MONTE-CARLO - David Ferrer a réussi un fantastique exploit en devenant seulement le troisième joueur à faire mordre la poussière à Rafael Nadal, le no 1 mondial et octuple vainqueur du tournoi, au Masters 1000 de Monte-Carlo, vendredi en quart de finale au compte de 7-6 (1), 6-4.

C'est en effet seulement la troisième défaite en 53 matchs de Nadal à Monte-Carlo, où il s'était imposé huit fois de suite entre 2005 et 2012.

L'Espagnol s'était incliné en huitièmes de finale face à l'Argentin Guillermo Coria pour sa première participation en 2003, à 16 ans.

Après une parenthèse en 2004, il avait enchaîné 46 victoires consécutives entre 2005 et 2013, avant d'être battu l'an passé en finale par le Serbe Novak Djokovic.

Sur cette longue période, Ferrer avait lui-même plusieurs fois subi la loi de son compatriote sur le Rocher. Nadal l'y avait battu trois fois sans jamais concéder le moindre set.

Sur terre battue, le no 6 mondial n'avait vaincu Nadal qu'une fois dans sa carrière jusque-là, en 2004 à Stuttgart. Rafa restait depuis sur 17 victoires d'affilée, la dernière l'an passé en finale à Roland-Garros, en trois sets.

Ferrer affrontera samedi en demi-finale le Suisse Stanislas Wawrinka (no 3), victorieux cette année aux Internationaux d'Australie, qui s'est qualifié en battant vendredi le Canadien Milos Raonic (no 10) en deux sets 7-6 (5), 6-2.

Après une année 2013 extraordinaire, avec 10 titres décrochés en 14 finales, Nadal est moins rayonnant depuis le début de la saison. Il a certes été finaliste en Australie, mais marque depuis le pas.

Nadal n'était pas lui-même

Il a été éliminé dès le troisième tour à Indian Wells, par l'Ukrainien Alexandr Dolgopolov, et a été laminé en finale à Miami par Djokovic.

Ferrer a amplement mérité le droit de disputer la 13e demi-finale de sa carrière en Masters 1000, la troisième à Monte-Carlo après celles de 2010 et 2011, année où il avait été finaliste.

Avec une application remarquable, il a mis en oeuvre un schéma tactique très clair, en excentrant systématiquement Nadal loin sur son revers, pour ensuite saisir sa chance à la moindre ouverture.

Perturbé dans ses repères, le Majorquin a été moins efficace qu'à l'accoutumée sur un court où il a pourtant ses habitudes comme nul autre. Il a concédé ses deux premiers jeux de service, mais a réussi à « débriser » chaque fois dans la foulée.

Ferrer s'est encore procuré des balles de bris sur les deux jeux de service suivants de son adversaire. Et il aurait dû remporter plus rapidement ce premier set s'il avait été plus opportuniste dans ces moments clés.

Car Nadal n'était pas tout à fait lui-même, avec 27 fautes directes pour seulement 14 coups gagnants dans cette manche (44 pour 24 au total). Le no 1 mondial s'est d'ailleurs sabordé dans le bris d'égalité

Après avoir mené 1-0, il a perdu les sept points suivants, en accumulant les erreurs, comme cette amortie complètement ratée à 1-4.

Ferrer a continué dans la même veine dans le second set, brisant deux fois pour mener 5-2. Prenant conscience que l'exploit était à portée de main, il a un peu paniqué, permettant à Nadal de revenir à 5-4. Mais il s'est ressaisi, pour s'offrir l'une des plus belles victoires de sa carrière.

Jouer avec le feu, sans se brûler

Roger FedererLongtemps au bord de la rupture, Roger Federer a réussi à rétablir une situation bien mal engagée face au Français Jo-Wilfried Tsonga pour s'imposer vendredi en trois sets 2-6, 7-6 (8/6), 6-1 et accéder aux demi-finales du Masters 1000 de Monte-Carlo.

Le Suisse, no 4 mondial, a dû batailler avec lui-même pour remporter sa 950e victoire sur le circuit. Il est le troisième joueur dans l'ère Open (depuis 1968) à atteindre cette marque, après Jimmy Connors (1253) et Ivan Lendl (1071).

Federer jouera à 32 ans sa 50e demi-finale en Masters 1000 samedi face au vainqueur du match opposant le Serbe Novak Djokovic (no 2), tenant du titre, à l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez (no 38).

On a failli vivre une nouvelle surprise après l'élimination un peu plus tôt de l'Espagnol Rafael Nadal, huit fois vainqueur du tournoi entre 2005 et 2012, par son compatriote David Ferrer (N.6) en deux sets 7-6 (7/1), 6-4.

Tsonga (no 12), qui s'était incliné l'an passé en demi-finale face à Nadal, a longtemps eu la victoire à portée de mains, en se montrant beaucoup plus régulier qu'un Federer aux abois.

Mais le no 2 français devra encore attendre pour vaincre un membre du Top 5. Le dernier qu'il ait battu est justement Federer en quart de finale à Roland-Garros en juin dernier.

Manque de réussite sur les balles de bris

Tsonga s'était alors imposé en trois sets, contre un Federer enquiquiné par des soucis au dos et complètement à côté de la plaque. Même si le Suisse a réglé ses problèmes physiques, le match de vendredi a d'abord rappelé l'épisode parisien.

L'ex-no1 mondial a rendu une copie indigne de son rang pendant quasiment deux sets. Dans le vent et le froid, des conditions qu'il n'aime guère, Federer a commis un nombre énorme de fautes directes en revers (27).

Surtout, le Suisse a connu un invraisemblable manque de réussite sur les balles de break, avec un 0 sur 15 à l'issue des deux premières manches.

Mais en grand champion, fort de son expérience et de sa confiance en soi, il a su faire tourner le match. Il est parvenu à pousser Tsonga au tie-break dans le deuxième set, le Français forçant un peu son jeu à ce moment là.

Le Suisse a tout de même gâché trois balles de set dans ce tie-break, mais Tsonga, revenu à 6-6, a cédé sur la quatrième. Soulagé, Federer a enchaîné en concrétisant immédiatement sa 16e balle de break.

Usé physiquement et mentalement, Tsonga n'a ensuite pu trouver les ressources pour inverser à son tour la tendance.

Le champion souffre mais continue

Le no 2 mondial et tenant du titre Novak Djokovic a été malmené par l'Espagnol Guillermo Garcia-Lopez (no 38) pendant un set et demi vendredi avant de forcer la porte (4-6, 6-3, 6-1) des demi-finales du Masters 1000 de Monte-Carlo.

Le Serbe affrontera samedi en demi-finale le Suisse Roger Federer (no 4), qui avait auparavant éliminé le Français Jo-Wilfried Tsonga (N.12) en trois sets 2-6, 7-6 (8/6), 6-1.

Novak DjokovicCe sera le 34e affrontement entre les deux joueurs, le plus récent remontant à la finale d'Indian Wells, remportée par Djokovic en mars. Federer mène 17 à 16 dans ces face-à-face, mais l'un et l'autre sont à égalité (3-3) sur terre.

Après l'élimination inattendue de l'Espagnol Rafael Nadal, le no 1 mondial et octuple vainqueur du tournoi, par son compatriote David Ferrer (no 6) en deux sets (7-6 (7/1), 6-4), le public monégasque a un instant cru qu'il aurait droit à une autre surprise.

Djokovic, qui n'avait concédé que deux jeux lors de ses deux premiers matches, a été bousculé pendant près d'une heure et demie par un sans grade du circuit, qu'il avait battu lors de leurs cinq précédentes rencontres.

Mais Garcia-Lopez est en grande forme. Il avait remporté dimanche à Casablanca le troisième tournoi de sa carrière, après une disette de quatre ans. Jeudi, il a éliminé le Tchèque Tomas Berdych (no 5) en huitièmes.

L'Espagnol a mené la vie dure à Djokovic dans le premier set, grâce à ses qualités de défenseur et de contre-attaquant. Dans la deuxième manche, il s'est procuré trois balles de break, dont deux à 3-3, que le Serbe a eu toutes les peines du monde à écarter.

Mais à partir de là, Djokovic a augmenté l'intensité et réussi à prendre le dessus, pour aligner sept jeux consécutifs. Vainqueur des quatre derniers Masters 1000, il disputera la 40e demi-finale de sa carrière dans les tournois de cette catégorie.