Depuis 2012, nous avons eu au moins un représentant canadien en deuxième semaine aux Internationaux des États-Unis. Après la défaite surprise d'Eugenie Bouchard dès la ronde initiale cette année, nos espoirs reposaient sur les fortes épaules de Milos Raonic qui nous arrive d'une belle finale sur le gazon de Wimbledon.

Vasek Pospisil a aussi tenté de se faire valoir au 2e tour face à la 23e tête de série Kevin Anderson, mais le grand Sud-Africain a superbement bien servi pour remporter le débat en trois manches consécutives. Le bris d'égalité de la manche initiale fait foi de tout: Vasek se bat superbement, sert bien et est brillant à la volée, mais son manque de confiance le rattrape au bris d'égalité gagné 7-3 par Anderson.

Bravo malgré tout au Canadien qui tente jusqu'à la fin de revenir au coeur de la bataille alors qu'il réalise que le Sud-Africain est tendu au moment de fermer les livres. Malheureusement, le mal est fait lorsque Vasek donne deux bris d'avance à l'adversaire au troisième set. Pospisil a au moins gagné un tour dans ce tableau, mince réjouissance tout de même...

Reste donc notre fier Milos, 5e tête de série dans ce tableau. Il affronte un revenant: Ryan Harrison, 120e mondial, issu des qualifications et d'Adrian Mannarino au premier tour. Gagner quatre matchs sans perdre un set quand cela fait si longtemps que tu n'as pas excellé en grand tournoi, cela le gonfle à bloc, et ce, à juste titre.

De plus, je me souviens de ce match qu'il a gagné à Indian Wells face à Milos en 2011. Ce qui m'avait marquée c'est qu'il était très présent en réception de service forçant Raonic à travailler très fort dans cet aspect du jeu, ce qui a tendance à déstabiliser notre Canadien. C'est visible que Milos n'est pas super à l'aise aujourd'hui, mais profite d'une double faute de l'Américain sur balle de manche pour remporter le premier set au bris d'égalité.

Pospisil doit plier bagages

Au 2e set, Milos fait tout excepté bien jouer sur points importants. Il obtient 10 balles de bris, mais ne convertit qu'une seule petite fois tout en se perdant au service en voulant trop varier. Harrison est brillant par moments avec des parades exceptionnelles et des retours de grande qualité. Dommage, car Milos qui tirait de l'arrière effectue une si belle remontée pour égaler à 5-5, mais se fait briser bêtement en fin set. 7-5 Harrison.

Mais vous connaissez le coeur à l'ouvrage et la détermination de Raonic. Il commence le 3e set armé d'un tennis d'attaque plus performant pour briser d'entrée et garder les devants jusqu'à 4-2. Je me dis que ça y est que le set est dans la poche et que Milos va sans doute gagner en quatre manches. Mais au changement de côté oh surprise, le soigneur s'affaire auprès de Milos à lui masser le poignet gauche. Humm, rien n'avait paru jusque là, car ses revers étaient adéquats.

Quelques minutes plus tard, il marche comme un vieillard. Notre Milos est perclu de crampes! Est-ce possible, lui qui est si professionnel dans tous les petits détails du métier! Il est foutu, n'arrive plus à bouger, Harrison remonte facilement et le coiffe. Quelle catastrophe pour Milos qui voulait tellement prouver qu'il est proche des meilleurs et que la finale à Wimbledon n'est pas le fruit du hasard! Surtout qu'il n'est pas un : one hit wonder. Quel dommage tout de même...nous aussi nous étions gonflés d'espoir pour ce U.S. Open...