LONDRES (AP) - Si certains avaient encore des doutes sur les qualités de Lleyton Hewitt, seules les mauvaises langues pourront encore critiquer son jeu après sa démonstration de dimanche. Intouchable, l'Australien a remporté le tournoi de Wimbledon en battant en finale l'Argentin David Nalbandian. Le numéro un mondial, âgé de 21 ans, s'est imposé facilement par 6-1, 6-3 et 6-2 en un peu moins de deux heures de jeu.

Grâce à ce succès, son deuxième en grand ghelem, Hewitt a conforté sa place au sommet de la hiérarchie mondiale et confirmé le renouveau du tennis masculin.

Dans un tournoi marqué par les éliminations au deuxième tour des champions vieillissants Pete Sampras et Andre Agassi, Hewitt est passé à travers les gouttes pour finir en beauté dimanche.

Le match n'a pas vraiment eu lieu entre le favori et Nalbandian (28e), un Argentin de 20 ans qui a disputé à Wimbledon son premier tournoi sur herbe, et qui découvrait le court central, dimanche.

Tout au long de la rencontre, Hewitt n'a jamais montré le moindre signe de faiblesse. Dictant les points, imposant sa puissance, il n'a commis que quelques erreurs. Nalbandian, trop imprécis, a multiplié les fautes directes et n'a jamais pu concurrencer la suprématie de son adversaire.

Les statistiques parlent d'elles-même: Hewitt, beaucoup plus agressif, a réussi 30 coups gagnants contre 25 fautes directes, alors que Nalbandian, premier joueur à atteindre la finale à Wimbledon lors de sa première apparition dans le tournoi, n'a réussi que 12 coups gagnants pour 41 fautes non provoquées.

L'Australien a fait le bris huit fois, ne concédant son engagement qu'à deux reprises.

Une pointe de nervosité a cependant trahi Hewitt sur sa première balle de match à 5-2, 40-0 dans le dernier set, quand il a servi une double faute. Mais Nalbandian a sorti un dernier coup dans la foulée, offrant le titre à l'Australien, qui en est tombé à la renverse.

Une fois sur pieds, Hewitt a frappé une balle vers le public. Après avoir félicité Nalbandian et levé les poings en signe de triomphe, il a escaladé les gradins jusqu'à la loge des invités, à la manière de Pat Cash, le dernier Australien vainqueur sur le gazon londonien en 1987.

Hewitt a ainsi pu donner l'accolade à son entraîneur Jason Stoltenberg et embrasser sa petite amie Kim Clijsters et ses parents avant de revenir sur le court pour recevoir le trophée récompensant le vainqueur.

Un drapeau australien autour des épaules, il a ensuite paradé autour du court, exhibant sa coupe sous les yeux du public.

"J'ai regardé le tableau de score pour voir si c'était vrai, a déclaré Hewitt. C'est une sensation incroyable. J'ai toujours rêvé de remporter un jour ce trophée."

Hewitt, qui avait remporté l'US Open en septembre dernier, a désormais à son palmarès le titre le plus prestigieux du tennis. Sa légitimité ne peut plus être contestée. Exemplaire sur le court toute la quinzaine, l'Australien, qui n'a perdu que deux sets dans le tournoi, est arrivé à maturité.

Depuis 1992 et Agassi, aucun joueur de fond de court ne s'était imposé à Wimbledon. Hewitt a repris le flambeau, remportant la finale la moins disputée depuis la victoire de John McEnroe sur Jimmy Connors par 6-1, 6-1 et 6-2 en 1984.