amour de votre part aujourd'hui, mais je l’apprécie. »

Bouchard grimpera au septième rang mondial grâce à sa performance au All England Club, alors que la Tchèque devrait se hisser en quatrième place du classement.

À sens unique

Kvitova était partout sur le terrain lors du premier set et a grandement bousculé la jeune Québécoise, particulièrement en retours de service. La grande Tchèque, puissante et tout en attaque, a brisé Bouchard dès sa deuxième séquence au service et en a même rajouté à 4-2.

Avec deux bris de retard, et devant une adversaire en grande forme, la pente semblait trop abrupte à remonter malgré tout le caractère et toute la détermination qu’on reconnaît à la Québécoise. Cependant, Bouchard a ravivé un peu l’espoir en arrachant à son tour un bris pour resserrer un peu plus les hostilités à 5-3. L’espoir a faibli malheureusement dès le jeu suivant alors qu’elle a concédé le point et le set alors qu’elle avait pourtant balle en main.

Pour la suite, Kvitova ne s'en est retrouvée que plus forte et dévastatrice, infligeant un cruel 6-0 à Bouchard, qui en était à sa toute première finale Grand Chelem à seulement 20 ans.

De l'expérience en banque

« Un pas dans la bonne direction »

« C'était un grand moment, lorsque j'ai marché en direction du court pour disputer la finale. J'ai maintenant cette expérience, je sais comment on se sent, a dit Bouchard plus tard en conférence de presse après avoir eu le temps de se remettre de ses émotions. J'espère que je pourrai revivre ce moment à de nombreuses autres reprises au cours de ma carrière. C'est mon objectif.

À n'en point douter, Genie ne risque pas d'en être à sa dernière apparition sur les plus grandes scènes du tennis féminin. Mais pour espérer faire mieux la prochaine fois, il faudra encore redoubler d'ardeur. Qu'importe l'ampleur du défi, Bouchard a la ferme intention de prendre les moyens nécessaires pour toucher à son rêve.

« Je vais retourner à l'entraînement, travailler sur mon jeu, et essayer de m'améliorer. Il faut toujours s'améliorer. »

« Je crois que le chemin sera difficile afin d'essayer de devenir aussi bonne que je le veux, peu importe les efforts que je devrai y mettre, a-t-elle ajouté. J'estime que c'était une bonne expérience, ma première finale en Grand Chelem, alors je vais tirer des leçons de ce match et m'en servir pour m'améliorer. »