Il y a eu beaucoup d'action de la part de nos Canadiens aux Internationaux d'Australie cette année! COVID ou pas COVID, avec ou sans spectateurs, peu importe, nos porte-couleurs se donnent à fond. Je vous propose aujourd'hui une chronique un tout petit peu différente en espérant que cela ajoute plus d'information sur ce que vous avez déjà vu, entendu ou lu. Alors voici:

 

Félix Auger-Aliassime

Note: 8/10

 

C'est certain que la défaite en 5 manches après avoir mené 2 manches à 0 face à Aslan Karatsev fait très mal. Le Russe trouve son rythme en début de 3e manche en plus de changer sa position en réception de service (plus reculée) alors que cela coïncide avec une baisse de régime de la part de FAA. C'est le bon vieux principe des vases communiquant. Sur ces terrains rapides, le 1er service prend une grande place. Preuve à l'appui: en 1re et 2e manches Félix place 71% de ses premiers services en jeu. De vraies belles balles accélérées et précises. Par la suite pour les 3 dernières manches, ce n'est plus la même histoire: 45%, 53% et 51%. Ce que j'ai apprécié cependant c'est qu'il est resté concentré et ce n'est pas facile quand l'adversaire change complètement de visage après 2 manches. De timide et inconstant, le Russe ne rate plus en fond de terrain, n'offre plus de balle de bris, une vraie machine! Peut-être que notre Québécois sollicite trop la diagonale revers à revers alors que Karatsev est un as de ce côté. Bizarre tout de même d'être si près et si loin en même temps des quarts de finale. Ceci étant dit, globalement voici les faits: finale en série 250 en plus d'une 2e présence en ronde des 16 en Grand Chelem avec un haut fait d'armes, la victoire en 3 manches sur Denis Shapovalov. Donc, même si la dernière défaite laisse un goût prononcé d'inachevé, 7 victoires et 2 défaites, c'est quand même très bien en ce début d'année.

 

Milos Raonic

Note: 8/10

 

Ce qu'il faut d'abord noter c'est qu'il s'agit d'une autre belle ronde des 16 pour le leader dans l'histoire du tennis canadien. Milos se rend en 2e semaine Grand Chelem pour une 20e fois en carrière! C'est certain que c'est frustrant perdre pour une 12e fois en 12 rencontres face à Novak Djokovic, mais c'est surtout dans la manière! Pourquoi notre Canadien ne monte au filet que 20 fois en 4 manches? Est-ce possible de vaincre le meilleur au monde, blessé ou pas, en campant sur la ligne de fond? Ma réponse je l'ai eu en écoutant une entrevue sur TSN: Milos a un kyste sur un genou et devra s'absenter du circuit pendant quelques semaines pour se faire opérer. Difficile donc, face au meilleur contre-attaquant de tous les temps, de se projeter vers l'avant si le jeu de jambes n'est pas assez trépidant pour bien le faire. C'est déjà donc formidable de se rendre jusque-là... Bon courage grand et vaillant guerrier et bravo à ton équipe de soutien.

 

Denis Shapovalov

Note: 7/10

 

Pas de chance pour Denis en ce début d'année alors qu'à la Coupe de l'ATP, notre numéro 1 canadien doit se farcir Novak Djokovic et Alexander Zverev et au 1er tour dans ce Grand Chelem, la jeune merveille Jannik Sinner. Ouf! Cette victoire contre l'italien est un des plus beaux spectacles de la première semaine. Au 3e tour face à Félix, il mène par un bris lors des deux premières manches, mais perd en 3 manches et cela doit lui faire très mal de ne même pas être en mesure de lui arracher un set. Je crois profondément que Denis, s'il veut un jour gagner de grands titres, se devra de travailler à rester calme sur le terrain. Un autre exemple de cela c'est contre Bernard Tomic au 2e tour. L'Australien n'est pas du tout en forme et c'est impossible (ou presque) qu'il batte Shapo. Malgré cela, Denis survole le 1er set et ensuite devient surexcité en début de 2e quand Tomic met un peu plus d'efforts. Que cela soit une énergie super élevée positive ou négative, cela revient au même, ce n'est pas la bonne approche sur la durée. Il faut d'abord que notre merveilleux blondinet en soit conscient pour vouloir régler le problème.

 

Vasek Pospisil

 

Je ne donne pas de note à Vasek parce que cela serait injuste. Puisqu'il est forcé d'observer une quarantaine stricte pendant 2 semaines, c'était impossible de bien se battre face au monstre à deux pattes, Daniil Medvedev, fraichement titré à la Coupe de l'ATP pour la Russie. Lors des deux premières manches, Pospisil me donne l'impression d'avoir peur de se blesser. Il ne faut pas oublier qu'après l'opération au dos, son corps est fragilisé et la prudence est de mise. Il a quand même donné de beaux efforts au 3e set. Le talent est là ne craignez pas, il faut maintenant cravacher pour mieux se sentir sur le terrain, une condition sine qua non pour goûter à l'excellence.

 

Bianca Andreescu 

Note: 8/10

 

Pourquoi une note si haute pour la championne de l'US Open qui s'incline au 2e tour? Parce qu'avec plus de 15 mois sans compétition et une quarantaine stricte, je l'ai trouvée solide au 1er tour face à la Roumaine Mihaela Buzarnescu. Dans la première partie du match, ses frappes sortent si bien de la raquette que cela lui permet de dominer l'adversaire tandis qu'en seconde partie, Bianca faiblit un peu physiquement et est donc forcée d'utiliser son intelligence du jeu pour se garder la tête hors de l'eau. Alors que la rencontre tourne même au drame, la spécialiste des moments chauds nous sort un joker pour briser l'élan de l'autre. À 3-3, 3e set, 0-40 sur le service de Bianca, cela prend beaucoup de force mentale pour renverser ce genre de situation. Son tour suivant perdu devant la coriace Su Wei Hsieh ne fait que mettre en relief le travail qu'il reste à faire pour être apte à enchainer les durs duels. Bianca se bat au meilleur de ses capacités avec les ressources que son corps lui offre. En plus, compte tenu de son statut de superstar, tout ce qu'elle fait est scruté à la loupe, ce qui ajoute beaucoup de tension et cela n'est pas facile à gérer. La bonne nouvelle cependant, c'est que le bolide a tenu. Il faut maintenant s'entrainer plus fort et jouer des matches sur une base régulière. Malgré tout, je vois son avenir à moyen terme de manière optimiste. 

 

Rebecca Marino

Note: 8/10

 

On n'a pas idée des difficultés surmontées par notre grande Canadienne pour retrouver, d'abord le goût de la compétition et ensuite, la qualité de son jeu. Elle gagne ses 3 matches en qualifications et son premier tour face à l'invité Kimberly Birrell. Son parcours s'arrête devant la finaliste de Roland Garros en 2019 Marketa Vondrousova, 19e tête de série. Je trouve cela formidable qu'elle réussisse à défier le temps. Sa dernière victoire en Grand Chelem remonte à Wimbledon 2011! Ce qu'elle se devra d'améliorer cependant c'est sans l'ombre d'un doute sa capacité à terminer ses rencontres. Contre Birrell, Rebecca a besoin de 8 balles de match pour sceller le débat alors que contre Vondrousova, elle sert pour la 2e manche à 5-4 sans être en mesure de bien vivre avec la pression. Marino rate aussi une myriade d'opportunités au 2e set en se procurant 11 balles de bris alors qu'elle ne ravit le service de l'adversaire que 2 fois. Cependant, c'est tellement encourageant qu'elle puisse défier des filles de ce niveau. Il faut juste qu'elle travaille l'aspect mental et qu'elle peaufine sa condition physique. Marino est à sa place sur ce grand circuit. Je crois que le meilleur reste à venir.

 

Leylah Fernandez

Note:7/10

 

Avec les beaux progrès en si peu de temps sur le circuit des pros, loin de moi l'idée de lui taper sur la tête. Vrai que Leylah a beaucoup de difficultés à bien rentrer dans son match de 1er tour. Avouez que cela ne pardonne pas devant une joueuse expérimentée comme Elise Mertens, 18e favorite. J'ai cependant apprécié que la Québécoise soit en mesure de réussir 19 coups gagnants contre une joueuse de ce calibre. Le problème c'est qu'elle n'a pas la constance démontrée habituellement ni en fond de terrain ni au service. Leylah cherche des solutions en montant au filet 18 fois, mais ne récolte que 5 points. Sans nécessairement sentir qu'elle est parfaitement en contrôle de la situation, Mertens assure l'essentiel pour aller chercher la victoire. J'ai trouvé que notre Québécoise est plus fébrile qu'à l'habitude et cela se voit notamment sur son lancer de balle au service. Enfin, elle n'a que 18 ans et sa carrière commence. Peut-être qu'elle voulait trop gagner et cela l'a empêchée de se positionner émotivement pour bien jouer. Pas évident, car l'incertitude règne pour la suite des tournois qu'elle pourra disputer dans un avenir rapproché. Bravo tout de même pour cette belle poussée en double alors qu'en compagnie de la Britannique Heather Watson, elles sont au 3e tour!