Chers fans de tennis bonjour!

Quelle joie je ressens à chaque fois que j’ai la chance d’interviewer une personnalité dans le monde du sport! Puisque nous sommes tout près du 2 mars et du rendez-vous des maitres avec les Connors, Agassi, Chang et Lendl, c’est avec ce dernier que j’ai eu la chance de faire un brin de jasette.

Ivan a commencé l’entrevue en racontant qu’il aimait bien le Canada… Ah oui? En hiver aussi? Bien sûr, nous assure-t-il, je suis friand de hockey et jouer au Centre Bell vendredi prochain, quel bonheur! Et en été, disons qu’il a quitté les lieux 6 fois avec le chèque du gagnant..ça aide à aimer hein?

Soyons honnête, Ivan Lendl est un sapré champion ou devrais-je dire, aura appris à devenir un fabuleux «gagnant». Incapable d’aller jusqu’au bout en tournoi du Grand Chelem, le ciel s’est ouvert devant lui en 1984 à Roland Garros alors que John McEnroe qui le menait 2 sets à zéro en finale, aura peut-être été un peu négligent, ou nerveux à l’idée de finalement gagner sur la terre ocre de la porte d’Auteuil? Quoi qu’il en soit Ivan est revenu, a combattu, dominé ses peurs tout en surpassant le complexe de supériorité de «Mac the Brat» et a finalement mis la main sur le précieux sésame…Délivrance! Et surtout début d’une domination sur le circuit : 270 semaines numéro.1 au monde, 8 titres Grand Chelem pour un total de 144 trophées. C’est de la quincaillerie ça mon ami! Discipliné, déterminé, travaillant, un peu du genre «robocop» mais coup donc, n’est pas «Roger» qui veut!



Ivan est né à Ostrava, dans l’ancienne Tchécoslovaquie communiste, de parents champions de tennis. Assez tôt dans sa carrière, l’ancien joueur Wojtek Fibak agira comme mentor ce qui lui permet de gravir les échelons rapidement. Petite anecdote, je me souviendrai toujours de la première fois que j’ai rencontré Lendl. Nous participions aux Internationaux du Canada junior au Donalda Club de Toronto à la fin des années 70….(oh…c-a-p-i-t-a-i-n-e! ça ne me rajeunit pas!). Je m’étais inclinée devant la numéro 1 mondiale Hana Strachanova, tchèque elle aussi, et les deux meilleurs chez les garçons étaient Yannick Noah et Ivan Lendl. Comme personnalité à l’opposé tu ne peux pas demander mieux! Le soir précédant la finale, Noah avait dansé, trinqué un bon coup et chanté toute la nuit (je le sais, j’étais là! Sans doute que je préparais déjà ma carrière de journaliste….hum, hum). Or donc, pendant que notre ami Noah, grand amoureux de la musique comme on le sait maintenant, se trémoussait frénétiquement sur les airs de Mick Jagger:“ I can’t get no… satisfaction”, Lendl, lui, préparait sa ronde ultime en discutant avec ses entraineurs et en dormant comme un poupon. Qu’est-ce que vous pensez qui est arrivé le lendemain sur le court? Oui, oui c’est ça…Noah n’en a pas eu de “satisfaction” là non plus alors que Lendl l’a laminé!!!

ENFIN chers amis, j’ai réussi à faire rire Lendl durant cette entrevue téléphonique en lui racontant cette vieille histoire! Jusque-là, c’était si difficile de lui arracher la moindre petite confidence! Si peu bavard concernant sa relation avec Andy Murray! «C’est Andy qui décide de mon rôle». «Je me plie à ses requêtes…Si Andy me pose une question, j’y réponds… Tu ne changes rien de majeur avec un joueur de ce calibre, tu peaufines»…

On s’entend chers amis qu’on ne tue pas la «Une» avec des «one liners» comme ça!



Et puis je voulais savoir ce qu’il pensait des commentaires de Noah sur les athlètes espagnols, qui sont, selon lui, tous des dopés. J’ai eu droit à une autre phrase courte. “Si tu n’a pas de preuves, ferme ta trappe”.

Ok, changeons de sujet. Es-tu en forme Ivan?

«Pas mal, je joue 5–6 fois par semaine. Pas avec Andy, ma balle est bien trop lente!»

Et puis ton dos ça ira?

«Pour un match, ça ira, le lendemain peut-être pas.»

Pourquoi cette idée de démarrer une académie à Hilton Head en Caroline du Sud?

«J’ai du temps maintenant, mes 5 filles vont à l’école (dont 3 à l’Université profitant de bourses d’études grâce à leurs habilités au golf), le timing est bon. Et puis je crois que c’est possible d’être un joueur de haut niveau et un coach de haut niveau, comme Tony Roche a réussi à le faire. Je veux apprendre aux jeunes de bonnes valeurs, si ce n’est que pour les aider à passer les années turbulentes de l’adolescence de meilleure façon.»

Avec 5 jeunes filles, on s’entend qu’Ivan sait de quoi il parle…Avec Andy Murray, avec qui il peut très certainement jouer le rôle du père avec un fils qu’il aurait probablement rêvé d’avoir, la relation entre les deux semble si belle, si naturelle. Nos nouveaux comparses sont travaillants, intelligents et drôles par-dessus le marché! En espérant que papa Ivan aide fiston Andy à trouver «son moment» en Grand Chelem comme pour lui en 1984…

Et vous Ivan Lendl, ça vous dit quoi?

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Je vous invite également à lire mon texte publié sur le RDS.ca :

M. Chang encore amoureuz de son sport