Cela fait maintenant quelques mois que j’ai officiellement commencé mon association avec l’entraîneuse Nathalie Tauziat.

Pendant ma longue absence de la compétition en raison de ma blessure à une épaule, c’est mon père, un ancien entraîneur, qui était alors à mes côtés. Tant que je n’étais pas complètement remise et que je n’avais pas eu l’occasion de tester mon épaule en situation de match, ce que j’ai éventuellement pu faire à mon retour au jeu à New Haven à la fin août 2013, il ne nous apparaissait pas judicieux d’embaucher une nouvelle ressource.

Les mois et les tournois se sont enchaînés, et comme tout s’est bien déroulé, Tennis Canada m’a proposé d’effectuer un essai d’une semaine en Floride avec Nathalie peu après la fin de sa collaboration avec Eugenie Bouchard en octobre. Notre première expérience ensemble a donc eu lieu au mois de décembre alors que Nathalie est venue à Boca Raton pour le camp de la Coupe Fed à la Chris Evert Tennis Academy, un des centres de développement de la USTA. On a ressenti une bonne chimie dès le départ et elle a fait une excellente première impression. 

Dans ces circonstances, j’ai donc décidé de continuer mon cheminenement avec elle, à commencer par le tournoi de Shenzhen, puis les qualifications à Melbourne en janvier et ensuite les tournois d’Acapulco, d’Indian Wells, de Miami et ainsi de suite. On a pu apprendre à se connaître davantage durant ces tournois et les subséquents, tout en poursuivant ma progression, ce qui est un grand défi après une si longue absence. Ce fut une importante adaptation autant pour la joueuse envers sa nouvelle entraîneuse que pour l’entraîneuse envers sa nouvelle joueuse.

Je suis contente d’avoir commencé cette association avec elle. Ça se passe bien et elle m’aide beaucoup sur le plan technique mais aussi stratégique. Comme c’est une ancienne joueuse – no 3 mondiale et finaliste à Wimbledon de surcroît –, elle a beaucoup d’expérience dans le domaine. Elle m’amène beaucoup sur tous les plans, notamment sur celui de l’attitude à adopter, et on communique super bien.

C’est mon père qui m’a appris à jouer au tennis. Il m’a appris à reconnaître les sensations sur le terrain et m’a enseigné les techniques. Nathalie aussi travaille beaucoup sur les mêmes aspects, dont sur la fluidité sur le terrain, donc je me sentais déjà à l’aise avec elle parce que c’était simple.

Avant même d’être joueuse ou entraîneuse, c’est d’abord une personne très sympathique et ouverte à tout. Elle a surmonté beaucoup d’obstacles dans sa vie et on partage un même sens de la persévérance, ce qu’elle a aussi été à même de constater chez moi. Ça prend du caractère pour atteindre ce niveau de compétitivité sur le circuit. Il faut se battre chaque semaine et chaque match comme c’est le cas pour moi qui tente de remonter au classement après une blessure sérieuse. Il faut aussi conserver cette bonne attitude afin demeurer à son meilleur. Des filles comme Maria Sharapova connaissent du succès car elles ont de l’attitude, du caractère, elles ne se laissent pas faire et elles se battent.

Actuellement, on se prépare pour les qualifications de Roland-Garros au club de tennis de Nathalie, le Tennis club de Gaillou. Je suis heureuse de participer aux qualifications à compter du 21 mai étant donné que je n’ai pas pu prendre part à mon Grand Chelem préféré l’an dernier car j’étais toujours en période de réadaptation à ce moment. J’adore la terre battue, c’est ma surface préférée. Malheureusement, ça faisait environ deux ans que je n’avais pas évolué sur l’ocre avant mes deux derniers tournois à Cagnes-sur-Mer et Prague, donc j'ai encore bien du travail à accomplir pour me réhabituer. Il me faut apprendre à glisser au bon moment, savoir quand jouer chaque type de balle et me montrer patiente.

De façon plus générale, j’essaie en même temps de retrouver mon niveau de jeu d’avant. J’avais un peu perdu mes sensations, mon sens de l’anticipation et de réaction, mais aujourd’hui j’ai plus de tennis dans le corps. On travaille donc là-dessus, mais aussi sur la longueur de ma balle, la stratégie et le changement de rythme pour présenter un arsenal encore plus complet. J’ai toujours été une joueuse complète, c’est-à-dire que je ne joue pas seulement qu’à plat, que je suis capable de frapper la balle tôt et de faire des changements de rythme. C’est pour ces raisons que j’ai pu me maintenir dans le top-50 dans le passé et même me classer 21e au monde. En changeant le rythme et en employant un style offensif, j’ai pu battre des filles très bien classées. C’est important d’avoir le plus d’atouts possible dans son jeu.

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*Propos recueillis par Audrey Roy