Le cogneur, le conquérant et l'impétueux
Roland-Garros vendredi, 24 mai 2019. 11:01 vendredi, 13 déc. 2024. 12:32PARIS, France - Ils sont les seuls à avoir battu Rafael Nadal cette saison sur terre battue. Et s'ils n'ont pas tous le même statut, Dominic Thiem (4e), Stefanos Tsitsipas (6e) et Fabio Fognini (11e) sont particulièrement attendus à Roland-Garros.
Dominic Thiem, le cogneur
L'une des principales menaces pour Rafael Nadal Porte d'Auteuil, qu'il pourrait retrouver en finale. Vu son CV, et le parcours inhabituellement chaotique de l'Espagnol sur terre cette saison, l'Autrichien (4e) peut légitimement faire partie des rares à partager le statut de favori de cette édition. Sans conteste l'un des trois meilleurs joueurs sur terre battue cette saison malgré des résultats assez mitigés en Masters 1000 (une seule demi-finale à Madrid, ndlr), mais avec un titre à Barcelone, il est le seul joueur, avec l'Espagnol, à avoir intégré depuis trois ans le dernier carré à Roland-Garros avec deux demi-finales (2016, 2017) et une finale (2018). À chaque fois, Rafael Nadal lui a bloqué la route à Paris. Son bon bilan face au no 2 mondial, avec quatre victoires, toutes obtenues sur terre battue, s'inverse Porte d'Auteuil. Nadal n'a jamais souffert face à lui sur l'ocre parisienne, lui infligeant un cinglant neuf sets à zéro dans leurs trois confrontations.
Pour leur seule rencontre cette saison, à Barcelone, Thiem a nettement surclassé Nadal en deux sets (6-4, 6-4). Un avantage psychologique sur lequel l'Autrichien pourra tenter de surfer s'il retrouve l'Espagnol en finale.
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Stefanos Tsitsipas, le conquérant
Son ascension fulgurante (passé de la 15e place mondiale en début d'année à la 6e aujourd'hui) et sa récente victoire face à Rafael Nadal en demi-finale à Madrid font de cette nouvelle star de la scène tennistique un outsider plus que crédible.
« C'est un des jeunes qui monte, qui a de la personnalité, qui a un beau jeu, ça fait du bien de voir un joueur avec ce potentiel », dit de lui Guy Forget, le directeur du tournoi parisien.
À 20 ans, le fer de lance de la NextGen a de l'audace et de l'ambition à revendre. C'est d'ailleurs ce qui lui a permis de vaincre Nadal pour la première fois de sa carrière à Madrid – il avait perdu lors de leurs trois premières confrontations – (6-4, 2-6, 6-3). Agressif, très habile à la volée malgré sa taille (1,93m), le Grec a étouffé l'Espagnol avec ses montées au filet incessantes. Il a sans doute trouvé là, à Madrid, une clé pour déstabiliser Nadal. Sauf qu'il n'a pu la retrouver quelques jours plus tard à Rome, où il a de nouveau subi la loi de l'Espagnol (6-3, 6-4). Il pourrait peut-être croiser la route de Roger Federer en quart de finale, qu'il avait battu en 8e de finale aux Internationaux d'Australie. Un test, à la fois pour le Grec et pour le Suisse.
Fabio Fognini, l'impétueux
L'une des rares fortes personnalités du circuit. Un caractère, un style à part, et une nonchalance qui enchante ou bien agace. L'Italien (11e) n'a jamais dépassé les quarts de finale à Roland-Garros (2011), mais son talent ne fait pas débat. Il avait pourtant débuté la saison comme une ombre, en pleine crise de confiance pendant plusieurs mois, avec quatre victoires seulement au compteur avant de se présenter à Monte-Carlo à la mi-avril. Et là, le déclic. Sur la terre du Rocher, l'Italien a repris vie. Et de manière assez tonitruante. Face à Rafael Nadal en demi-finale, et même si l'Espagnol a expliqué ensuite avoir joué son « pire match sur terre depuis 14 ans », l'Italien a délivré une palette de coups impressionnants. Cette victoire, puis celle qui a suivi en finale, l'ont totalement remis en selle. A Madrid, il s'est incliné contre Dominic Thiem et, à Rome, contre Stefanos Tsitispas. Deux défaites qui n'entament pas la belle impression dégagée par Fabio Fognini depuis le début de saison sur terre. Il pourrait croiser la route de Novak Djokovic en quart de finale. Une affiche alléchante...