Bon, dans un premier temps, je pense qu'il faut rendre à César ce qui appartient à César et admettre que Novak Djokovic a livré la marchandise et même au delà, au tournoi de Paris. Pas facile pour Nolé de conserver cette place de numéro -1- mondial si chèrement acquise en cette difficile et longue année 2014 avec un Roger Federer qui excelle comme dans sa période faste de 2004 à 2007. Champion à Paris et à Londres l'an passé c'est un gargantuesque 2,500 points en deux semaines à défendre pour le serbe. Rares sont ceux qui peuvent exceller dans ce genre de circomstances. 

Le Djoker dans une classe à part!

Armé d'une détermination à tout casser, Novak voulait d'abord prouver que la défaite aux mains de Federer à Shanghaï n'était qu'une erreur de parcours et que c'est lui le roi de l'automne, le meilleur à l'intérieur. Pas question non plus de laisser filer la première place mondiale si chèrement acquise après son triomphe à Wimbledon, son seul  Grand Chelem cette saison. C'est certain que le scénario aurait pu être différent si Rafael Nadal avait été en mesure de jouer une année pleine. Quel mauvais script d'Hollywood pour l'espagnol que cette année 2014! Blessé au dos et incapable de se battre en finale en Australie, un mal qui lui a collé à la peau comme un horrible tatouage, c'est déjà un miracle qu'il ait gagné un 9e Roland Garros. Puis on ajoute des genoux qui grincent, un appendice qui veut exploser en plus du dos qui tire, franchement c'est à se demander si l'espagnol n'est pas au bout du rouleau...

Quoi qu'il en soit Novak profite de tout et surtout de Nadal qui ne peut défendre tous ses points de l'été: titres à Montréal, Cincinnati et au US Open pour lui chiper son trône. Les absents ont toujours tords, triste réalité encore une fois vérifiée. Mais de là à penser que Roger Federer cognerait à la porte et serait si proche du sommet, cela représente une délicieuse surprise pour nous fans du beau jeu et des batailles épiques.

En français s.v.p.!

Donc Nadal s'absente et Federer en profite pour prendre la place de dauphin au trône. Cela m'amène au parcours de Milos Raonic au tournoi de Paris Bercy. Malade et alité pendant 9 jours après la tournée en Asie, Milos avait l'air d'un robot sur le terrain cet automne. A Paris cependant, il retrouve sa confiance après avoir survécu au bris d'égalité du 3e set  face à Jack Sock, brillé au 2e set face à Bautista Agut pour refaire deux bris de retard avant d'affonter Roger le magnifique. Milos a livré une bataille extraordinaire à tous points de vue pour sortir sa majesté du tableau en quarts de finale. Avec la victoire in-extremis de Nishikori sur Ferrer, cela permettait à Milos d'obtenir la dernière place pour le Masters de Londres. Malgré cette immense joie et sans doute la conviction du devoir accompli, notre canadien retourne quand même au boulot et gagne sa demie face à Tomas Berdych pour prouver au monde entier que ses progrès sont réels et que la victoire face à Federer est pleinement méritée.

Comme Milos a chauffé Novak et aurait même du gagner le match à Rome sur terre battue, je crois réellement en ses chances puisque nous sommes à l'intérieur, la demeure favorite des gros serveurs! Quelle triste désillusion cependant de le voir perdre son service dès le départ lors des deux sets! Malgré tout Milos bataille si bien pour revenir à la première manche. Il se procure 4 balles de bris mais à chaque fois Djokovic est brillant. Sa couverture de terrain est grandiose ce qui fait en sorte que Milos se sent obligé d'en faire un peu trop. Et que dire des retours du serbe! Raonic a presque toujours été défié au service, lourde commande démoralisante pour notre canadien. Soyons honnête, ce n'est pas par hasard que Djokovic gagne un 27e match de suite à l'intérieur! Il est brillant dans tous les domaines du jeu.

Lorsque Milos s'est présenté à Paris, il devait gagner le titre pour s'assurer d'une place à Londres et ne pas dépendre des résultats des autres joueurs. C'est quand même remarquable d'atteindre la finale! Il aura donc mieux vécu avec la pression que David Ferrer et Grigor Dimitrov. C'est beau, c'est grand et je lui dis bravo! Seul petit bémol: c'est fascinant de réaliser que 3 joueurs ont profité des absences de Nadal: Djokovic pour la place de numéro -1-, Federer qui ne l'avait pas battu en 2013 et 2014 soit lors de leurs 6 derniers matches et qui peut donc batailler pour le sommet de la hiérarchie et Raonic qui est 9e à la course et donc ne serait pas qualifié pour Londres si Nadal ne devait pas passer sous le bistouri. Cela n'enlève en rien aux gigantesques efforts de Milos. Il mérite sa place grâce à une belle année pleine, sa plus belle de toutes! Nous le suivrons d'ailleurs à compter de dimanche le 9 novembre à RDS en espérant que vous y serez aussi!