Défier Nadal le jour de ses 18 ans, devant le public madrilène en prime : le jeune espoir espagnol Carlos Alcaraz s'est offert un cadeau de prestige en s'invitant au deuxième tour du Masters 1000 de Madrid lundi.

Entraîné par l'ex-No 1 mondial et lauréat de Roland-Garros 2003 Juan-Carlos Ferrero, Alcaraz, 120e mondial et bénéficiaire d'une invitation, n'a pas tremblé pour honorer ce rendez-vous de mercredi : il a balayé le Français Adrian Mannarino (34e) 6-4, 6-0 en seulement 71 minutes.

« On dit toujours qu'atteindre la majorité, c'est super spécial, mais quoi de plus spécial? sourit-il. Je pourrais dire que j'ai fêté mes 18 ans en jouant contre un des meilleurs joueurs de l'histoire, une de mes idoles depuis que je suis tout petit. Je n'oublierai jamais ce moment. »

En attendant, ce succès contre Mannarino fait de lui le plus jeune joueur à remporter un match dans le tournoi madrilène, devant un certain... Rafael Nadal (18 ans en 2004).

Il s'agit aussi de son premier en Masters 1000, à sa deuxième tentative (après Miami fin avril).

Une première de plus en 2021 dans la carrière naissante du Murcien : en début d'année à Melbourne, il s'était qualifié pour son premier tableau principal en Grand Chelem, et y avait obtenu sa toute première victoire en tournoi majeur. Puis il a atteint sa première demi-finale sur le circuit ATP début avril à Marbella, en Andalousie.

« Bientôt un des meilleurs»

Il ne faut pas compter sur Nadal pour le prendre à la légère.

« Carlos est un joueur incroyable, avec déjà un incroyable niveau de tennis. Il va probablement devenir bientôt un des meilleurs joueurs du monde », admirait le Majorquin aux vingt couronnes en Grand Chelem en amont du tournoi.

En 2020, à 16 ans, Alcaraz était devenu le premier joueur né en 2003 à remporter un match sur le circuit principal (en février à Rio), le plus jeune Espagnol à en gagner un depuis... Nadal encore (à 15 ans, en 2002 à Majorque), le plus jeune aussi à battre un joueur du top 50 depuis Richard Gasquet (en 2003 à Marseille).

Un chiffre résume son ascension express: depuis août dernier (et la reprise du circuit au temps de la pandémie), il a grimpé de près de 200 places au classement ATP (de 310e à 120e cette semaine). Lui voit plus grand : il s'est fixé pour objectif de «finir l'année dans le top 50».

Face à Mannarino lundi, mal entré dans la partie, Alcaraz n'a lui pas tergiversé. Si le Français ne l'a jamais mis en danger (aucune balle de bris obtenue), il a su imprimer son rythme à l'échange et dicter efficacement le jeu avec son coup droit. Ses premières balles ont parfois dépassé les 210 km/h. Et il a fini par infliger un cinglant 6-0 à son adversaire dans la seconde manche.

Le jeune Espagnol a ainsi enregistré sa quatrième victoire aux dépens d'un joueur du top 50. Jusque-là, sa victime la mieux classée est le Belge David Goffin (alors 14e). Sa seule expérience contre un joueur du top 10, précisément Alexander Zverev à Acapulco en mars (7e), s'est soldée par une défaite. La marche sera encore bien plus haute mercredi.