En 1984, Jimmy Connors était devenu le plus vieux à gagner le titre à Indian Wells alors qu"il était âgé de 31 ans. Roger Federer fait tomber une autre barrière en disposant en finale de Stan Wawrinka en deux manches de 6-4 et 7-5 pour ainsi remporter un cinquième titre dans le désert de la Californie, et ce, à 35 ans... Il égale donc Novak Djokovic avec ce cinquième triomphe.

Ce qui me marque le plus dans cette dernière conquête du Suisse, c'est son intelligence du jeu. Quand tout roule et fonctionne à merveille comme aux premiers sets face à Jack Sock en demie et Wawrinka aujourd'hui, tu continues à faire ronronner le moteur sans trop te poser de questions. Mais quand les choses changent il faut savoir s'ajuster.

Après une manche initiale menée à la perfection par Roger, il fallait que Wawrinka améliore des choses. D'abord Stan sert mieux, joue plus proche de sa ligne de fond et envoie du « lourd » tout en restant suffisamment constant. En même temps, le pourcentage de premier service de Federer baisse de 20 % au deuxième set, ce qui est immense. Toutes les attaques du maître dépendent de la qualité de son service lorsqu'il est en retours aussi, parce que lorsqu'il peine avec ses entames, tout le reste de son jeu en souffre. Il a moins de place pour esssayer des choses pour nous faire voir l'étendue de sa palette et ainsi déstabiliser l'adversaire en le gardant sur le qui-vive. En plus, le revers frappé de Federer en parallèle n'est pas au rendez-vous ce qui lui complique aussi la vie. Si Fed gagne à Melbourne en janvier, c'est bien en partie grâce à ce nouveau revers offensif tout étoile qu'il place là où il veut.

Alors Roger reste patient en revers en réussissant tout de même de merveilleuses séquences en croisé. Ses montées au filet sont géniales et ses retours de service cliquent juste au bon moment: d'abord pour refaire le bris et recoller à 2-2 et puis pour faire craquer Wawrinka à la douzième partie. Roger ne panique pas et ne se plaint pas lorsque le scénario ne le favorise pas, il s'ajuste.

Voilà un champion hors norme qui nous fait aussi le bonheur d'enchaîner à Miami dès mercredi prochain. Avec les absences d'Andy Murray et de Novak Djokovic qui ont des problèmes au coude droit, nous dit-on, c'est encore le nouveau numéro 6 mondial qui fera courir les foules...