J'avais beau essayer de me convaincre que si Borna Coric avait été capable dans le passé de soutirer deux victoires en quatre matchs face à chacun de ces cadors: Roger Federer, Rafael Nadal et Andy Murray, il pouvait très certainement trouver les clés pour vaincre Novak Djokovic. Mais plus la rencontre avançait en finale du tournoi de la série 1000 à Shanghai, plus cette belle pensée de début de match se transformait en chimère évanescente.

En cette fin de saison, je ne risque rien en vous annonçant que Novak Djokovic est très certainement le joueur qui possède l'appétit le plus vorace. Sa quête est simple et infiniment éclatante en même temps : retrouver le trône, la première place mondiale. Redevenir l'alpha mâle par excellence, en surfant sur une gigantesque vague de succès depuis la saison sur herbe avec une fiche de 31 victoires en 33 matchs et de 18 gains de suite. On parle ici d'une domination de la part du Serbe, qui n'a pas perdu de manche depuis son match de deuxième tour au US Open face à Tennys Sandgren. De la 22e place qu'il était avant le tournoi Queen's de Londres, le revoilà sur la deuxième marche du podium. Fascinant, alors qu'à peu près tous les autres sont à bout de souffle, Nolé survole les belles lames de Nazaré avec panache, confiance et contrôle.

Pourtant aujourd'hui par moments les échanges sont tellement intéressants alors que Borna suit cette nouvelle quête d'aller de l'avant, de jouer de façon un peu plus offensive. On s'entend que de toute façon, s'acharner en fond de terrain uniquement face au Serbe serait une stratégie harakiri. En fin de compte, Coric est parfois convaincant, mais malheureusement un tout petit peu trop inconstant pour arriver à casser la belle machine devant. Il aurait fallu que la base de son jeu, cette constance qui l'anime normalement soit là à tout moment, en plus d'ajouter des montées ravissantes et beaucoup, beaucoup plus de mordant au service. Borna commet 38 fautes directes en deux sets, ce qui est bien sûr beaucoup trop.

Le jeune de 21 ans a tout de même du mérite puisque malgré une cuisse qui coince et un cou qui tire, il n'a jamais arrêté de se battre. Sa victoire face à Roger Federer en 2 manches en demie démontre tout le progrès réalisé ce qui se traduira demain (lundi) par son meilleur classement à vie soit la 13e place. Pour sa part, Novak en remportant une 11e finale en Asie en carrière se rapproche à 215 points de la première place mondiale toujours détenue par Rafael Nadal au classement technique.

J'ai aussi une belle pensée pour les efforts déployés par Félix Auger Aliassime qui remporte le Challenger de Tashkent. Animé d'un immense désir d'avoir sa place dans le grand tableau à Melbourne en janvier prochain, il ne perd pas une minute après cette finale gagnée et file tout droit  vers Anvers pour se qualifier dans cette épreuve de la série 250. Déjà avec ce titre en Uzbekistan il avance de 19 places au classement soit à la 109e position. Le but? Avoir sa place dans le top 100 pour vivre une autre aventure en 2019, une aventure de premier plan.