Andre Agassi a quitté Roland Garros au premier tour, tout comme l'an passé. L'an passé, il avait quitté Porte d'Auteuil battu. Cette année, il quitte, abattu.

À trente-cinq ans, la tête et le coeur sont bien en place. Mais le corps souffre et commence à montrer ses limites et à tricher Agassi. C'est donc un Andre bien plus déchiré que déçu qui a quitté le central Philippe Chatrier aujourd'hui.

Il sait que pour bien performer, il doit dorénavant s'astreindre à une fréquentation régulière d'injections de cortisone. Trois fois par année; pour un répit de quelques mois.

Le mal, insidieux, ne l'oubliera jamais plus. Alors Andre, pourquoi n'arrêtes-tu pas? Parce que tu cours et cours toujours après ce dernier titre, celui qui t'apportera honneur et gloire? Ce n'est pas la quête du divin chauve. Il nous a avoué qu'il n'était tout simplement pas prêt à accrocher. Qu'il ne peut faire face à l'inéluctable.

Comme si, devant une telle décision, le vide et l'absence pesaient jusqu'à étouffer celui qui fut champion de Roland Garros en 1999.

Sa tête dit non; même si son coeur se meurt. Aujourd'hui Agassi était touchant, grand et ... pathétique!