LONDRES - Novak Djokovic a réalisé le rêve de sa vie dimanche en remportant son premier Wimbledon mais le Serbe, étant "né pour ça", ne compte pas s'arrêter en si bon chemin après sa victoire (6-4, 6-1, 1-6, 6-3) sur Rafael Nadal auquel il succèdera à la place de numéro un mondial dès lundi.

Q: Que ressentez-vous après cette première victoire à Wimbledon?

R: "J'aimerais vous dire tout mais c'est difficile de trouver les mots. Vendredi, j'ai accompli l'objectif d'une vie et aujourd'hui mon rêve est devenu réalité. J'ai vécu tout ça en seulement trois jours. C'est le plus beau jour de ma carrière, la plus belle émotion que j'ai jamais vécue sur un court de tennis. C'est pour vivre ça que je me suis entraîné si dur pendant toutes ces années. Alors quand ça arrive, c'est juste énorme."

Q: Comment allez-vous fêter votre victoire?

R: "A la serbe! Ça aussi c'est difficile à décrire (rires)."

Q: Comment avez-vous vécu la finale?

R: "J'ai essayé de savourer, de profiter du moment. La plupart des joueurs considèrent Wimbledon comme le tournoi le plus important et moi j'étais en mesure de le gagner. J'ai dû sortir le meilleur match sur gazon de ma carrière pour y arriver. On peut dire qu'il est venu au bon moment."

Q: Avoir battu Nadal lors de vos quatre précédentes finales vous a-t-il aidé?

R: "Probablement. J'avais ça dans un coin de ma tête et j'ai essayé de m'y référer pour prendre l'initiative, saisir mes chances et ne pas attendre la faute de mon adversaire. Au troisième set, je me suis un peu trop relâché et il en a profité pour revenir dans le match. Mais au quatrième set, j'ai de nouveau joué un grand tennis."

Q: Que vous inspire le fait de mettre fin à la domination de Federer et Nadal?

R: "On connaît tous ce qu'ils ont accompli, ils ont dominé ces cinq dernières années, gagné presque tous les tournois du Grand Chelem. Parfois ça a été frustrant mais ça a fait partie de mon apprentissage. Je devais progresser, m'améliorer en tant que joueur et personne pour trouver un moyen de faire face à la pression et aux attentes. J'ai toujours pensé que j'avais les qualités pour battre ces deux gars. Sans ça je n'y serais pas arrivé."

Q: Jusqu'où pouvez-vous aller désormais?

R: "Je vais revenir ici pour en gagner d'autres. Je suis né pour ça, pour être un champion et gagner des tournois du Grand Chelem. J'ai accompli deux trucs énormes en trois jours. Mais je ne vais pas m'arrêter là."

Q: N'avez-vous jamais été découragé ces dernières années?

R: "Ca a été dur après avoir gagné mon premier Grand Chelem (aux Internationaux d'Australie en 2008) lorsque j'ai dû affronter de nouveaux défis comme défendre un gros titre et gérer les attentes des gens. Ces trois dernières années, j'ai eu des hauts et des bas. J'ai connu des moments où je pensais ne pas y arriver car les deux premiers étaient si dominants."

Q: Votre victoire en Coupe Davis a été déterminante?

R: "Ca m'a permis de croire plus que jamais dans mes capacités. J'ai enchaîné en Australie et puis cette série de 41 victoires de suite. En gagnant la Coupe Davis, j'ai perdu ma peur. C'était mon plus beau moment sur un terrain de tennis, là c'est Wimbledon. Wimbledon et la Coupe Davis."

Q: Pensez-vous à tous les sacrifices que vous avez endurés?

R: "Je viens d'en parler avec mon frère et ma famille. On s'est remémorés tout ce qu'on a traversé, les rêves que j'avais. C'était vraiment beau, ce succès me fait revivre tout ça, me fait revenir en enfance. Ce n'était pas le chemin le plus facile mais c'était sans doute nécessaire. Tout le monde sait ce qui s'est passé dans mon pays avec la guerre. C'était alors difficile d'imaginer devenir un joueur de tennis professionnel, dans un pays qui en plus n'avait aucune tradition dans ce sport. Mais en fin de compte ça nous a rendu plus forts, moi mais aussi Ana (Ivanovic), Jelena (Jankovic) ou Janko (Tipsarevic)."