Il y a moins de deux ans, Andy Murray se sentait comme un perdant même s’il appartenait à l’élite mondiale. Frustré d’avoir perdu ses quatre premières finales d’un tournoi majeur, il se sentait comme un athlète qui croule sous la pression.

Le joueur au bouillant caractère a trouvé la solution à ses déceptions en s’alliant à l’ancienne vedette mondiale Ivan Lendl. L’entraîneur de renom a confirmé la notion voulant que la différence au sein de l’élite sportive se produit souvent entre les deux oreilles.

« Rien n'a changé depuis Wimbledon »
« Rien n'a changé depuis Wimbledon »

« Sa contribution la plus utile a été son aide psychologique. Tout comme moi, il avait perdu ses quatre premières finales en tournoi majeur. Alors que je me sentais comme un perdant ou un « choker », il m’a fait sentir plus normal. Après tout, il est devenu l’un des plus grands et ça m’a beaucoup aidé de parler du côté émotif avec lui », a détaillé Murray dans une rencontre conviviale avec la presse à Montréal dimanche.

Sans tarder, les résultats ont suivi puisqu’il a vaincu ses démons en remportant l’Omnium des États-Unis en août 2012 face à Novak Djokovic. Force est d’admettre que ce n’était pas une exception car il est revenu à l’attaque en devenant le premier Britannique à triompher à Wimbledon en 77 ans à la fin juin.

« Il s’assure que je me présente dans les matchs avec le bon état d’esprit. Ma défaite l’an passé à Wimbledon s’avère un exemple approprié, j’étais frustré de perdre, mais pas démoli parce que j’avais tout essayé alors que ce n’était pas toujours le cas auparavant », a expliqué Murray qui avait été couronné champion de l’édition montréalaise en 2009.
 

Cette consécration sur le gazon de Wimbledon a propulsé Murray de quelques marches dans l’échelle de la popularité. Tout de même, il prétend – et apprécie - que sa vie n’ait pas changé drastiquement.

« Ce n’est pas si différent outre les premiers jours qui ont été intenses, mais ça s’est replacé quand j’ai repris l’entraînement. Je suis entouré des mêmes personnes et je ne me fais pas trop déranger à Miami », a confié celui qui réside en Floride.

Tout de même, le droitier de 26 ans est content de ne plus porter sur ses épaules le poids de sa nation qui voulait applaudir un premier champion britannique depuis Fred Perry en 1936.

« Oui, je suis content de ne plus avoir à répondre à des questions là-dessus, mais je suis reconnaissant envers ses exploits même si j’ai été dans son ombre une grande partie de ma carrière », a noté celui dont les gains en carrière frôlent les 30 millions.

Impossible de nier le côté compétitif de Murray qui a déjà pris le temps d’établir ses nouveaux objectifs à court terme.

« Je me suis justement assis avec mon entourage récemment pour discuter de ce que je voulais accomplir et c’est surtout gagner un autre Grand Chelem. L’attente a été longue et je sais à quel point c’est difficile donc j’espère avoir la chance d’y accéder dès les Internationaux des États-Unis. »

Celui qui a savouré la dernière année qui est venue récompenser ses nombreux efforts du passé ne se concentre pas sur le titre si convoité de numéro un mondial.

« Bien sûr, tous les joueurs voudraient atteindre ce rang, mais je pense plus à gagner des tournois majeurs et je pourrai y accéder du même coup », a-t-il enchaîné.

Bénéficiant d’un laissez-passer au premier tour, Murray croisera ainsi le fer avec Marcel Granollers ou Grigor Dimitrov au tour suivant. En attendant ce duel, il s’est payé une longue séance d’entraînement avec nul autre que Rafael Nadal pour affûter ses réflexes.

« Ça fait longtemps que je l’ai affronté (mars 2012 à Miami) en raison de ses dernières blessures. C’est très utile de pratiquer avec lui de plusieurs façons. Il n’y a rien de mieux pour se préparer », a convenu Murray en sachant mieux que quiconque que ça ne se compare pas à un match.

« Je l’ai déjà battu 6-0 sur la terre battue et c’est impossible que ça arrive dans un vrai match! Donc il faut en prendre et en laisser et tu veux penser de façon égoïste pour pratiquer tes trucs. »

Le dernier tournoi sur surface dure de la deuxième raquette mondiale remonte déjà au mois de mars et ses commentaires peuvent sans doute rassurer quelques amateurs et adversaires moins aguerris.

« Quand je n’ai pas joué depuis quelques semaines, je suis toujours un peu nerveux avant mon premier match et ça remonte à quelques mois sur cette surface si bien que je devrai être patient avec mon jeu au début », a conclu Murrray qui ne fera pas de cadeau pour autant à ses opposants.