Malgré de belles réussites sur les courts un peu partout dans le monde, tout particulièrement celles de la Québécoise Leylah Annie Fernandez, l'année 2021 n'a pas nécessairement été facile pour Tennis Canada, bien qu'elle aurait pu être pire. Maintenant, ses dirigeants regardent en direction de 2022 avec un certain optimisme et s'estiment en mesure de rebâtir le tennis au pays.

C'est ce qui est ressorti des propos de Michael Downey, président et chef de la direction de Tennis Canada, lors d'une visioconférence servant à brosser un bilan exhaustif de la dernière année tennistique au pays.

En livrant son bilan, Downey a d'abord reculé jusqu'en 2020, une année qui a causé du tort au tennis canadien, particulièrement sur le plan financier.

Downey a notamment noté que cette année-là, son organisation a subi une importante diminution de ses revenus, de l'ordre de 60M$, après l'annulation de ses tournois à Montréal et à Toronto en raison de la pandémie du coronavirus.

Du coup, Tennis Canada a terminé l'année 2020 avec un déficit de 8 M$ après de multiples atténuations, incluant le licenciement de 40 pour cent de son personnel et une réduction de 70 pour cent des investissements dans le développement du tennis.

Aujourd'hui, selon Downey, le portrait financier est meilleur.

« Grâce au feu vert des autorités de santé publique fédérale, provinciales et municipales pour tenir les omniums Banque nationale en 2021, malgré le nombre limité de spectateurs - 50 000 par tournoi -, Tennis Canada a réalisé un léger profit après avoir prévu une perte de 5M$ si les seuls revenus des tournois avaient été les droits de diffusion. »

En 2022, l'objectif de Tennis Canada sera d'accueillir un nombre maximal de spectateurs lors des volets masculin et féminin de l'Omnium Banque nationale, qui auront lieu au mois d'août à Montréal et à Toronto, respectivement.

Tennis Canada caresse un autre but en 2022: celui de réinvestir dans le développement du tennis, ce qui est sa raison d'être, et dans d'autres missions que ses dirigeants qualifient d'importantes, comme la rénovation d'infrastructures jugées désuètes.

« Nous pensons cependant qu'il nous faudra de trois à cinq ans pour atteindre les niveaux d'investissements prépandémiques afin d'assurer la croissance de notre sport à tous les chapitres. »

Rester ancrée

Dans son bilan, Tennis Canada s'est bien sûr attardé aux performances individuelles de ses athlètes, notamment la fulgurante ascension de Fernandez au classement de la WTA.

Aidée par sa participation à la finale des Internationaux des États-Unis et à sa victoire au tournoi de Monterrey, au Mexique, au mois de mars, Fernandez est passée du 88e échelon au 24e rang.

« Je suis en contact, surtout avec son père, et il me dit que c'est magnifique de la voir s'entraîner », a raconté Sylvain Bruneau, chef du tennis féminin professionnel chez Tennis Canada au sujet de la Québécoise de 19 ans.

Par ailleurs, Bruneau a rappelé que ce n'est jamais facile de générer autant d'attention à un si jeune âge.

« Le focus sera de nous assurer qu'elle garde les deux pieds bien sur terre et qu'elle fasse ce qu'elle a besoin de faire. Elle a une bonne tête sur les épaules, son père fait du bon travail autour d'elle et j'ai confiance que les choses se passeront bien pour elle pendant la prochaine année. »

Tennis Canada a aussi noté la présence de cinq autres de ses athlètes au sein du top-50, incluant Bianca Andreescu, maintenant 46e après avoir occupé la quatrième position en octobre 2019.

À ce sujet, Bruneau, qui a été son entraîneur jusqu'au printemps 2021, a mentionné que les choses avaient été compliquées pour l'Ontarienne depuis ses exploits de 2019, avec les blessures et la pandémie.

D'ailleurs, Andreescu a annoncé hier qu'elle faisait impasse sur les Internationaux d'Australie en janvier prochain afin de se donner du temps pour se remettre physiquement et mentalement, après une année marquée par l'épisode de la COVID de Bruneau peu de temps avant les Internationaux d'Australie de 2021, et le sien, plus tard durant l'année.

« Ç'a été une année compliquée et on souhaite qu'elle va refaire sa santé sur le plan physique », a noté Bruneau.

« C'est une joueuse de grand talent et on sait qu'elle est capable de grandes choses. Donc, je suis quand même très optimiste de la revoir, pas en Australie, mais un peu plus tard cette année et faire de grandes choses. »

Chez les hommes, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov ont terminé 11e et 14e au classement de l'ATP, respectivement.

Dans le cas d'Auger-Aliassime, il s'agit d'un bond de 10 places par rapport à son classement final un an plus tôt.

« On peut dire qu'il est très bien placé pour la saison qui vient. Il a fini en force avec de très bons résultats sur les Grand Chelems, qui ont vraiment fait la différence dans le classement », a souligné Guillaume Marx, chef de la performance chez Tennis Canada, en parlant d'Auger-Aliassime.

Quant à Shapovalov, Marx a rappelé que l'Ontarien avait glissé au classement de l'ATP par rapport à l'an dernier alors qu'il avait conclu 2020 en 12e place.

« Il se maintient quand même 14e et je sais qu'il a de très grandes ambitions pour la saison à venir. »

Aussi, chacun d'eux a participé à une demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem, Auger-Aliassime lors des Internationaux des États-Unis et Shapovalov, à Wimbledon.