PARIS (AFP) - Avec le forfait de Serena Williams annoncé vendredi, la voie du retour au sommet s'est bien dégagée pour la Belge Justine Henin-Hardenne, favorite du tournoi de tennis de Roland-Garros, qui commence lundi.

Alors que, blessée et fatiguée, elle n'avait plus mis les pieds sur un court depuis les Internationaux des États-UNis 2004, l'ancienne N.1 mondiale a fait un retour fracassant à la compétition en avril.

Sur quatre tournois disputés, la championne olympique d'Athènes en a remporté trois, tous sur terre battue (Charleston, Varsovie, Berlin), en s'offrant au passage des victoires sur ses futures rivales à Paris: Lindsay Davenport, Elena Dementieva, Svetlana Kuznetsova, Maria Sharapova.

Serena Williams, même si elle n'avait pas fait beaucoup parler d'elle depuis son triomphe à l'Open d'Australie -aucun titre en cinq tournois-, n'en faisait pas moins figure d'épouvantail, comme à chaque épreuve que dispute l'Américaine au sept victoires en Grand Chelem.

Peut-être refroidie par son échec dès le premier tour à Rome la semaine dernière, où elle reprenait la compétition après une blessure à une cheville, elle a préféré renoncer.

Sans la cadette des Williams, les joueuses capables d'empêcher Henin-Hardenne de remporter son deuxième Roland-Garros, après son succès en 2003, et de mettre fin à un an et demi d'insuccès dans les tournois majeurs ne sont pas légion.

Certaines sont blessées, comme l'autre vedette belge, Kim Clijsters. La Flamande, de nouveau en pleine lumière (victoires à Indian Wells et Miami) après une année 2004 cauchemardesque, n'est pas sûre de pouvoir participer à cause d'une blessure à un genou.

Mauresmo peut-elle gagner?

D'autres ne sont favorites que sur le papier, telle la N.1 mondiale Lindsay Davenport, qui n'a jamais vraiment fait peur à Roland-Garros. Sa meilleure performance, une demi-finale, date de 1998. Sujette au mal du pays lorsqu'elle s'éloigne trop longtemps de sa Californie natale, elle n'a disputé aucun des tournois de préparation européens sur terre battue. Pas sûr que la finaliste de l'Open d'Australie nourrisse de grandes ambitions.

La tenante du titre, Anastasia Myskina, a eu du mal à enchaîner après avoir marqué l'histoire en 2004. Sa dernière grande performance remonte à la finale de la Fed Cup, en novembre, où elle avait contribué à la première victoire de la Russie, aux dépens de la France.

Depuis, la première Russe à avoir remporté un Grand Chelem n'a jamais dépassé les demi-finales en neuf tournois disputés et reste sur deux échecs au premier tour.

Parmi ses compatriotes, Svetlana Kuznetsova, lauréate de l'US Open, et Maria Sharapova, victorieuse de Wimbledon et du Masters, n'ont pas encore prouvé leur valeur sur surface lente, mais sont à surveiller de près, comme Elena Dementieva, finaliste l'année dernière.

La principale rivale d'Henin-Hardenne, classée seulement tête de série N.10 à cause de son retour récent sur le circuit, pourrait bien être Amélie Mauresmo qu'elle pourrait retrouver en demi-finales.

La Française, qui a toujours plié sous l'enjeu les années précédentes, s'est préparée à l'écart du public et des médias, en compagnie de Yannick Noah, en banlieue parisienne.

Soulagée d'une partie de la pression par l'ascension de Richard Gasquet, elle vient de se remettre en confiance, après un blessure aux abdominaux, en remportant le tournoi de Rome.